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Suis-je le mieux placé pour savoir ce que je suis ?

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« Termes du sujet: SAVOIR / SAVANT: * Savoir: a) Comme nom, ensemble de connaissances acquises par l'apprentissage ou l'expérience.

b) Comme verbe, avoir appris quelque chose, et pouvoir le dire, le connaître, le répéter. * Savoir-faire: ensemble de procédés de gestes habituels permettant la réalisation régulière de certains buts. * Savant: a) Celui qui possède un maximum de connaissances.

b) Celui qui exerce une activité scientifique (un physicien, un biologiste). Loin de prétendre que nous ne pouvons pas connaître le sens profond de nos actes, Freud affirme que tous nos actes ont un sens interprétable, même quand ce sens n'est pas actuellement accessible à la conscience. L'inconscient n'est pas un lieu souterrain définitivement inaccessible, une entité cachée, inerte.

Il agit au travers d'un ensemble de manifestations dont le sens est partiellement connaissable si le sujet s'en donne les moyens.

D'une façon plus générale, la connaissance de soi exige une interprétation qui est elle-même permise par la présence active d'un tiers.

C'est le rôle qu'entend jouer le psychanalyste durant la cure psychanalytique. Son rôle consiste à aider le sujet à surmonter un trouble psychologique en faisant venir à sa mémoire et à sa conscience ce qui est à l'origine de ce trouble, afin d'en supprimer le refoulement.

Cette origine oubliée s'exprime indirectement par des symptômes (rêves, obsessions, angoisses) qui sont autant de symboles à déchiffrer.

Au cours de la cure, les sentiments refoulés du patient s'expriment notamment sous la forme d'un transfert par lequel l'analyste devient l'objet de sentiments d'amour et de haine qui ressurgissent de l'enfance de son patient.

Le psychanalyste sert ainsi de révélateur.

Le patient a besoin de lui pour faire disparaître le conflit maladif dont son psychisme est affecté, sa névrose, car il ne peut pas faire seul le travail d'interprétation sur ce qu'il a lui-même inconsciemment refoulé.

Mais c'est le sujet lui-même qui doit s'interpréter, et non un tiers, en l'occurrence l'analyste. Si la pensée de Freud a bouleversé notre conception du sujet, c'est parce que l'hypothèse de l'inconscient met à nu les raisons de se méconnaître, et offre les moyens de se reconnaître par la réappropriation par chacun de son histoire singulière.

Aussi, la connaissance de soi n'est-elle pas une évidence initiale.

Elle suppose au contraire un effort difficile contre les illusions que nous nous faisons spontanément sur nous-mêmes.

S'il nous est si difficile de nous connaître, nous pouvons interroger le regard d'autrui, dans la mesure où il n'a pas nos raisons de nous voir autre que nous ne sommes.

Si je prétends être un grand pianiste, il faudra que d'autres que moi me reconnaissent ce talent et lui confèrent ainsi une certaine objectivité.

Je suis donc voué, pour le meilleur et pour le pire, à me connaître en passant par le regard d'autrui. [Le moi se définit par la conscience et la pensée, par les sentiments, par le vécu.

Or, personne ne peut connaître ces derniers aussi bien que celui qui les ressent de l'intérieur.

Je suis donc le mieux placé pour savoir ce que je suis.] Les autres me connaissent superficiellement Les autres ne voient de moi qu'une façade, le moi social.

Leur point de vue sur moi est toujours celui d'une extériorité.

Chacun à conscience de lui-même, la connaissance d'autrui nous échappe comme le montre le solipsisme. Le solipsisme Du latin solus, "seul", ipse, "moi-même", le solipsisme est le point limite de l'idéalisme métaphysique : il définit une attitude du sujet pour lequel rien n'existe en dehors de sa conscience.

Tout se passe dans la solitude du moi : je suis seul dans ma tête et ne puis entrer dans la conscience d'autrui.

Dans cette perspective, les autres se réduisent à n'être que de pures fictions créées par mon esprit. Pour le solipsisme. »

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