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Tout s'en va-t-il avec le temps ?

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« Définition des termes du sujet: TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé. Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée). 1) Introduction Tout s'en va-t-il avec le temps ? Voici une question qui renvoie à l'essence même du temps, cette réalité resserrée sur l'instant et suspendue entre deux néants.

Il semble bien, avant toute analyse, qu'il faille répondre affirmativement à la question posée.

Le poète n'écrivait-il pas : « Ô douleur ! ô douleur ! Le Temps mange la vie Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le coeur Du sang que nous perdons croît et se fortifie » Charles BAUDELAIRE, Les Fleurs du mal. Si le temps est « le joueur avide qui gagne sans tricher », toutefois, bien 'qu'il soit un grand maître, il convient d'approfondir le sujet : que signifie l'intitulé ? L'ensemble de notre vécu et du réel disparaît-il avec la transformation du présent en passé ? Il faut noter l'indétermination et l'illimitation de « tout ».

Que désigne ce « tout » ? Notre vécu, notre expérience, notre univers ? Le temps n'est-il pas formé de non-être ? Et s'il désignait le négatif à l'état pur, de telle sorte que tout s'en aille avec le temps ? Le temps, radicale puissance de destruction ? Pouvoir de division ou bien soubassement du dynamisme créateur ? Tel est un des problèmes essentiels. 2) Discussion A.

Tout s'en va avec le temps (thèse) Tout s'en va avec le temps : tout fuit, tout passe dans le néant et disparaît : c'est une des premières constatations humaines.

Le temps est disparition permanente de tout ce qui est en raison de l'irréversibilité qui est la sienne.

Si l'espace est réversible, le temps va dans une direction unique et, en un sens, il emporte avec lui tout notre vécu.

On ne peut, disait le philosophe grec Héraclite, descendre deux fois dans le même fleuve. On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve.

HÉRACLITE Héraclite défend une conception du monde selon laquelle le monde est en éternel devenir, en éternel changement et; pour nous le faire comprendre, prend l'image du fleuve toujours changeant. Tout survient, tout disparaît.

Le temps incarne la corruption temporelle elle-même : il me sépare de moi-même.

Il me divise, faisant pénétrer la dissolution au plus profond du coeur de l'homme.

C'est bien ce que nous signalent les données de l'étymologie.

Temps dérive de la racine tem, couper (dans les langues indo-européennes).

En grec, temno signifie couper.

Le temps coupe, sépare : il est puissance de division et ainsi tout fuit, coupé, séparé, avec lui ; le temps est l'autre cruel immanent à la conscience humaine.

Apparaître sensible, le temps fait que je suis séparé de moi, que je suis au plus loin de moi-même.

Il est absence de stabilité, passage où tout s'en va car passé, présent et futur ne sont qu'en cessant d'être.

Le bonheur ? le désir ? la joie ? Tout s'en va avec le temps, cette puissance excluante.

Il est essence disparaissante et évanescente, négativité, puissance du néant entraînant avec lui toute chose, quelle qu'elle soit. Transition Toutefois, est-il bien vrai que tout s'en aille avec le temps ? N'existe-t-il pas des traces de ce qui fut gravé dans l'esprit ? La succession temporelle ne se donne-t-elle pas comme un présent élargi où tout s'interpénètre ? Donc, tout ne s'en va pas avec le temps.. »

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