Aide en Philo

Suis-je seul au monde ?

Extrait du document

« Approche problématique La solitude peut s'expérimenter de plusieurs façons.

Le plus couramment on décrit le fait d'être seul de façon physique, je suis seul car il n'y a personne autour de moi à portée de vue.

Ensuite la solitude est vue comme un sentiment, une sensation, on peut se sentir seul au milieu de la foule.

La solitude ici est psychologique voire même philosophique selon les raisons qui nous poussent à nous sentir seul.

Je me sens seul car les gens autour de moi ne me reconnaissent pas comme leur alter ego ou inversement.

La solitude est donc en rapport direct avec ma relation avec autrui.

C 'est ce besoin de « reconnaissance » qui nécessite le regard de l'autre, l'autre qui possède une conscience doit pouvoir me connaître comme une autre conscience, un individu égal à lui même. A insi même si il parait évident à tout être conscient qu'il n'est pas seul physiquement, la solitude est pourtant un sentiment courant chez chaque individu. Dois je donc entreprendre de m'interroger sur ma vie intérieure pour pouvoir poser le monde comme condition de mon existence ou ne dois je voir le monde que comme une manifestation de ma conscience.

Le monde est il en soi ou est pour moi? C omment puis je me lier à autrui si autrui ne pourra jamais savoir ce que je suis? "La société moderne, sous l'impulsion de la technocratie fanatique, entreprend l'isolement de chacun, claustré dans son appartement, dans son automobile ou son bureau; à l'image du cosmonaute dans sa cabine spatiale..." F.

George, Autopsie de Dieu PLAN I L'autre et le monde A- Ma conscience me condamne à la solitude car personne d'autre que moi ne peut y avoir accès.

Je m'isole donc naturellement sitôt que j'ai conscience de mon existence.

La condition cartésienne de mon existence dans le cogito ne fait intervenir que ma pensée et rien d'autre « Je pense donc je suis » Descartes "A insi la connaissance que nous avons des autres hommes est fort sujette à l'erreur si nous n'en jugeons que par les sentiments que nous avons de nousmêmes." Malebranche, De la recherche de la Vérité B- Paradoxalement c'est par ma conscience que j'accède à la connaissance du monde.

Sitôt que je perçois le monde, je me perçois comme quelqu'un à distance de ce monde, je ne fais plus partie du tout dans l'immédiateté propre à l'inconscience animale. "P ar conséquent, à la façon dont nous regardons dans un miroir quand nous voulons voir notre visage, quand nous voulons apprendre à nous connaître, c'est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions nous découvrir, puisqu'un ami est un autre soi même." Aristote. II Le monde comme conscience de « quelque chose » A- .

La conscience me permet de me dissocier, de poser entre moi et les choses une dualité infranchissable.

Être conscient à l'état de veille revient à se sentir séparé du monde.

C'est ce qui me permet de prendre position par rapport au monde environnant, de l'évaluer, le juger, le nier etc. Merleau-Ponty Il y a (...) deux vues classiques.

L'une consiste à traiter l'homme comme le résultat des influences physiques, physiologiques et sociologiques qui le détermineraient du dehors et feraient de lui une chose entre les choses.

L'autre consiste à reconnaître dans l'homme, en tant qu'il est esprit et construit la représentation des causes mêmes qui sont censées agir sur lui, une liberté acosmique1.

D'un côté l'homme est une partie du monde, de l'autre il est conscience constituante du monde.

A ucune de ces deux vues n'est satisfaisante.

À la première on opposera toujours (...) que, si l'homme était une chose entre les choses, il ne saurait en connaître aucune, puisqu'il serait, comme cette chaise ou comme cette table, enfermé dans ses limites, présent en un certain lieu de l'espace et donc incapable de se les représenter tous.

Il faut lui reconnaître une manière d'être très particulière, l'être intentionnel, qui consiste à viser toutes choses et à ne demeurer en aucune.

Mais si l'on voulait conclure de là que, par notre fond, nous sommes esprit absolu, on rendrait incompréhensibles nos attaches corporelles et sociales, notre insertion dans le monde, on renoncerait à penser la condition humaine. B- Mais cette dualité se retrouve aussi dans la division qui s'opère en moi quand je me prend pour objet, quand je me juge, je m'examine, je me condamne pour mes erreurs.

C'est elle qui me permet de me représenter qui je suis, donc de me connaître.

Ce pouvoir de la conscience semble très important, car il me permet de prendre conscience de ce que je suis.

Il semble que le sujet n'est conscient, n'est lui-même, que lorsqu'il se réfléchit en lui-même, se possède lui-même et se montre responsable. "J'ai besoin de la médiation d'autrui pour être ce que je suis" Sartre, L' Être et le néant III La dualité de l'être A- La conscience est donc mon lien à autrui, mon attache au monde.

Elle est aussi celle qui m'isole.

Pour Kant, le monde se scinde en deux états, le phénomène et ce qui est « en soi ».

Je ne peux qu'accéder aux phénomènes, le monde tel qu'il est en soi ne me sera jamais accessible.

L'idée de l'isolement paraît donc difficile, car si je suis seul c'est par rapport aux autres et ces autres n'existent tels que je les perçois uniquement parce que je les perçois "O r, autrui serait devant moi un en-soi et cependant il existerait pour soi, il exigerait de moi pour être perçu une opération contradictoire, puisque je devrais à la fois le distinguer de moi-même, donc le situer dans le monde des objets; et le penser comme conscience, c'est à dire comme cette sorte d'être sans dehors et sans parties auquel je n'ai accès que parce qu'il est moi et parce que celui qui pense et celui qui est pensé se confondent en lui.

Il n'y a donc pas de place pour autrui et pour une pluralité des conscience dans la pensée objective...

mais, justement, nous avons appris à révoquer en doute la pensée objective." Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception B- Il y a donc une antithèse de l'isolement, je me sens seul car je ne me sens pas intégré au tout qui n'est pas moi mais qui est tels quel grâce à ma présence. Il faut donc distinguer ce qui est le moi intérieur et le moi social.

Le moi intérieur est chez Bergson tout ce qui est intime, inavoué, inaccessible à autrui et donc qui provoque le sentiment de solitude tandis que le moi social est la partie de mon individualité qui est en contact permanent avec autrui et le monde. "Entre autrui et moi-même il y a un néant de séparation.

C e néant ne tire pas son origine de moi-même, ni d'autrui, ni d'une relation réciproque d'autrui et de moi-même; mais il est, au contraire, originellement le fondement de toute relation entre autrui et moi." Sartre, L'Être et le Néant "Il y a ...

un objet culturel qui va jouer un rôle essentiel dans la perception d'autrui: c'est le langage.

Dans l'expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun...

" Merleau-Ponty, Phénoménologie de la perception.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles