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Toute oeuvre d'art nous parle-t-elle de l'homme ?

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« Termes du sujet: HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »). • Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».

Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu du langage. [Introduction] Pour l'opinion commune, l'art exprime les sentiments de l'artiste, et à travers eux, ceux de l'humanité.

Cette conception semble très insuffisante pour rendre compte de la diversité des oeuvres d'art, et de la façon dont certaines d'entre elles, et pas seulement au XXe siècle, paraissent d'une totale indifférence à ce qui concerne directement l'expression de l'humanité.

Faut-il en déduire que l'art peut nous « parler » d'autre chose que de l'homme, ou que, même par des voies indirectes, c'est bien toujours de l'homme qu'il nous entretient à sa manière ? [I — Le contenu immédiatement « humain »] Certaines oeuvres, ayant pour sujet la figure humaine, semblent inciter à répondre positivement. Il en va pratiquement de même pour peu que l'on admette que toute évocation, ou toute représentation, témoigne du point de vue d'un être humain sur son objet. On fera également valoir que de nombreuses oeuvres anciennes peuvent nous fournir des informations, tant sur les moeurs ou les costumes que sur les conceptions du monde ou de la société, qui furent bien celles d'êtres humains. Objection immédiate : il n'est pas sûr qu'en trouvant ainsi aux oeuvres un intérêt documentaire, on les considère d'un point de vue authentiquement esthétique, c'est-à-dire en tant qu'oeuvres d'art véritables. [II — Toute oeuvre d'art appartient à une culture de l'homme] Les oeuvres d'art sont d'une extrême diversité : enluminures de manuscrits irlandais, statuettes ou masques d'Afrique ou d'Océanie, fresques romanes, cathédrales gothiques, bas-reliefs grecs, portraits officiels, paysages classiques, figuration cubiste, toiles abstraites, etc., au point qu'une beauté universelle, correspondant à des objets aussi différents, semble impossible à définir. Toutefois, ces oeuvres ont toutes quelque chose en commun : elles appartiennent à des ensembles culturels qui, eux-mêmes, n'ont d'existence qu'humaine, et signifient que l'humanité est capable de mettre au point des manières différentes de se distinguer de l'ordre de la nature.

C'est ainsi parce que toute oeuvre est en elle-même autre chose qu'une production de la nature qu'elle renvoie bien à « de l'homme », au simple sens où elle témoigne de la capacité d'invention de ce dernier, de la distance qu'il instaure entre ses productions et ce que lui propose la nature brute. Dans cette optique, l'oeuvre est tout autre chose qu'un document : elle résulte d'une élaboration contrôlée, obéit à certaines règles, est ou non soumise à des critères sociaux, etc.

Son existence évoque indirectement le contexte de sa production, les conceptions d'une époque, c'est-à-dire des modes de vivre et de penser dont elle n'a pas à porter témoignage, mais qui l'ont rendue possible. L'oeuvre d'art est l'expression sensible de la conscience collective ou Esprit d'un peuple (cf.

cours sur le sens de l'histoire).

L'artiste comme le grand homme politique saisit cet Esprit et le porte à la claire conscience.

En retour, il permet à ce peuple de prendre plus clairement conscience de lui-même, de sa manière de vivre, de sentir, de penser.

Par exemple, à la puissance de l'esprit religieux au Moyen - Age correspond un art religieux qui représente l'humilité de l'homme devant Dieu et à cette représentation une esthétique ou manière de créer.

L'imitation fidèle de la nature n'est pas recherchée (pourquoi la rechercher puisque seul le message religieux importe ?), les expressions sont figées, le mouvement est absent (n'est-ce pas la meilleure image de l'éternité ?).

L'histoire de l'art fait partie intégrante de l'histoire humaine.

D'une part elle représente cette histoire, et elle le peut dans la juste mesure où cette histoire est celle de l'Esprit, d'autre part l'histoire des formes et idées artistiques est une des expressions de cette histoire, histoire de l'Esprit qui se réalise progressivement dans l'histoire.

La thèse de Hegel est la suivante: toutes les manifestations culturelles d'un peuple à un moment donné de son histoire sont les diverses manifestations dans des domaines différents ( politique, juridique, philosophique, artistique...) du degré de développement de l'Esprit.

Donc l'oeuvre d'art est doublement inscrite dans l'histoire: par son contenu, par ses formes. 2) Vu que l'art est objectivation de l'Esprit, il est une des manières par lesquelles l'homme se révèle à lui - même comme Esprit.

Les artistes, sans en avoir pleinement conscience, animés par ce devenir Soi de l'Esprit participent à ce processus de prise de conscience de soi.

C'est pour cette raison qu'il y a une histoire dialectique de l'art.

Elle comprend essentiellement trois périodes : • la période symbolique qui se caractérise par un effort pour exprimer l'infini mais un infini totalement extérieur à l'homme.

Pyramides. • la période classique (Grèce) qui se caractérise par un effort pour exprimer le fini, lui donner belle apparence • la période romantique, moment de la réconciliation des contraires, le fini et l'infini.

L'homme a compris qu'en représentant son intériorité, il représentait l'Esprit, que l'infini est présent dans le fini, qu'il est sujet.

Hegel en déduit la mort future de la période romantique, moment de la réconciliation des contraires, le fini et l'infini.

L'homme a compris qu'en représentant son intériorité, il représentait l'Esprit, que l'infini est présent dans le fini, qu'il est sujet.. »

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