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Sommes-nous maître de nos désirs ?

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« Analyse du sujet : Cette interrogation est formulée de façon totale.

Elle attend une réponse soit affirmative – « Oui », nous sommes maîtres de nos désirs, soit négative – « Non », nous ne sommes pas maîtres de nos désirs.

Mais si nous ne le sommes pas, dans quelle position sommes nous à l'égard de nos désirs ? Si l'absence de maîtrise est caractéristique de notre relation à leur égard, sommes nous alors dominés par nos désirs ? Sommes nous leurs esclaves ? Pour répondre de façon nuancée à cette question, il va être nécessaire de revenir sur les deux concepts centraux de notre interrogation : « maître » et « désirs ».

Il va de soi que la question par le pronom personnel « nous » se rapporte à l'homme en tant qu'humain et nous interroge sur notre relation à nos propres désirs et non aux désirs des autres. Maître : Il est possible de dégager trois grandes acceptions du « maître » : le dominus, le magister, et le maestro – ces trois termes latins renvoyant aux trois grandes dimensions de la maîtrise. Le dominus renvoie à la maîtrise comme domination autrement dit comme hiérarchie.

Le maître est donc celui qui domine, qui est à la tête de la hiérarchie, qui est dominant dans le rapport de force. Le magister est le maître en tant que sa maîtrise est légitimée par la possession d'un savoir, ou tout du moins d'une compétence. Le maestro est le maître qui maîtrise à la perfection son art.

Le maestro est ici donc quasiment de génie. Ces trois sens ne sont pas exclusifs, ils peuvent très bien qualifier une même personne. Désir : Tension vers un objet que l'on se représente comme source possible de satisfaction ou de plaisir.

Comme objet, c'est ce à quoi nous aspirons ; comme acte, c'est cette aspiration même. Le désir se distingue de la volonté, qui n'est pas un simple mouvement mais une organisation réfléchie de moyens en vue d'une fin.

Le désir peut aller sans ou contre la volonté (un désir, par exemple, que je sais interdit et que je ne veux pas réaliser); la volonté peut aller sans le désir (la volonté d'ingurgiter un médicament quand, pourtant, je ne le désire pas).

Finalement, on peut dire que vouloir, c'est désirer au point d'agir effectivement pour atteindre ce qu'on désire.

Ce qu'on veut, c'est toujours ce qu'on fait, de même que ce qu'on fait, c'est toujours ce qu'on veut. On peut finalement considérer la volonté comme une espèce de désir, c'est-à-dire comme le désir dont la satisfaction dépend de nous. Problématisation : Les désirs sont présentés comme des forces agissantes, mais sur lesquelles la question de notre contrôle se pose. Donc ils peuvent être assimilés à quelque chose en quoi on ne se reconnaît pas, ou qui agit malgré nous, voire qui nous fait sortir de nous-mêmes.

Cette question toute simple cache en fait un double niveau de problème. D'abord, avons-nous la force ou le pouvoir de dominer nos désirs et, si oui, par quelle faculté, selon quel procédé, et jusqu'à quel point ? Ou ne sommes-nous pas soumis aux désirs sans alternative possible ? Et, dans ce cas, quelles sont les conséquences ? D'autre part, avons-nous une autorité sur nos désirs ? Sommes-nous capables de juger s'ils sont aptes à nous donner le bonheur ou pas ? Et devons-nous toujours en assumer la responsabilité ? Transition : Derrière ces interrogations se profile la figure du sage, toujours maître de ses actes et pleinement en accord avec lui-même. « Sommes nous maîtres de nos désirs ? » - question qui présuppose tout du moins que l'homme a des désirs.

La question portant donc sur sa relation de maîtrise ou de non maîtrise vis à vis de ses désirs.

Être maître de ses désirs implique qu'il y a une raison à leur maîtrise.

Leur volonté de se substituer à la raison ? Leur caractère dévastateur ? Ou alors leur caractère mystérieux qui implique la nécessité de les maîtriser non plus comme dominus mais comme magister ? C'est justement le caractère mystérieux, le caractère spontané et immédiat du désir qui semble aller à l'encontre de cette maîtrise.

D'où notre question : dans quelle mesure la volonté de maîtrise de ses désirs dans tous les sens du terme « maîtrise » se heurte-t-elle au caractère mystérieux et spontané du désir ? Plan I.

Le pourquoi de la maîtrise de nos désirs II.

Nous sommes maîtres de nos désirs. III.

Dans quelle mesure les désirs sont-ils maîtres de nous-mêmes ? I.

Pourquoi cette exigence de la maîtrise de nos désirs ? 1.

L'exaltation des désirs – une vie de défoulement absolu. »

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