Tout dialogue doit-il aboutir à un accord ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
DIALOGUE : Discours à plusieurs voix cherchant la vérité universelle, et présupposant, entre ceux qui parlent et
se répondent, une raison commune.
Du grec dia, « à travers », et logos, « parole ».
Le dialogue n'est pas uniquement échange d'informations utiles, il
est aussi échange d'idées.
Il fait accéder à la représentation abstraite, il est, par conséquent, le propre de l'homme.
Accord: état qui résulte d'une communauté ou d'une conformité de pensées, de sentiments; c'est une entente.
Être d'accord, c'est être du même avis, partager la même idée.
ANALYSE DU SUJET
- Les présupposés du sujet :
* que l'accord soit le but normal du dialogue
* qu'il puisse suffire de dialoguer pour arriver à un accord (problème de la violence dans le dialogue)
* que l'on puisse élaborer des règles du dialogue qui présenteraient un intérêt pour le dialogue dans la mesure où
elles garantiraient un accord pour terminer
- Ne pas se laisser induire en erreur par la formulation :
* Il ne s'agit pas de savoir si tous les dialogues, de fait, arrivent à un accord.
Le sujet dit bien "doit" aboutir, ce qui
pose deux questions : 1) est-ce sa fonction nécessaire, son but obligé, ce qui fait donc qu'il est réussi, 2) est-ce
que c'est possible, et donc qu'est-ce qui peut l'en empêcher ?
* Il s'agit donc plutôt d'essayer de trouver pourquoi certains y arrivent, d'autres non.
Y a-t-il des raisons
objectives, qui tiendraient à la nature, ou à la qualité du dialogue en question?
* Dès lors, est-il possible de donner des règles de tout dialogue qui lui garantiraient une conclusion heureuse?
* Mais de telles règles peuvent être elles-mêmes suspectes: faut-il à tout prix arriver à un accord, et pourquoi?
Quel type d'accord? Peut-on toujours être d'accord, quel que soit le sujet? Cette volonté d'un accord à tout prix
n'est-elle pas le reflet d'une époque qui a fait de la communication une valeur?
* La qualité du dialogue lui-même ne pâtirait-elle pas de cette recherche d'un accord à tout prix, en y perdant son
caractère d'errance féconde, de recherche libre?
- Par quoi commencer :
* il faut essayer de définir le dialogue, son fonctionnement, pour y trouver quelle place peut être faite à l'accord,
quel rôle est le sien.
Accord, mais avec qui? L'accord, est-ce le compromis?
* Il est possible à partir de là de travailler le thème de l'opinion! Etre d'accord, est-ce que ce n'est qu'avoir la même
opinion? L'opinion étant une forme d'ignorance, étant mobile et inconsciente d'elle-même, que vaudrait cet accord?
Ne serait-ce pas, par exemple par malentendu qu'on croit s'être compris?
* En option: le thème de la violence.
Au fond, convaincre quelqu'un, fût-ce par un dialogue en bonne et due forme,
n'est-ce pas lui faire violence, le bousculer dans ses opinions? Dans ce cas, on a le choix entre dialoguer
sincèrement avec quelqu'un et le convaincre, entre le dialogue et l'accord.
L'accord est suspect aux yeux du vrai
dialogue, par définition recherche gratuite, spéculation désintéressée.
- Pour en arriver à :
* Est-ce qu'un dialogue ne peut pas être réussi sans arriver à aucun accord? Exemple: les dialogues aporétiques de
Platon.
Ne serait-ce que parce que les deux interlocuteurs se quittent en sachant en pleine connaissance de cause
pourquoi ils ne sont pas d'accord?
* Dans ce cas, il faut définir quel peut être le but du dialogue, ce qui fait qu'il est réussi ou non.
Pourquoi dialoguer,
s'il ne s'agit plus d'arriver à un accord?
INTRODUCTION
De fait, nous voyons se nouer autour de nous, chaque jour, quantité de dialogues, dont certains aboutissent, au
sens où ils conduisent à un accord, mais surtout d'autres qui n'arrivent pas à conclure.
C'est d'ailleurs sans doute
pour pallier ces échecs que l'on assiste à notre époque à l'essor de la communication: comme si multiplier les outils
pour communiquer devait permettre d'arriver infailliblement à un accord.
Mais cet essor de la communication,
paradoxalement, a pour effet pervers la disparition du dialogue en tant que tel: on communique pour prévenir les
conflits (sociaux, syndicaux...), pas pour se mettre réellement d'accord.
Pour répondre à la question si tout dialogue aboutit à un accord, il faudra d'abord que nous nous demandions
comment un dialogue peut conduire à un accord, et quel peut être le sens de ce terme "accord".
Mais peut-être que tout dialogue, s'il est mené dans les règles, peut, au moins en droit, aboutir à un accord de ce
type.
Il suffirait d'établir des règles du dialogue et de les suivre.
Cependant, il n'est pas sûr qu'un dialogue qui ne se conclut pas par un accord ait réellement échoué.
Tout dialogue
doit-il nécessairement aboutir à un accord ?.
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