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Un monde sans autrui est-il possible ?

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« Termes du sujet: MONDE: ensemble des réalités matérielles qui constitue l'univers, mais aussi le monde humain, les relations entre les hommes. AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). POSSIBLE: faisable, réalisable; le possible, c'est ce qu'on peut faire, ce que l'on a le pouvoir, la puissance de faire. es êtres humains apprécient plus ou moins la solitude, qui est toujours une épreuve.

Il se pourrait qu'un être solitaire aime celle-ci parce qu'elle est très « peuplée », de pensées, de lectures, de rêves où les autres ne sont pas absents.

La véritable terreur ne serait-elle pas celle d'un monde véritablement sans autrui? 1.

Monde et intersubjectivité • Autrui est d'abord une présence contingente dans le monde : quelqu'un d'autre est là et pourrait ne pas y être.

Si je me détourne ou m'isole, il disparaît.

L'image de l'île déserte correspond à un monde à l'abri des regards, des contraintes imposées par la présence des autres. • Cependant, autrui ne se rencontre pas simplement de temps à autre, car toute expérience me renvoie à sa présence implicite.

Un paysage calme et désert garde en lui la trace des efforts d'autres hommes qui l'ont façonné au fil des âges, du modèle esthétique selon lequel je le perçois - mon regard pouvant être influencé par la vision en perspective et son élaboration par les peintres de la Renaissance.

Je trouve, en naissant, un monde façonné par les autres et mes parents ont parlé de moi avant même que je naisse. • Plus généralement, si je considère que ce dont je fais l'expérience a un caractère d'objectivité et n'est pas une hallucination, c'est que mon expérience est virtuellement partageable par autrui.

Husserl a montré que le monde est le corrélat d'une intersubjectivité de principe et Kant avait déjà indiqué - dans la prétention de nos jugements à l'objectivité - qu'il s'agissait de penser en se mettant à la place de tout autre. 11.

Autrui comme structure a priori • Commentant le livre de Tournier Vendredi ou les Limbes du Pacifique, Gilles Deleuze propose de considérer autrui non comme un objet mais comme une structure au fondement de la perception du monde.

Autrui n'est ni toi pour moi, ni moi pour toi, mais plutôt ce qui ouvre une profondeur : l'autre côté des choses, le derrière de la maison que je ne vois pas, le couloir derrière la porte sont des vues qu'autrui pourrait prendre sur le monde.

Soit un gros plan au cinéma le surgissement d'un visage effrayé rend tout à coup présent un monde effrayant qui n'existe pas à ce moment-là pour moi, comme si autrui multipliait les versions du monde - non pas comme des possibilités abstraites, mais au sens où autrui est l'incarnation de ces mondes possibles qu'il rend réels.

Le monde acquiert alors véritablement toute sa profondeur, au sens où il ne se limite plus à ma perspective étroite. • Les psychologues actuels font l'hypothèse qu'une des compétences spécifiques de l'être humain est de prêter à autrui des états mentaux (impossibles à observer directement) et à se projeter dans la position de l'autre (compétence que les enfants acquièrent notamment par le jeu, qui suppose de pouvoir saisir la position d'autrui).

La position d'autrui n'est plus un fait contingent, mais une condition a priori pour qu'un monde existe.. »

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