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Un homme doit-il justifier son existence ?

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« Analyse du sujet : - Sous-entendre que l'homme doit justifier son existence, c'est sous-entendre qu'il doit rendre son existence juste, qu'il doit lui donner du sens. On peut alors se demander pourquoi l'homme devrait justifier cette existence, pourquoi il devrait rendre raison de quelque chose dont il n'est pas responsable. Peut-être est-ce parce que cette existence a déjà un sens, et que passer à côté du sens de cette existence, c'est vivre injustement. Dès lors, justifier son existence, ce serait accomplir justement le sens que cette existence possède déjà. Ce serait, pour le dire en termes philosophiques, accomplir l'essence que contient cette existence. Mais pour que l'existence humaine ait un sens, il faudrait encore que le monde ait un sens et que l'existence humaine s'inscrive dans ce monde. Cela nous amène donc à nous demander si le monde possède un sens, s'il sert un dessein. Si tel n'est pas le cas, il faudra trouver à l'homme un autre moyen de justifier son existence, car sans cela, elle ne serait que souffrance absurde. Problématisation : Répondre par l'affirmative à la question posée par le sujet revient à affirmer qu'il peut y avoir des existences justes et des existences injustes.

Mais partir de ce postulat implique d'accepter que la justice soit quelque chose qui existe pour elle-même, indépendamment de l'homme qui lui donne son sens, ce qui est loin d'être évident.

Cependant, si tel n'était pas le cas, l'homme pourrait se livrer à n'importe quelle existence, et nos jugements sur la vie des hommes n'auraient plus aucun sens, pas plus qu'en aurait l'effort de mener une vie bonne.

Faut-il donc présupposer un sens à l'existence humaine qui réside en dehors de l'homme lui-même ? Proposition de plan : 1.

L'essence de l'existence est donnée par la nature. - - - - - - On constate bien souvent que les hommes qui vivent sans trouver de sens à leur existence sont malheureux parce que rien ne justifie pour eux les souffrances de la vie. Certains affirment que cela est dû au fait qu'ils ne savent pas voir le sens de l'existence. Pour Aristote, il existe un lien entre le bonheur individuel et la rationalité. En effet, ce n'est d'après ce philosophes qu'en épanouissant la plus excellente de ses qualités que l'homme peut parvenir au bonheur. En l'occurrence, la plus excellente de ses qualités est la raison : « l'intellect est la meilleure partie de nous-mêmes » écrit ainsi Aristote dans le livre X de l'Ethique à Nicomaque.

Aussi pour parvenir au bonheur faudrait-il développer cette qualité. Il se trouve par ailleurs qu'en se conduisant selon sa raison, l'homme serait naturellement poussé à adopter une vie de vertu, car tout dans la raison nous mène vers les chemins de la vertu. Les stoïciens disaient que c'est la tendance naturelle qui « recommande » l'homme à la moralité.

Selon eux, l'excellence morale est condition nécessaire et suffisante du bonheur.

La vertu rationnelle est le seul vrai bien, et elle fait le bien de celui qui la pratique. Pour Aristote, la conduite vertueuse répondant parfaitement aux exigences de l'essence humaine, celle-ci est ainsi couronnée par le bonheur.

Le bonheur constituant une sorte de supplément gratuit à la conduite vertueuse, « comme la beauté pour ceux qui sont dans la fleur de la jeunesse » (Aristote, Ethique à Nicomaque, X, 1174b). Il semble donc en définitive que, d'après Aristote, il faille conformer notre existence humaine à son essence naturelle, qu'il faille épouser dans notre vie la fonction et la définition que la nature a choisies pour l'homme. En conséquence, on pourrait affirmer que l'homme doit justifier son existence, qu'il le doit en cela qu'il doit faire en sorte que son existence corresponde à l'essence que lui a confié la nature, car telle serait la justice. 2.

Le monde étant absurde, aucune essence de l'homme ne peut être trouvée. - - - Cependant, ce point de vue aristotélicien n'a de sens que si l'on présuppose que « la nature ne fait rien en vain », comme ce dernier l'écrit dans ses Politiques, (I, 2, 1253a).

Mais peut-on vraiment considérer que cela soit vrai ? En effet, postuler une finalité à la nature, c'est postuler que la nature suit un plan et qu'elle a donc une volonté. Or, considérer que la nature a une volonté est contraire à la raison.

Conférer à la nature une volonté qui lui serait propre, c'est tomber dans la superstition par laquelle l'homme projette son propre mode de fonctionnement sur le monde qui l'environne. Or, le fait que l'homme s'assigne des buts ne permet absolument pas d'en inférer que la nature. »

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