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Avec ou sans Dieu peut-on justifier l'existence du mal, et même comme disent certains le mal absolu"

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« INTRODUCTION Définition des termes et problématisation : L'existence du mal est problématique en tant qu'elle est incompréhensible.

En effet les différentes expressions du mal (la souffrance, la faute, la corruption en général..) laissent l'homme face à une question : d'où vient le mal ? Pourquoi existe-t-il ? La question de la justification du mal autrement dit la raison d'être qu'il peut avoir se pose dans un contexte particulier religieux ou anti-religieux. Plusieurs hypothèses s'offrent à nous.

La première consisterait à rendre compréhensible l'existence du mal à partir de la religion.

Cette hypothèse est séduisante mais pose un autre problème.

Si Dieu est l'auteur de ce monde, et au sein de l'ordre a permis le mal, alors de quelle manière sa perfection est-elle conciliable avec cette imperfection ? La seconde hypothèse envisage donc l'existence du mal dans un contexte anti-religieux.

Enfin la troisième hypothèse tâchera de justifier l'existence du mal avec Dieu mais surtout en l'homme. Première partie : Comment justifier le fait que la création divine n'exclut pas le mal ? 1.1 Le mal comme transgression. La question de la raison d'être du mal suppose que l'on élucide sa définition.

Le mal s'exprime par le biais de la corruption, de la transgression.

Il est avant tout un détournement, le contraire de l'ordre.

C'est ainsi que le définit Saint Augustin dans la Cité de Dieu XII.

« Cet être si inférieur qu'il soit, fût-ce de l'argile, est indubitablement bon, en tant que nature, en tant qu'essence, et, dans son genre, dans son ordre, il a sa mesure et sa convenance. Comment donc un objet bon peut-il produire une volonté mauvaise ? Comment, dis-je, un bien est-il cause d'un mal ? C'est quand elle descend d'un objet supérieur à un objet inférieur que la volonté devient mauvaise : non que l'objet vers lequel elle se détourne soit un mal, mais le mal est ce détournement même.

» Si le mal est le symbole de la transgression comment pourra-t-il être intégré dans l'ordre divin ? 1.2 La règle du meilleur n'est pas contredite par l'existence du mal. La justification de l'existence du mal coïncide avec la reconnaissance de la justice divine.

Si au sein de l'œuvre de Dieu la présence d'ombres possède une raison d'être, en tant qu'elle participe à la beauté de l'ensemble, alors la règle du meilleur n'est pas contredite par la présence du mal ici-bas.

« Par rapport à Dieu rien n'est douteux, rien ne saurait être opposé à la règle du meilleur, qui ne souffre aucune exception ni dispense.

Et c'est dans ce sens que Dieu permet le péché, car il manquerait à ce qu'il doit, à ce qu'il doit à sa sagesse, à sa bonté, à sa perfection, s'il ne suivait pas le grand résultat de toutes ses tendances au bien, et s'il ne choisissait pas ce qui est absolument le meilleur nonobstant le mal de coulpe qui s'y trouve enveloppé par la suprême nécessité des vérités éternelles.

» LEIBNIZ, Essais de Théodicée, première partie § 25. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. La trop fameuse formule : « Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles» apparaît en substance dans un ouvrage de Leibniz (16461716) qui sut mettre son génie de logicien au service de la religion : La Théodicée (1710), dont le titre exact est : Essais de théodicée sur la bonté de Dieu, la liberté de l'homme et l'origine du mal. La Théodicée est un ouvrage où Leibniz s'efforce de résoudre quelques problèmes classiques posés à la théologie, et qu'il énonce ainsi : « Quand il n'y aurait point de concours (le Dieu aux mauvaises actions, on ne laisserait pas de trouver de la difficulté en ce qu'il les prévoit et qu'il les permet, les pouvant empêcher par sa toute-puissance.» Comment peut-on concilier la bonté de Dieu avec l'existence du mal ? Comment peut-on concilier la liberté humaine avec la toute-puissance divine ? Le terme même de théodicée signifie « justice de Dieu » (du grec théos qui signifie « Dieu » et dikè qui signifie « justice »).

Leibniz est le premier à avoir formé ce néologisme qui devait rester dans la langue philosophique.

Mais les problèmes qu'il pose sont bien connus et Épicure (341-270 avant J.-C.) en avait déjà donné une formulation vigoureuse, qui tendait à prouver que notre conception du divin est parfaitement erronée.

Le but de Leibniz est tout autre, puisqu'il s'agit de défendre la cause de Dieu. Voltaire a eu beau jeu dans Candide (1759) de se gausser d'une formule qu'il ne comprend pas et qu'il malmène. Leibniz n'écrit pas «tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes », mais « L'on a montré que cet univers doit être effectivement meilleur que tout autre univers possible » ou encore : « Il faut dire que Dieu, entre les suites possibles de choses, infinies en nombre, a choisi la meilleure, et que par conséquent la meilleure est celle-là même qui existe en acte.» Ce qui varie de la formule voltairienne à la formule vraie de Leibniz est l'idée de pluralité.

Dieu conçoit une infinité de mondes possibles, et il choisit suivant le principe du meilleur.

Cela ne veut pas dire que Leibniz nie le mal et que nous vivons «dans le meilleur des mondes », mais que tous les autres mondes possibles, que Dieu a conçus, sans. »

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