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Temps: obstacle à la connaissance et durée

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« VOCABULAIRE: Durée • Alors que le temps, comme grandeur physique homogène et mesurable, se réduit à une suite discontinue d'instants ponctuels, la durée est le temps subjectif, tel que nous le vivons, qui transcende toujours l'instant ponctuel en empiétant sur le passé et sur l'avenir. • Bergson montre ainsi que la durée, ou temps vécu, est hétérogène, continue et qualitative, contrairement au temps physique, qui n'en est que la spatialisation abstraite pour les besoins de l'action. OBSTACLE: Ce qui empêche ou retarde une action, une progression ; difficulté, empêchement. TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements. Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé. Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée). CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. Kant: comment puis-je connaître ? Kant révolutionne la philosophie de la connaissance. • Le temps n'est pas une réalité en soi (de même pour l'espace).

Il constitue un cadre a priori* de toute représentation : « En lui seul est possible toute réalité des phénomènes* ».

Nous ne pouvons connaître que dans cette forme a priori, de la sensibilité, c'est-à-dire indépendante de l'expérience. • Le temps n'est pas une réalité absolue, une substance, mais un ordre dans lequel se produisent les phénomènes.

Seuls les phénomènes des choses nous sont accessibles.

Ce qu'est véritablement la chose en soi ou noumène reste à tout jamais inconnaissable. • Le temps est un obstacle à la connaissance de l'Absolu donc à La Vérité : la connaissance universelle n'existe pas (contrairement à Platon et à Descartes) pour l'esprit humain. • Toute la philosophie kantienne repose sur « la clef de voûte de l'ensemble de l'édifice de la raison pure », à savoir la liberté.

Et le temps de l'histoire révèle que l'histoire humaine a un sens, celui du progrès moral. "a.

Le temps n'est pas quelque chose qui existe en soi, ou qui soit inhérent aux choses comme une détermination objective, et qui, par conséquent, subsiste, si l'on fait abstraction de toutes les conditions subjectives de leur intuition; dans le premier cas, en effet, il faudrait qu'il fût quelque chose qui existât réellement sans objet réel.

Mais dans le second cas, en qualité de détermination ou d'ordre inhérent aux choses elles-mêmes, il ne pourrait être donné avant les objets comme leur condition, ni être connu et intuitionné a priori par des propositions synthétiques; ce qui devient facile, au contraire, si le temps n'est que la condition subjective sous laquelle peuvent trouver place en nous toutes les intuitions.

Alors, en effet, cette forme de l'intuition intérieure peut être représentée comme les objets et, par suite, a priori. b.

Le temps n'est autre chose que la forme du sens interne, c'est-à-dire de l'intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur.

En effet, le temps ne peut pas être une détermination des phénomènes extérieurs, il n'appartient ni à une figure, ni à une position, etc.; au contraire, il détermine le rapport des représentations dans notre état interne. Et, précisément parce que cette intuition intérieure ne fournit aucune figure, nous cherchons à suppléer à ce défaut par des analogies et nous représentons la suite du temps par une ligne qui se prolonge à l'infini et dont les diverses parties constituent une série qui n'a qu'une dimension, et nous concluons des propriétés de cette ligne à toutes les propriétés du temps, avec cette seule exception que les parties de la première sont simultanées, tandis que celles du second sont toujours successives.

Il ressort clairement de là que la représentation du temps lui-même est une intuition, puisque tous ses rapports peuvent être exprimés par une intuition extérieure. c.

Le temps est la condition formelle a priori de tous les phénomènes en général.

L'espace, en tant que forme pure de l'intuition extérieure, est limité, comme condition a priori, simplement aux phénomènes externes.

Au contraire, comme toutes les représentations, qu'elles puissent avoir ou non pour objets des choses extérieures, appartiennent, pourtant, en elles-mêmes, en qualité de déterminations de l'esprit (des Gemüths), à l'état interne, et, comme cet état interne est toujours soumis à la condition formelle de l'intuition intérieure et que, par suite, il appartient au temps, le temps est une condition a priori de tous les phénomènes en général, et, à la vérité, la condition immédiate des phénomènes intérieurs (de notre âme), et, par là même, la condition médiate des phénomènes extérieurs.

Si je puis dire a priori que tous les phénomènes extérieurs sont déterminés a priori dans l'espace et d'après les rapports de l'espace, alors je puis dire d'une manière tout à fait générale, en partant du principe du sens interne, que tous les phénomènes en général, c'est-à-dire tous les objets des sens, sont dans le temps et qu'ils sont nécessairement soumis aux rapports du temps." E.

KANT, Critique de la raison Pure Éd.

PUF, 1944, pp.

63-64. »

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