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Schopenhauer et l'Histoire

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La vraie philosophie de l'histoire revient à voir que sous tous ces changements infinis, et au milieu de tout ce chaos, on n'a jamais devant soi que le même être, identique et immuable, occupé aujourd'hui des mêmes intrigues qu'hier et que de tout temps : elle doit donc reconnaître le fond identique de tous ces faits anciens ou modernes, survenus en Orient comme en Occident ; elle doit découvrir partout la même humanité, en dépit de la diversité des circonstances, des costumes et des mœurs. Cet élément identique, et qui persiste à travers tous les changements, est fourni par les qualités premières du cœur et de l'esprit humains - beaucoup de mauvaises et peu de bonnes. La devise générale de l'histoire devrait être : Eadem, sed aliter [les mêmes choses, mais d'une autre manière]. Celui qui a lu Hérodote(1) a étudié assez l'histoire pour en faire la philosophie ; car il y trouve déjà tout ce qui constitue l'histoire postérieure du monde : agitations, actions, souffrances et destinée de la race humaine, telles qu'elles ressortent des qualités en question et du sort de toute vie sur terre.

« La vraie philosophie de l'histoire revient à voir que sous tous ces changements infinis, et au milieu de tout ce chaos, on n'a jamais devant soi que le même être, identique et immuable, occupé aujourd'hui des mêmes intrigues qu'hier et que de tout temps : elle doit donc reconnaître le fond identique de tous ces faits anciens ou modernes, survenus en Orient comme en Occident ; elle doit découvrir partout la même humanité, en dépit de la diversité des circonstances, des costumes et des mœurs.

Cet élément identique, et qui persiste à travers tous les changements, est fourni par les qualités premières du cœur et de l'esprit humains - beaucoup de mauvaises et peu de bonnes.

La devise générale de l'histoire devrait être : Eadem, sed aliter [les mêmes choses, mais d'une autre manière].

Celui qui a lu Hérodote(1) a étudié assez l'histoire pour en faire la philosophie ; car il y trouve déjà tout ce qui constitue l'histoire postérieure du monde : agitations, actions, souffrances et destinée de la race humaine, telles qu'elles ressortent des qualités en question et du sort de toute vie sur terre. Schopenhauer, Le monde comme volonté et comme représentation (1) Hérodote : historien grec (484 - 420 av.

J.C.) I - LES TERMES DU SUJET A - HISTOIRE Ce terme désigne l'ensemble des événements qui affectent la vie des Hommes et des nations. B - PHILOSOPHIE DE L'HISTOIRE Elle consiste à trouver un principe d'intelligibilité, qui permette de comprendre globalement les événements nombreux. Alors que les Hommes vivent au jour le jour les événements, sans les comprendre (d'où une impression de chaos), le philosophe tente de prendre de la hauteur pour énoncer les grandes lignes de force qui régissent ces événements. C - "FOND IDENTIQUE", "LE MEME ETRE IDENTIQUE ET IMMUABLE" Renvoient à la distinction classique : essence/accident. Le philosophe tente de trouver au-delà des événements, des accidents (accident signifie en latin : ce qui arrive), une réalité universelle qui rende compte de chaque fait particulier. D - "LES QUALITES PREMIERES DU COEUR ET DE L'ESPRIT HUMAIN" Désignent ici les passions, dont l'origine est traditionnellement située dans le cœur et qui occupent l'esprit, déterminant, influençant ses pensées. II - L'ANALYSE DU PROBLEME Peut-on trouver un fond commun à toute l'histoire humaine ? Une telle compréhension de l'histoire n'est-t-elle pas trop générale, superficielle ? Ne faut-il pas trouver des principes de compréhension pour chaque époque ou pour chaque grande aire géographique (Orient/Occident) ? III - UNE DEMARCHE POSSIBLE A - LES ETAPES DE L'ARGUMENTATION 1) "La vraie philosophie [...] et des mœurs." Il s'agit d'une thèse sur la philosophie de l'histoire : un "fond identique" suffit à rendre compte de l'ensemble des événements qui régissent la vie des Hommes.

Il s'agit d'une position de principe ("elle doit").

Schopenhauer est conscient que sa thèse n'est pas évidente, qu'elle contredit l'impression première qu'on peut avoir de l'histoire ("changements", "chaos", ...).

C'est une exigence que doit avoir, un travail que doit effectuer, le philosophe. Thème classique : le philosophe doit s'élever au-dessus des apparences pour trouver un principe universel. L'intelligence humaine consiste à relier les faits entre eux, la raison cherche un principe unique (ex : en physique, loi de la gravitation universelle).

Ce qui vaut pour la physique peut-il valoir pour l'Homme ? Oui, selon Schopenhauer, car au fond de toutes les époques, il faut découvrir "la même humanité".

Au-delà des circonstances, il faut trouver une essence de l'homme.. »

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