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Le savoir et la connaissance diffèrent-t-ils vraiment ?

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« Introduction : Bien définir les termes du sujet : - « le savoir » : latin sapere, avoir de la saveur ; avoir de la pénétration ; comprendre.

Désigne généralement l'ensemble de connaissances précises, souvent de caractère scientifique, dans un domaine donné.

Il peut être constitué par l'ensemble organisé des informations disponibles dans un domaine donné. - « la connaissance » : latin cognitio, action d'apprendre à connaître.

Fonction ou acte de la vie psychique ayant pour effet de rendre un objet présent aux sens ou à l'intelligence.

cf.

la connaissance du monde extérieur.

L'homme prend acte des données de l'expérience et cherche à les comprendre ou à les expliquer.

En général la connaissance se caractérise par le fait qu'elle est une activité théorique désintéressée, sans souci d'utilité pratique. Construction de la problématique : Le sujet propose deux synonymes, et pose la question de savoir si ils le sont vraiment, où si il existe une différence entre les termes.

Si l'on suit la logique, il semble évident que puisqu'il existe deux mots, il existe deux choses distinctes.

Les deux termes pourraient donc avoir une signification voisine, mais non pas équivalente.

Pourtant, dans le langage courant, nous utilisons les verbes savoir et connaître de manière indifférenciée. è Se pose doc la question de savoir si il est légitime de nuancer, d'admettre un sens différent pour « connaissance » et « savoir », et dans quel cadre cette distinction s'applique.

Reste ensuite à savoir ce que cette distinction recouvre. Plan : I/ Le savoir et la connaissance sont des termes interchangeables : Il est tout à fait possible dans le discours d'utiliser le terme connaissance et celui de savoir de manière totalement indifférenciée ; cela signifie que les mots ont le même sens, et renvoient à la même réalité.

Il peut en aller de même dans le discours philosophique, dans certains cas ; ainsi, certains philosophes emploient indifféremment les deux mots. C'est le cas de Spinoza dans l'Ethique.

En effet, à la proposition 35 du livre IV , l'auteur distingue 3 genres de connaissances : La 1 ère est la connaissance la plus basse, la moins fiable, par « ouï-dire », par imagination.

La 2 nde est une idée adéquate, elle est donc une connaissance par les notions communes, elle est juste.

La 3 ème est la plus élevée, la plus philosophique, la plus profonde.

Nous avons vu plus haut, dans les définitions, que la connaissance se caractérise par son inutilité pratique, et son désintéressement. Or, ce n'est as du tout le cas chez Spinoza ; il dit de ses trois genres de la connaissance, qu'ils sont des savoirs pratiques, c'est-à-dire qu'ils ont une visée utilitaire.

En effet, en distinguant ces trois genres de connaissance, le but de Spinoza est de donner à l'homme des outils lui permettant de déterminer l'origine de ses connaissances, pour savoir si elles sont fondées ou non. è Pour Spinoza, les connaissances que l'homme acquiert peuvent avoir une portée pratique.

Or, si l'on considère strictement les définitions, une connaissance ne peut pas avoir d'utilité pratique, or Spinoza ne prend pas en compte cet aspect des choses, et utilise indifféremment les deux termes. II/ Le savoir et la connaissance ne renvoient pas aux mêmes valeurs : Si il est possible une distinction entre le savoir et la connaissance, il semblerait qu'elle soit d'ordre hiérarchique.

En effet, le savoir semble être plus vaste que la connaissance, il semble en regrouper plusieurs types qui portent chacune sur des objets plus définis. Un savoir peut être constitué par l'ensemble organisé des informations disponibles dans un domaine donné, ce peut être aussi l'ensemble des connaissances, des discours, des pratiques, des méthodes d'investigation… Le savoir serait ainsi constitué d'une sorte de regroupement encyclopédique dans différents domaines, et les chapeauterait tous. Mais surtout, ce qui fait la différence entre les deux termes, c'est que le savoir est un regroupement de connaissance, et qu'il n'y a pas besoin d'investigation spéciale pour obtenir un savoir, ce qui n'est pas le cas des connaissances. En effet, les connaissances sont acquises par une variété de processus cognitifs, comme la perception, le raisonnement, le témoignage, les expériences… C'est ce qu'explique par exemple Auguste Comte dans Le cours de philosophie positive.

Il explique en effet la manière dont sont acquises les connaissances selon les stades d'évolution des époques.

Il distingue ainsi 3 états théoriques (théologique, métaphysique, scientifique) qui permettent par différents moyens d'accumuler des connaissances dans différents domaines.

L'ensemble de ces connaissances constitue le savoir d'une époque. III/ Le savoir et la connaissance sont roches mais pas identiques : Si le savoir est l'ensemble des connaissances, et que les connaissances sont acquises par divers moyens selon les époques, alors peut se poser la question de la limite de la connaissance.

Le savoir n'a pas de limites, puisqu'il dépend de la connaissance, il s'accroît à la mesure de la connaissance, et ne connaît pas la notion de limite qui n'a pas de sens pour lui.

L'homme semble pouvoir tout savoir, mais pas pouvoir tout connaître. Autrement dit si l'homme semble pouvoir posséder un savoir infini, il n'a pas forcément les moyens de posséder une connaissance infinie.

La connaissance ne peut pas toujours, pour diverses raisons, s'étendre à l'infini.

Il y aurait donc des limites de la connaissance, c'est ce qu'explique Kant dans La C ritique de la raison pure.

L'auteur pose la question de savoir ce que nous pouvons légitimement connaître.

Selon lui, seule une connaissance qui comporte une matière (existe dans le réel) et une forme (peut se lier à un concept) a de la valeur. L'homme tente parfois de connaître des choses qui n'ont pas ces caractéristiques, il en va ainsi des idées transcendantales, qui sont Dieu, l'âme et le monde : on possède la forme, mais pas la matière, et il n'est donc pas possible d'avoir une connaissance de ces objets : la connaissance a des limites.

Le savoir quant à lui est extensible aux connaissances, et ne connaît pas la notion de limite.. »

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