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Sciences & Techniques: Le chant des oiseaux

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Une trille par-ci, des vocalises par-là, les oiseaux ne reculent devant aucune audace vocale. Pourquoi se donner tant de mal ? Pour charmer les humaines oreilles ? Que nenni. Leurs chants visent d'abord à enchanter leurs futures compagnes et défendre leur pré carré. Cet art raffiné, il leur faut souvent l'apprendre. Ils sont plus de quatre mille à travers le monde. Quatre mille artistes à la voix d'or. Tous ne sont pas des vedettes, certes, et certains sont plus doués que d'autres. Mais enfin, ils ne ménagent jamais leur peine et dispensent gratuitement leur talent à qui veut bien les écouter. Vous les avez déjà entendus, c'est sûr. Quand le printemps bourgeonne, même les rues de nos villes résonnent de leurs vocalises. Ils sont partout. Pensez donc ! Quatre mille espèces d'oiseaux chanteurs recensées sur tous les continents, quatre mille partitions différentes sifflées par des millions de gorges. Quelle chorale, mazette !

« Sciences & Techniques: Le chant des oiseaux Une trille par-ci, des vocalises par-là, les oiseaux ne reculent devant aucune audace vocale.

Pourquoi se donner tant de mal ? Pour charmer les humaines oreilles ? Que nenni.

Leurs chants visent d'abord à enchanter leurs futures compagnes et défendre leur pré carré.

Cet art raffiné, il leur faut souvent l'apprendre. Ils sont plus de quatre mille à travers le monde.

Quatre mille artistes à la voix d'or.

Tous ne sont pas des vedettes, certes, et certains sont plus doués que d'autres.

Mais enfin, ils ne ménagent jamais leur peine et dispensent gratuitement leur talent à qui veut bien les écouter.

Vous les avez déjà entendus, c'est sûr. Quand le printemps bourgeonne, même les rues de nos villes résonnent de leurs vocalises.

Ils sont partout.

Pensez donc ! Quatre mille espèces d'oiseaux chanteurs recensées sur tous les continents, quatre mille partitions différentes sifflées par des millions de gorges.

Quelle chorale, mazette ! Un bémol tout de même à cet éloge de la gent aviaire : sur les 9 000 espèces que compte la planète, plus de la moitié ne fredonnent jamais.

Car n'est pas chanteur qui veut.

Il ne suffit pas de croasser, de caqueter ou même de cacarder à tue-tête pour faire partie du Gotha de la chansonnette.

Chanter et crier, faut pas confondre ! Un chant est une longue suite de notes sifflées par les mâles exclusivement, et pendant une période bien précise : la saison des amours.

Les cris eux, sont beaucoup plus courts, plus simple et poussés par les deux sexes tout au long de l'année.

Voilà pour la théorie.

En pratique, la distinction n'est pas toujours facile à faire.

Le gros bec, pour prendre un oiseau bien de chez nous, a un chant très simple, réduit à deux ou trois notes sifflotées sans conviction, alors que son cri est explosif et sonore.

Et puis ces messieurs ne sont pas toujours les seuls à se prendre pour Pavarotti.

La femelle du loriot, par exemple, tient la dragée haute à son époux question vocalises. En saison, les oiseaux passent plusieurs heures par jour à s'égosiller.

Une débauche d'énergie qui n'est pas si désintéressée que ça en réalité, les mâles, en effet, défendent leur territoire en chantant.

D'un coup de sifflet, ils indiquent à leurs rivaux que l'espace est occupé.

Allez hop, circulez ! Y a pas de place pour vous par ici, clament-ils aux téméraires qui osent pénétrer sur leurs terres.

Un "chacun chez soi" qui a ses raisons d'être : pour bon nombre d'espèces, le territoire est vital.

C'est dans ce sanctuaire que le couple ira puiser la nourriture nécessaire à sa progéniture.

Une expérience menée, il y a presque vingt ans, par un ornithologue britannique, démontre élégamment la fonction du chant.

Dans un petit bois aux environs d'Oxford, John Krebs a capturé huit mésanges charbonnières sur leur territoire respectif.

Sur trois d'entre eux, il a placé des haut-parleurs diffusant à intervalles réguliers le chant territorial des charbonnières.

Dix heures à peine après le kidnapping des oiseaux, tous les territoires étaient envahis par des mésanges mâles, à l'exception près des trois parcelles où avaient été placés les haut-parleurs. Pour avoir une chance d'être père, il ne suffit pas d'écarter les rivaux potentiels.

L'essentiel est quand même de convaincre une femelle de s'installer sur son territoire et de s'accoupler.

Le chant sert aussi à cela.

Ces dames ne résistent pas à une aubade joliment troussée.

Démonstration éclatante en a été faite avec des gobe-mouches noirs.

Ces petits oiseaux rondelets nichent normalement dans des cavités naturelles, dans un arbre ou un vieux mur.

Pour leur faciliter la tâche, on installe dans les bois des nichoirs.

Sur le perron de chacun d'entre eux, un leurre est placé, un mâle empaillé qui chante comme un vrai gobe-mouche grâce à une sono placée à proximité.

Précision importante : seuls certains nichoirs sont équipés d'un haut-parleur.

Tous en revanche sont pourvus d'un filet à ressort qui capture automatiquement tout oiseau qui se pose sur le perron.

Résultat de l'expérience : 90% des femelles sont attrapées sur un nichoir sonorisé ! Quel que soit le destinataire, une belle ou un rival, il est capital pour le mâle de se faire entendre dans les meilleures conditions.

C'est pour cette raison que les oiseaux chanteurs vocalisent sur les piquets ou sur les branches hautes d'un arbre.

Plus bas, les ondes sonores sont réfléchies par le sol et interfèrent alors les unes avec les autres, brouillant ainsi le message.

Ce serait aussi pour des raisons d'efficacité que les oiseaux chantent très tôt le matin et dans une moindre mesure au crépuscule.

A ces heures-là, il y a d'habitude moins de vent, moins de turbulences dans l'air, et donc le chant se propage mieux.

La forêt est un autre ennemi du bel canto.

Sous son étreinte, les sons très graves et les aigus demeurent étouffés.

Les oiseaux des bois ont trouvé la parade en chantant dans une gamme de fréquences intermédiaires - mais plutôt les graves - qui leur permet de se faire entendre à longue distance sans avoir besoin de "hurler". Il ne suffit pas que le chant porte loin, il faut aussi qu'il reste clair.

Autrement dit, qu'il ne soit pas déformé par des obstacles au point de ne plus être compréhensible.

Là encore, la forêt se révèle l'adversaire intraitable des ténors.

Feuilles et branches réfléchissent les. »

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