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"Qui veut faire l'ange fait la bête" ?

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« Introduction : « L'homme n'est ni ange ni bête et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête.

» Pascal La culture et la morale exigent de l'homme des tâches difficiles.

Elles lui demandent de renoncer à une vie dans l'instant, à une vie de bête rythmée par ses pulsions pour une vie d'ange réglée par des principes. Mais l'homme se plie rarement tout à fait à ces règles, elles le fatiguent tant qu'il va parfois volontairement les violer pour le plaisir de s'en libérer.

Dans ce sens, qui veut faire l'ange fait la bête. Pourtant, les règles de conduite ne sont pas nécessairement des contraintes extérieures à soi, elles peuvent venir d'un choix de vie authentique. L'opposition de modèles de conduite extrêmes tels que l'ange et la bête est peut être le fruit d'une morale trop abstraite qui n'est pas adaptée à la réalité de l'homme.

Si au lieu de se proposer des modèles imaginaires l'homme conduit sa vie à partir de la connaissance de soi, peut-il atteindre des fins à la hauteur de ses aspirations? Problématique : Peut on exiger de l'homme qu'il devienne autre que lui même? I : L'homme n'est ni bon ni mauvais par nature 1.

La morale relève de la culture. Le bon et le mauvais sont des valeurs dérivées des sentiments naturels de plaisir et de douleur.

Mais les représentations morales du bien et du mal ne sont pas naturelles, elles sont des constructions culturelles édifiées sur ces sentiments fondamentaux.

Pour les besoins des la société, l'homme doit se plier à certaines règles.

La culture invente ce que Nietzsche appelle des « idéaux ascétiques », ce sont des modèles de comportements moraux auxquels les hommes vont vouloir s'identifier.

L'ange peut être considéré comme le symbole de l'idéal ascétique, l'être pure par excellence.

C'est pourquoi la morale n'est pas simplement un ensemble de règles de vie abstraites, mais plus concrètement un ensemble de modèles psychologiques normatifs.

Ces représentations se greffent sur les sentiments primitifs tels que le désir d'imitation et la peur, l'homme civilisé désire être un ange et redoute d'être une bête. 2.

La culture est refusement. La culture est une lutte contre les dangers naturels et la construction d'un monde commun aux hommes.

En tant qu'être de culture, l'homme doit « se faire », il doit se construire.

La construction de soi n'est pas directement un gain de plaisir.

Le fait travailler pour transformer la nature donnée génère des souffrances.

La culture n'est pas la réalisation immédiate du principe de plaisir, c'est pourquoi Freud dit qu'elle implique un certain « refusement ».

Le refusement est une inhibition des pulsions, un détour qui les coupe de leur satisfaction.

Il permet à l'homme de se conformer aux normes culturelles et à utiliser ses pulsions comme moteur pour atteindre les hautes fins de la culture, il permet à la bête de faire l'ange. 3.

La névrose comme satisfaction substitutive. Le refusement suppose un effort difficile à supporter.

La psychanalyse montre que les refusements de la culture ne sont pas supportés par les névrosés.

Ils créent des satisfactions substitutives à travers leurs symptômes.

Le refusement d'une satisfaction immédiate emmène donc l'homme vers des satisfactions détournées.

Ces satisfactions substitutives sont problématiques : elles sont elles mêmes sources de souffrance, et elles ne sont pas conformes aux fins bénéfiques de la culture, elles vont même souvent contre ces fins puisqu'elles ne facilitent pas la vie en commun des hommes.

L'inhibition des pulsions qui est le tribut fondamental de la culture peut donc facilement devenir un facteur de pathologies, qui veut faire l'ange peut donc faire la bête.. »

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