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Un acte libre est-il un acte imprévisible ?

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« L'acte imprévisible est par définition celui qu'on ne peut pas prévoir, celui qu'aucun élément actuel ne permet de déterminer.

C'est dans cette absence de détermination que l'on peut saisir le rapport avec la liberté.

L'acte libre serait alors celui qui n'est déterminé par rien.

Là où l'on peut prévoir il semble qu'il y ait toujours une nécessité qui conduise l'ordre des choses.

Ainsi, je peux prévoir la trajectoire d'une comète parce que cela répond à une loi qui est un rapport nécessaire entre les phénomènes.

Toutefois, vous pouvez remarquer que l'assimilation de l'acte libre à l'acte imprévisible conduit à considérer l'acte libre comme un acte spontané.

Vous pouvez alors vous demander si on peut définir la liberté par la spontanéité.

Pensez également ici à la notion d'acte gratuit qui est considéré comme l'acte imprévisible par excellence.

Demandez-vous alors si un tel acte peut être considéré comme livre.

En outre, assimiler l'acte libre à l'acte imprévisible c'est considérer que la liberté se définit par opposition à toute nécessité. Ici, vous pouvez penser aux analyses de Spinoza lorsqu'il montre les rapports entre la liberté et la connaissance de la nécessité. La raison peut faire différents choix Ce qui constitue la liberté de l'homme, c'est qu'il agit non par instinct ou impulsion mais par un jugement rationnel et volontaire qui lui dicte d'agir de telle ou telle manière.

Or «la raison peut faire des choix opposés»: selon nos valeurs, nos priorités, nos objectifs, la raison peut nous dicter différentes manières d'agir.

La liberté consiste donc précisément en ce que nos actes ne sont pas déterminés d'avance.

Cette liberté de choix témoigne de la présence d'un libre-arbitre. Il me semble cependant que je ne suis pas constamment soumis à la nécessité.

Certes, je ne peux me soustraire à la loi de la pesanteur, mais il m'est toujours loisible de dire ou de ne pas dire la vérité.

Ma liberté se manifeste d'abord à moi-même comme le pouvoir de choisir entre plusieurs actions possibles.

Mais cette liberté possède, selon Descartes, différents degrés. Il arrive que je sois confronté à un choix qui me jette dans le plus grand embarras, précisément parce que je n'ai aucune raison de préférer une solution plutôt qu'une autre.

Un philosophe du XIVe siècle, Jean Buridan, nous invite à méditer sur le cas d'un âne qui aurait autant faim que soif et qui serait placé à égale distance d'une mesure d'avoine et d'un seau d'eau.

L'âne, dit Buridan, se laisserait mourir.

Pour pouvoir prendre une décision, il faudrait qu'il soit doué, comme l'homme, du pouvoir de se déterminer même quand aucun motif ne l'emporte.

Cette liberté, qu'on appelle la « liberté d'indifférence », est tenue par Descartes comme « le plus bas degré de la liberté ».

Elle s'exerce toujours, en effet, à l'occasion de choix insignifiants, dérisoires – lorsqu'on hésite, par exemple, entre une boule rouge et une boule noire, entre un nombre pair et un nombre impair. Mais quand je suis confronté à un choix crucial, qui engage mon avenir, je ne peux décider de la conduite à tenir sur un simple coup de tête.

Je suis alors d'autant plus libre, affirme Descartes, que je suis capable de discerner clairement la meilleure des solutions.

Ce n'est donc pas dans l'absence de motifs que réside la vraie liberté, mais dans le pouvoir que possède la volonté humaine d'arbitrer entre des motifs contraires.

Cette puissance de la volonté, qu'on appelle le libre arbitre, constitue, selon Descartes, « la principale perfection de l'homme », car elle le rend maître de ses actions.

Quand bien même un mensonge me tirerait d'affaire, je demeure libre de ne pas mentir, c'est-à-dire de donner la préférence au devoir de dire la vérité, plutôt qu'à mon intérêt. Ainsi compris, le libre arbitre nous rend entièrement responsables de nos actes.

Dès lors qu'un homme est capable de distinguer le bien et le mal, le choix du mal ne peut être imputé seulement à des conditions extérieures (au passé du sujet, par exemple, ou au milieu qu'il fréquente) : c'est le choix d'une volonté qui pouvait tout aussi bien faire le choix opposé. Un acte libre n'est pas prédéterminé Pour Descartes, l'homme est doué du libre arbitre c'est-à-dire de la capacité de choisir entre le bien et le mal, le vrai et le faux.

Si nous agissions toujours bien, si nous ne nous trompions jamais, nous ne serions, paradoxalement, pas libres, puisque nous n'aurions pas à faire usage de notre volonté.

Le fait que nous ne sachions pas à l'avance comment nous allons agir est bien le signe que nous sommes libres.

On approfondira cette idée avec ce texte de Descartes. «Il n'y a que la volonté, ou liberté de décision, que j'expérimente si grande en moi que je n'ai idée d'aucune autre plus grande» Descartes, Méditations métaphysiques (1641), IV.. »

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