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Suis-je le mieux placé pour savoir qui je suis ?

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« Termes du sujet: SAVOIR / SAVANT: * Savoir: a) Comme nom, ensemble de connaissances acquises par l'apprentissage ou l'expérience.

b) Comme verbe, avoir appris quelque chose, et pouvoir le dire, le connaître, le répéter. * Savoir-faire: ensemble de procédés de gestes habituels permettant la réalisation régulière de certains buts. * Savant: a) Celui qui possède un maximum de connaissances.

b) Celui qui exerce une activité scientifique (un physicien, un biologiste). Qui peut prétendre connaitre mieux que moi les sentiments qui agitent mon ame et leurs nuances fugitives ? Le point de vue que j'occupe sur ma vie psychique me semble privilégié voire exclusif : Je ne suis pas comme les autres quand ils s'intéressent à moi obligé de deviner la signification de mes comportements en formulant sur eux des hypothèses plus ou moins complexes.

Ainsi peuvent-ils se méprendre sur mon attitude lorsque je ris jaune, alors que je sais d'un savoir immédiat ce que mon rire dissimule.

La présence d'autrui ne semble donc pas pouvoir apporter quelque chose d'essentiel relativement a la conscience que j'ai de moi-même. Pourtant, en certaines circonstances, autrui parait plus clairvoyant que moi sur mon propre compte: chacun sait qu'il ne lui est pas indispensable de consulter un psychanalyste pour apprendre sur lui-même des vérités qu'il aurait volontiers laissées a l'ombre de sa mauvaise foi ou dans la nuit de son inconscient.

Tout homme en effet ne met jamais autant d'habileté a mentir et a flagorner que lorsqu'il faut se duper lui-même.

Il faut donc se demander si chacun d'entre nous est bien le mieux placé pour savoir qui il est. [Le moi se définit par la conscience et la pensée, par les sentiments, par le vécu.

Or, personne ne peut connaître ces derniers aussi bien que celui qui les ressent de l'intérieur.

Je suis donc le mieux placé pour savoir ce que je suis.] Les autres me connaissent superficiellement Les autres ne voient de moi qu'une façade, le moi social.

Leur point de vue sur moi est toujours celui d'une extériorité.

Chacun à conscience de lui-même, la connaissance d'autrui nous échappe comme le montre le solipsisme. Le solipsisme Du latin solus, "seul", ipse, "moi-même", le solipsisme est le point limite de l'idéalisme métaphysique : il définit une attitude du sujet pour lequel rien n'existe en dehors de sa conscience.

Tout se passe dans la solitude du moi : je suis seul dans ma tête et ne puis entrer dans la conscience d'autrui.

Dans cette perspective, les autres se réduisent à n'être que de pures fictions créées par mon esprit. Pour le solipsisme • Descartes, découvrant le cogito, aboutit à une unique certitude après le doute : la seule existence de son être pensant.

Quant à l'existence des choses et à celle d'autres consciences, elle n'est pas encore avérée et fait problème.

Nous ne pourrions imaginer autrui que par le subterfuge d'un raisonnement par analogie.

La conscience d'autrui découlerait ainsi de la conscience de soi. • Leibniz imagina aussi un monde d'esprits qu'il nomme monades et dont aucune n'aurait de "fenêtre" sur le dehors du monde. La question du solipsisme de l'apprentissage ne peut pas être pertinente dans la mesure où tout apprentissage suppose un médium, que ce soit un livre, un disque, un objet.

Dès lors on n'est plus seul, le travail se fait donc avec l'aide d'un médiateur.

Car on ne peut restreindre le terme « autres » à sa signification la plus élémentaire, c'est-à-dire un maître, ou encore un parent.. »

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