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technique de dissertation

Publié le 16/10/2022

Extrait du document

« Enoncé du problème Un problème est un questionnement pour lequel une réponse immédiate, et a priori, est impossible.

Elle est impossible car les premières réponses auxquelles nous pensons spontanément se heurtent à des contradictions sitôt qu’on essaie de préciser leurs conséquences logiques.

De plus, ce n’est pas une mais des réponses incompatibles entre elles (elles se contredisent) qui se précipitent dans notre esprit sans qu’il soit possible d’en éliminer certaines. L’introduction consiste à présenter le sens de ce problème.

Il ne s’agit pas d’annoncer vaguement qu’on va traiter tel ou tel sujet, mais de préciser le sens du problème : pourquoi y a-t-il lieu de s’interroger sur le sens de la question. La mise en évidence d’un problème nécessite qu’on face quelques constats, qu’on définissent succinctement certains termes et qu’on montre à partir de cela pourquoi il va être utile de développer certains arguments, de préciser certains idées, d’interroger certaines certitudes.

Ce qui semble en apparence évident apparaît assez vite, quand on s’interroge, douteux sujet à discussion.

La question doit finir par « se poser d’elle-même » après quelques réflexions préalables. On l’a donc compris, la rédaction de l’introduction est déjà un aboutissement.

C’est parce qu’on a réfléchi à la question posée, parce qu’on a cherché des éléments de réponse qu’il est enfin possible de cerner un problème et d’établir un plan pour y répondre.

Donc, même si la dissertation débute par l’introduction, votre réflexion n’a pas suivi la même chronologie.

Vous savez déjà ce que vous allez développer ! Plan Il est hasardeux de vous engager dans une réflexion, qui doit au final apparaître bien construite, sans avoir un plan précis en parfaite concordance avec le sens de votre interrogation.

Or il n’existe aucun plan a priori qu’on puisse utiliser tel quel pour tous les sujets.

C’est donc vous qui devez proposer le plan qui correspond à votre démarche de réflexion et qui servira d’architecture à votre développement. Donc, comme vous ne pouvez le connaître avant toute réflexion préalable, prenez le temps d’un " brouillon " sur lequel vous aurez mis en évidence un certain nombre de points à développer : c’est ce qu’on appel un plan détaillé.

Le « brouillon » n’est donc pas un premier jet un « peu sale » de son travail, mais l’essentiel du travail puisqu’il requiert réflexion et organisation des idées, alors que la rédaction n’est que la mise en forme définitive et déployée de ce qui a été préalablement réfléchi. Indicativement, cette partie du travail doit vous occuper pour la moitié du temps imparti pour l’épreuve. Imaginez que vous êtes un entrepreneur immobilier : pour commencer les travaux de construction il faut que vous ayez les plans, les matériaux, que vous connaissiez l’ordre des travaux, etc.

Ce n'est que lorsque vous avez tout réuni que vous pouvez commencer l'édification. On peut malgré tout se conformer à un type de plan « passepartout ».

En général, à la lecture de la question, vous avez une idée de la réponse que vous apporteriez a priori.

Disons que cette réponse est votre thèse (attention il faudra la justifier).

Cette thèse que vous allez défendre et justifier avec des arguments rigoureux, va constituer votre dernière partie.

La première partie sera donc consacrée à présenter une thèse qui n’est pas la vôtre, à présenter des arguments possibles à la réponse posée en les justifiant, en expliquant pourquoi ces arguments sont recevables d’une certaine manière.

Cette première partie doit approfondir et discuter les définitions des termes importants.

Mais certaines choses « semblent ne pas être définitivement satisfaisantes dans cette réponse ».

Vous allez donc la réfuter, c'est-à-dire montrer en quoi cette réponse est discutable : quelles sont ses limites, ses impasses, ses difficultés, ses ambiguïtés.

Cette réfutation constitue votre seconde partie que vous acheminez vers votre thèse qui constituera la troisième partie.

Cette manière de procéder est judicieuse car elle vous permet de monter que vous ne pensez pas seul, que vous connaissez d’autres réponses que la vôtre et que vous les avez étudiées.

Et, enfin, cela vous permet d’enchaîner de façon cohérente vos trois parties. Elucidation des termes du sujet 1 Au fur et à mesure de votre propos vous devez analyser le sens des termes du sujet.

C’est-à-dire ne pas parler de quelque chose comme si « tout le monde comprenait ce qu’on dit ».

Le sens commun est très confus.

Á vous de lever les confusions et de faire la lumière sur les ambiguïtés, sur les paradoxes, qui résident souvent dans les mots et le sens qu’on leur attribue habituellement.

La dissertation de philosophie n’admet rien d’acquis a priori et apparaît comme un effort pour dépasser les habitudes et les opinions spontanées.

N’omettez jamais de définir les termes, concepts, notions qui le méritent au fur et à mesure de votre progression.

Cela ne doit cependant pas ressembler à un catalogue de définitions juxtaposées sorties tout droit de chez Larousse, Robert & C° : la dissertation n’est pas un contrôle de connaissances apprises par cœur.

Articulez définitions et progression de l’analyse.

Une définition donne toujours à réfléchir et doit être expliquée et discutée. Procédez du plus simple, du plus évident, du plus courant vers le plus précis, le plus construit, le moins évident. Méfiez vous des synonymes : ils ne veulent jamais dire exactement la même chose.

Comme il ne s’agit pas ici d’un exercice de style, vous pouvez répéter le même mot si c’est celui qui convient à ce que vous voulez exactement dire. Logique et enchaînement des idées Vous ne pouvez pas convaincre le lecteur si vous manquez de rigueur et de logique, si vous vous contredisez régulièrement, si vous ne démontrez rien, si vos idées ne se s’articulent pas entre elles.

Il n’y a rien de plus aisé que de réfuter quelqu’un qui manque de rigueur.

Surveillez votre écriture à chaque instant et interrogez vous sur la validité de vos affirmations : rien ne doit être gratuit, tout doit être discuté.

Vérifiez sans relâche que d’une phrase à l’autre il y a bien un lien logique apparent et parfaitement mis en évidence : n’en restez pas aux sous-entendus et ne vous dites pas « on comprendra de quoi je parle ».

On trouve parfois trois idées différentes dans une même phrase de deux lignes.

Cela rend le propos incohérent.

Pour éviter cela il est conseillé de faire des phrases simples2 ne contenant qu’une seule idée à la fois.

A vouloir faire trop compliqué on fait souvent n’importe quoi. Pertinence des exemples Les exemples sont de différentes natures et n’ont pas tous la même utilité.

Avant d’en préciser les usages et l’intérêt, rappelons ce qu’ils ne sont pas. Un exemple n'est pas : • une preuve universelle.

Vous le savez depuis longtemps puisqu’en mathématiques on n’a cessé de vous le dire, donc ne l’oubliez pas.

Trop souvent on a tendance à généraliser à partir d’un exemple comme s'il avait une valeur universelle, alors qu’il n’est qu’une occurrence particulière. • une analyse.

Détailler ou décrire le contenu d’un exemple ne constitue pas l’analyse d’un problème, ni même l’analyse de cet exemple. • l’essentiel de votre dissertation.

Plus précisément, ne faites pas de votre copie un catalogue d’exemples.

On mesurera vos compétences dans la sélection que vous saurez faire parmi une multitude d’exemples possibles plus que dans votre capacité à les énumérer tous. • absolument nécessaire même s’il est utile comme nous allons le voir. Á quoi servent les exemples ? • Les événements historiques, d’actualité, ou plus anecdotiques (une expérience personnelle3...) servent en général à étayer 2 1 Elucider : rendre claire (ce qui présente à l’esprit des difficultés). Clarifier, débrouiller, expliquer. C’est-à-dire : sujet, verbe, objet en évitant les successions de subordonnées relatives, dont on finit par ne plus savoir à quoi elles sont relatives. 3 Surtout ne racontez pas votre vie. vos propos en leur attribuant des références concrètes.

Ils servent aussi de prétexte pour une analyse en ce qu’ils constituent un motif.... »

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