Aide en Philo

Un poète philosophe a dit de La Fontaine : « Voulez-vous être ému ? Lisez Les deux Pigeons. Voulez-vous ressentir les transports excités par une mâle et vigoureuse éloquence? Lisez Le Paysan du Danube; si vous préférez retrouver en lui le charmant conteu

Extrait du document

  • Début. — On peut trouver dans les Fables toutes les variétés de poésie. Elles défient toute classification rigoureuse. Plusieurs genres s'y confondent.
  •  1. La comédie, au sens précis ou au sens large : comédie animale, comédie humaine.
  •  2. Le lyrisme, avec tous ses thèmes : la nature, l'amour, la mort.
  •  3. La poésie épique. Ampleur de sa vision. « La Fontaine est notre Homère ».
  •  4. L'éloquence, lorsque, chez lui, hommes ou bêtes tiennent des discours.
  •  5. La satire. Veine gauloise de La Fontaine, moqueur et frondeur; il n'épargne aucun rang ni aucune condition. Sa sympathie pour les humbles.
  •  Conclusion. — C'est la diversité de ces tons qui fait la richesse et la souplesse de son talent de poète vraiment universel.

« Un poète philosophe a dit de La Fontaine : « Voulez-vous être ému ? Lisez Les deux Pigeons.

Voulez-vous ressentir les transports excités par une mâle et vigoureuse éloquence? Lisez Le Paysan du Danube; si vous préférez retrouver en lui le charmant conteur, ouvrez son livre au hasard; enfin, si rien ne vous plaît tant que toutes ces qualités ensemble, relisez pour la centième fois Le Chêne et le Roseau.

» A l\'aide de ces fables, ou d\'autres choisies par vous, essayez de définir la diversité du talent de La Fontaine. PLAN Début.

— On peut trouver dans les Fables toutes les variétés de poésie.

Elles défient toute classification rigoureuse. Plusieurs genres s'y confondent. 1.

La comédie, au sens précis ou au sens large : comédie animale, comédie humaine. 2.

Le lyrisme, avec tous ses thèmes : la nature, l'amour, la mort. 3.

La poésie épique.

Ampleur de sa vision.

« La Fontaine est notre Homère ». 4.

L'éloquence, lorsque, chez lui, hommes ou bêtes tiennent des discours. 5.

La satire.

Veine gauloise de La Fontaine, moqueur et frondeur; il n'épargne aucun rang ni aucune condition.

Sa sympathie pour les humbles. Conclusion.

— C'est la diversité de ces tons qui fait la richesse et la souplesse de son talent de poète vraiment universel. DÉVELOPPEMENT La Fontaine aurait pu dire comme Voltaire : « Variété c'est ma devise ».

Il s'est plu à souligner ce caractère de son tempérament et de son œuvre. Je suis chose légère et vole à tout objet... J'aime le jeu, l'amour, les livres, la musique, La ville, la campagne, enfin tout... Il confesse ailleurs ce défaut charmant : L'inconstance d'une âme en ses plaisirs légère. Inquiète, et partout hôtesse passagère. Ainsi la mobilité de sa nature, sa vaste culture : les anciens et les meilleurs des modernes (et même tout un fatras de conteurs obscurs dont il fait son profit), et surtout la richesse de son génie poétique, plus vaste que le genre qu'il adoptait, vont l'amener à renouveler la fable, à se créer un genre nouveau, qui renferme tous les genres, ou du moins tous les tons.

C'est ce que l'étude de quelques fables peut démontrer.

Peut-on tenter de classer les Fables en catégories ? Chercher à les classer, « ce serait en méconnaître l'esprit et attenter à leur diversité », remarque Sainte-Beuve.

Il distingue seulement les grandes fables philosophiques {Le Berger et la mer, Le Paysan du Danube), les contes moraux, remplis d'une haute sagesse {Le vieillard et les trois jeunes hommes), les délicieuses élégies {Les deux Pigeons, Les deux amis), les comédies satiriques.

Emile Faguet a essayé de classer les Fables d'après la nature des personnages : les fables-contes (personnages humains), les fables zoologiques (personnages d'animaux), les fables naturistes (qui ouvrent des perspectives sur toute la nature).

Mais il est évident que cela est trop abstrait; ces caractères extérieurs n'expliquent rien. On pourrait plutôt rapprocher certaines fables de tel ou tel genre poétique, mais on observerait bien vite que dans une même fable plusieurs genres se confondent sans nuire à l'harmonie de l'ensemble. La Fontaine lui-même assimile sa fable à la comédie en prenant le mot dans son sens le plus large : Une ample comédie à cent actes divers Et dont la scène est l'univers. Ce caractère est très accusé dans la plupart des fables, car il y a généralement action et dialogue.

On y trouve des tragédies en raccourci, toujours mêlées d'un peu de comique, ne serait-ce que par le ton narquois du narrateur, ou tel détail plaisant du style.

Les animaux malades de la peste sont évidemment une tragédie : mais l'astuce du lion dans sa confession, la servilité adroite du renard amènent un sourire.

La naïveté de l'âne, aussi. Le Chêne et le Roseau commence par un dialogue à moitié comique.

La peinture de l'orage est magnifique, il semble une vengeance du ciel contre le superbe : De qui la tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts. Quelle façon d'agrandir le sujet! c'est sur cette vision d'une sombre beauté que nous laisse le narrateur. Des comédies ? Elles abondent chez La Fontaine : La tortue et les deux canards, ces canards en qui Taine décèle. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles