Aide en Philo

Suis-je vraiment autre qu'autrui ?

Extrait du document

« Remarques sur l'intitulé du sujet : · « suis-je » indique clairement l'enjeu du sujet : en demandant si « je » = ceci ou cela, on questionne ce qui f dentité de chacun, ce qu'est le Moi. · L'adverbe « vraiment » indique qu'il s'agit d'établir une certitude [comme quand on demande à quelqu'un « a-t aiment fait cela ? » ; on manifeste son étonnement, son incrédulité tant le fait rapporté semble difficile à admettr connaître comme vrai] · Aussi le présupposé du sujet est le suivant : je suis autre qu'autrui ; mais tout le problème est de savoir si je uis vraiment, « pour de bon », si cette altérité est réelle, si elle est irréductible. · Car si tel est le cas, ne suis-je pas condamné à la solitude, au sens où autrui et moi n'aurions strictement rien e mmun ?)= Enjeu (Le pronom « nous » a-t-il encore un sens ?) · Autrement dit, on nous demande de discuter le présupposé du sujet, de montrer en quoi il ne va pas de so ussi faudra-t-il veiller à bien l'expliciter : que signifie « être autre » et en particulier être « autre qu'autrui » ? · La plus grosse difficulté en effet vient de cette expression : « autre qu'autrui » ; si autrui est, par définitio elui qui n'est pas moi, celui que je ne suis pas, pourquoi demander si je suis vraiment autre que lui ? Que signifie « êt utre » ? altérité = différence radicale ? différence de nature ? métaphysique ? logique ? Doit-elle être pensée sur le mo e la simple négation (l'autre comme ce qui n'est pas le même, le non-moi) ou bien a-t-elle une réelle positivité (l'autre tranger, l'inconnu) ? Problématique : Par définition, autrui est celui que je ne suis pas, et réciproquement, je suis autre qu'autr ependant, cette thèse, aussi logique soit-elle, peut-elle être tenue « jusqu'au bout » ? Car, si tel est le cas, ne suisas, de ce fait, condamné l'isolement[1] ? Autrement dit, suis-je vraiment autre qu'autrui ou avons-nous des poin mmuns ? De quel ordre est alors la différence entre autrui et moi ? 1- UNE DIFFÉRENCE IRRÉDUCTIBLE a) Que suis-je ? Le moi se défini par la conscience directe qu'il a de lui-même.

Ainsi que le dit Descartes, j'ai avant tout la certitude d'être un sujet pensant ; ma pensée est ce qui se manifeste à moi avec le plus d'évidence (à tel point d'ailleurs qu'elle seule est capable de résister aux assauts du malin génie).

Ainsi, je suis une chose qui pense (ou « ou une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser ») : je peux douter de tout sauf de ma pensée et c'est pourquoi, je pense donc je suis, j'existe.

Dans ces conditions, comment rendre compte de l'expérience d'autrui ? Comment puis-je percevoir un alter ego, un autre Je ? Plus précisément, comment concevoir que tel corps en face de moi n'est pas simplement un corps matériel, mais le corps d'autrui ? b) Je suis autre qu'autrui de pas mon corps La difficulté vient de ce que « Je » se défini comme cogito, c'est-à-dire comme substance pensante, substance qui est non étendue, qui est donc distincte de mon corps.

Descartes le dit bien : la pensée n'a pas besoin du corps pour exister et le corps ne pense pas.

Par conséquent, mon rapport à autrui, à cet autre ego, peut être schématisé comme un rapport comportant 4 termes : mon âme/mon corps—le corps d'autrui/son âme. On remarquera que nos deux corps sont séparés par une distance matérielle : l'étendue dans laquelle ils ‘inscrivent est définie comme partes extra partes, c'est-à-dire comme juxtaposition de parties dont chacune occupe un espace interdit aux autres.

En ce sens, je suis vraiment autre que lui : autrui et moi sommes séparés, distincts, tout comme, selon les mots de Sartre dans L'être et le néant, « cet encrier est distinct de ce livre, c'est-à-dire qu'on ne peut concevoir aucune présence immédiate de l'un à l'autre ».

Dans de telles conditions, comment rendre possible une communication entre nos deux âmes ? c) ...et de par ma pensée Si seule ma propre conscience est l'objet d'une certitude immédiate, il s'ensuit que, pour n'être pas autre qu'autrui, pour lui être identique ou au moins semblable, il faudrait que je sois en mesure d'éprouver sa conscience avec au moins autant d'évidence que celle avec laquelle j'éprouve la mienne ; en un mot, il faudrait que je sois moimême cette conscience, ce qui contredit d'emblée la définition d'autrui (autrui ne serait plus alter ego, mais ego seulement).

Je suis, en tant que substance pensante et non étendue, absolument distinct d'autrui. Transition : · On vient de voir en quoi le « Je » est par définition absolument autre qu'autrui : nos esprits autant que nos corps ne peuvent entretenir de rapports directs. · Cependant, on voit aussi qu'une telle thèse me condamne à la solitude. · Or, l'expérience quotidienne atteste que j'ai l'assurance d'être en contact avec des êtres qui possèdent comme moi la faculté de penser.

Je ne suis pas radicalement isolé d'autrui.

Autrement dit, le système à 4 termes supposé rendre compte de mon rapport à autrui n'a de valeur que théorique : de fait, il semblerait que je ne sois pas à ce point autre qu'autrui. · La question à résoudre est donc moins d'ordre empirique ou factuel (suis-je réellement ou de fait, autre qu'autrui ?) mais d'ordre critique : de quel droit affirmer que je ne suis pas vraiment autre qu'autrui ? Autrement dit, il est futile de demander si je suis autre qu'autrui (autrui ne m'apparaît pas comme étrange ; nous nous parlons, nous aimons, agissons ensemble...), mais ce qui fait problème : quelles sont les conditions de possibilité qui font que je peux ne pas l'être ? 2- JE SUIS BIEN AUTRE QU'AUTRUI MAIS CETTE ALTÉRITÉ N'EST PAS IRRÉDUCTIBLE. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles