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Suis-je un étranger pour moi-même?

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« Analyse du sujet : Le sujet prend la forme d'une question fermée : il appelle donc une réponse en « oui » ou « non » nuancée et argumentée. Il fait intervenir le terme « étranger » : celui-ci recouvre la notion d'altérité : l'étranger ou ce qui m'est étranger est ce qui n'est pas moi, par conséquent, ce qui est autre que moi.

L'étranger, en plus d'être foncièrement autre, m'est inconnu, au moins partiellement.

Si je suis un étranger pour moi-même, cela signifie donc premièrement qu'il existe une distance irréductible entre « je » et « moi-même », deuxièmement, que « je » est un inconnu pour « moi-même ». Pourtant « je » et « moi-même » désigne dans le langage courant le même homme.

Comment les distinguer s'il sont étrangers l'un à l'autre ? Il faut rechercher deux dimensions qui coexistent en l'homme : premièrement, l'homme peut être l'individu, c'est-à-dire cet homme là particulier qui diffère des autres.

Deuxièmement, l'homme désigne la part d'humanité commune présente en chaque individu.

La distance entre « je » et « moi » peut être recherchée dans cette direction. Une seconde approche nous est suggérée par le « pour » du sujet : ce qui est pour moi-même est ce que « moi-même » considère.

« Moi-même » portant son attention sur « je » ressent l'altérité inconnue de ce « je ».

Il s'agit, dans cette situation de l'homme se prenant pour son propre objet : il est donc à la fois sujet et objet, et, en tant qu'objet, étranger au sujet.

Notons que le fait de se prendre pour son propre objet s'appelle réflexion (penser à la métaphore du miroir) Enfin, comme nous l'avons dit, la question consiste à se demander si je suis autre que moi-même et inconnu de moi-même dans une opération réflexive : le problème est donc à la fois celui du rapport à soi (dimension éthique) et de la connaissance de soi (dimension épistémologiques). Problématisation : La dissertation consiste, rappelons-le, à apporter une réponse à la question qui nous est posée : comment ? Il faut établir un ordre dans lequel résoudre les problèmes qui nous empêchent de fournir une réponse à la question : cet ordre constitue la problématique. Le premier problème auquel nous nous trouvons confrontés est le suivant : 1.

Y a-t-il une distance entre je et moi-même ? Une fois ce problème résolu, nous devons nous demander : 2.

Cette distance implique-t-elle que je sois étranger à moi-même ? [il se pourrait très bien que malgré cette distance, je ne sois pas étranger mais ami de moi-même par exemple] Proposition de plan : I – Y a-t-il une distance entre je et moi-même ? Référence : Kant, critique de la raison pratique (1ère partie : analytique de la raison pratique) La raison pure, faculté présente chez tout homme, est pratique par elle seule, montre Kant.

Elle n'est donc pas seulement théorique mais nous détermine à agir moralement : ce qu'il y a de commun en tout homme commande à l'individu d'agir en conformité avec la loi morale.

C'est ainsi que, lorsque Kant écrit : « je me détermine », il établit d'emblée une distance entre « Je » et « me » : nous devons traduire « je me détermine » par « La part d'humanité commune présente en moi, c'est-à-dire la raison pure, détermine l'individu particulier que je suis » La distance que Kant établit se situe donc entre notre raison (le « je » qui commande) et « moi-même » qui suis un être de penchants, de volitions diverses, soumis aux passions etc.

Cette distance n'est pas pour autant irréductible : lorsque j'agis conformément à la loi de la raison, (c'est à dire de telle sorte que la maxime de mon action soit universalisable : « agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse en même temps toujours valoir comme principe d'une législation universelle »), « je » et « moi-même » coïncident.

Si l'abolition de la distance correspond à ce que Kant nomme l'action bonne ou morale, cette distance est elle-même est l'immoralité. En résumé, il y a bien, avec Kant une distance entre « je » et « moi-même », qui est l'immoralité.

Il est possible d'abolir cette distance : c'est selon Kant un devoir.

C'est donc une distance qui existe de fait mais qui n'est pas légitime puisqu'un devoir s'y oppose. II – Cette distance implique t-elle que je sois étranger à moi-même ? Référence : Kant « Tout homme a le droit de prétendre au respect de ses semblables et réciproquement il est obligé au respect envers chacun d'entre eux.

L'humanité elle-même est une dignité ; en effet l'homme ne peut jamais être utilisé simplement comme moyen par aucun homme (ni par un autre, ni même par lui-même), mais toujours en même temps. »

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