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Suffit-il d'apprendre a bien parler pour bien penser ?

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« Analyse du sujet Nous avons affaire à une interrogation totale concernant le rapport existant entre bien parler et bien penser.

En effet soit « oui », il suffit d'apprendre à bien parler pour bien penser, soit « non » il ne suffit pas de bien parler pour bien penser.

Dans un cadre plus général qu'il va s'agir de préciser, nous entrons dans la question du rapport du langage et de la pensée.

Cependant n'oublions pas que notre question porte sur le « bien parler » et le « bien penser ».

Analysons les éléments de cette interrogation pour pallier les risques de hors sujet, et pour y déceler certains sous-entendus : « Suffit-il » : Le verbe suffire insiste sur ce qu'on appelle la condition suffisante pour réaliser ce qu'on a entrepris – en l'occurence pour reformuler notre interrogation : « bien parler » est-il une condition suffisante pour bien penser ? Ou « bien parler » conditionne-t-il de façon suffisante le « bien penser » ? Nous avons jusqu'à présent reculé la difficulté quant au « bien parler » et au « bien penser » en reprenant mots pour mots l'énoncé de la question – il va s'agir donc de les définir car ils jouent un rôle essentiel dans notre questionnement : néanmoins avant cela qu'en est-il de : Apprendre à : Ici il s'agit de l'apprentissage d'une pratique, d'un art.

Notons à titre indicatif que la question n'est pas : suffit-il d'apprendre à bien parler pour apprendre à bien penser, mais bien apprendre à bien parler pour bien penser.

Il n'y a donc pas un apprentissage d'un art qui aboutirait à l'apprentissage d'un autre art, mais bien un apprentissage d'un art en vue d'un autre art.

Le « bien penser » serait ainsi, si l'on répond par l'affirmative, une sorte d'effet secondaire du « bien parler ». « Bien parler » : Bien parler, c'est autrement dit bien savoir s'exprimer.

L'expression « bien parler » renvoie à ce que le langage populaire appelle le « beau parleur », autrement dit celui qui sait persuader, qui subjugue les foules voire qui peut les manipuler.

La véracité de l'objet de son discours ne lui importe pas ou peu, ce qui lui importe étant l'effet produit sur son auditoire.

Bien parler ainsi dénote deux acceptions.

De façon axiologiquement neutre celui qui s'exprime bien, correctement ( la question qui peut surgir : correctement eu égard à quoi ?), de façon axiologiquement non neutre, celui qui maîtrise le pouvoir des mots.

Bien parler renvoie donc à la problématique du pouvoir de la rhétorique. « Bien penser » : Comme « bien parler », cette expression recèle deux sens : le « bien penser » au sens de penser correctement, et le bien penser qui renvoie au bien pensant autrement dit au fameux « politiquement correct ».

Cependant ici il apparaît que le « bien penser » au sens d'être « bien pensant » n'est pas nécessairement à prendre en compte.

Il nous semble que la question ici posée porte sur la relation entre le « bien parler » dans les deux sens du terme déterminés plus haut et le « bien penser » au sens logique du terme – autrement dit sans précipitation, sans faute de jugement ou de raisonnement, c'est donc penser raisonnablement, avec méthode en s'interrogeant sur les concepts de façon autonome. Problématisation : Ici il va s'agir de s'interroger sur la pertinence de l'assertion selon laquelle apprendre à parler est une condition suffisante pour bien penser.

Nous le voyons cette question n'est pas neutre dès lors qu'y apparaît deux fois le terme « bien ».

Le contexte élargi est donc le rapport entre langage et pensée, le rapport entre rhétorique qui est l'art de faire des beaux discours et la philosophie qui cherche entre autres à bien penser.

Bien parler est-il une condition suffisante, une condition nécessaire et non suffisante, ou alors une condition contingente dont on pourrait se passer.

Bien penser est-il réservé aux beaux parleurs, ou tout du moins à ceux qui s'expriment bien, qui maîtrisent le sens des mots ? Dans ce cas bien penser serait dépendant de la maîtrise d'une langue précise – n'est ce pas relativiser la faculté de penser ? Mais si penser comme le pense Platon est « un dialogue de l'âme avec elle-même » n'est-il pas nécessaire de bien parler pour bien penser ? On le voit la question est complexe : dans quelle mesure ne peut-on pas faire l'économie d'un bon usage du langage dans la perspective qui est celle de bien penser ? Plan : I.

Dans quel mesure le « beau parleur » dans et par son soucis de persuader est-il contraint de ne pas bien penser ? II.

Dans quelle mesure bien penser implique le bien parler, au sens de « parler vrai »? III.

Dans quelle mesure la pensée ne peut-elle faire l'économie du langage ? I. I.

Dans quel mesure le « beau parleur » dans et par son soucis de persuader est-il contraint de ne pas bien penser ? II. 1.

Le sophiste a pour ambition d'enseigner le « bien penser » par l'intermédiaire du bien. »

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