SUJET 2 : La conscience que nous avons de notre liberté vient-elle de ce que l'avenir nous paraît indéterminé ?

« SUJET 2 : La conscience que nous avons de notre liberté vient-elle de ce que l'avenir nous paraît indéterminé ? Nous avons tous l’impression d’être libres, de faire nos propres choix sans être contraints.

Pourtant, certains philosophes comme Spinoza et Nietzsche pensent que cette sensation est une illusion.

Selon eux, nos décisions ne sont pas réellement libres, mais entièrement déterminées par des causes que nous ne percevons pas.Spinoza explique que si nous nous croyons libres, c’est uniquement parce que nous ne connaissons pas toutes les forces qui influencent nos actions.

Dans L’Éthique, il écrit : « Les hommes se croient libres parce qu’ils sont conscients de leurs désirs, mais ignorants des causes qui les déterminent.

» Autrement dit, si nous avions une connaissance parfaite des lois de la nature et des mécanismes psychologiques qui nous influencent, nous comprendrions que nos choix sont en réalité nécessaires et non libres.Nietzsche va encore plus loin en affirmant que la notion de libre arbitre est une invention sociale et morale destinée à justifier la responsabilité et la culpabilité.

Dans Le Crépuscule des idoles, il critique cette croyance et explique que nos décisions sont en fait le résultat de notre biologie, de nos instincts et de notre passé.

Selon lui, nous avons seulement l’illusion d’être libres parce que nous ne voyons pas toutes les influences inconscientes qui dirigent nos actions.

Si ces philosophes ont raison, alors notre sentiment de liberté ne serait qu’un effet de notre ignorance.

Si nous pouvions analyser tous les facteurs qui nous conditionnent, nous comprendrions que nos décisions sont totalement déterminées et que nous n’avons en réalité aucun contrôle absolu sur elles. Mais cette vision déterministe de la liberté n’est pas la seule.

D’autres philosophes, comme Kant et Descartes, pensent au contraire que nous sommes réellement libres, non pas parce que l’avenir est indéterminé, mais parce que nous avons la capacité de nous autodéterminer grâce à la raison.

Kant distingue deux niveaux de liberté : d’un côté, sur le plan empirique, nous sommes soumis aux lois de la nature et aux causes qui influencent nos choix ; mais d’un autre côté, sur le plan moral, nous sommes capables d’agir selon des principes que nous nous imposons nous-mêmes.

Dans La Critique de la raison pratique, il affirme que la vraie.... »