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Qui doit diriger la cité ?

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« Qui doit diriger la cité? Le terme cité renvoie à la période antique et aux philosophes tels que Platon et Aristote.

Le terme vient du latin civitas qui signifie "ensemble de citoyens", "territoire où ils vivent".

Dans l'antiquité grecque, la cité désigne une fédération de tribus groupées sous des institutions communes.

Mais dans le sens philosophique commun, elle fait référence à une communauté politique organisée.

Quant au mot diriger, il est synonyme selon le littré de conduire, administrer.

Il s'agit dès lors d'organiser les forces existantes dans la société, le peuple et de leur donner une direction.

L'interrogation du sujet "qui doit?" pose la question de la légitimité du pouvoir.

Quels attributs doit avoir les personnes pour avoir le droit de diriger la cité? La réponse immédiate renvoie à la loi du meilleur, à l'aristocratie au sens étymologique du terme( du grec aristos" le meilleur" et kratos "pouvoir"? Mais qu'est ce qui fonde cette supériorité? Est-elle fondée? La cité ne doit-elle pas être dirigée démocratiquement, c'est-à-dire par le peuple? Les meilleurs doivent gouvernent C'est parce que les hommes ont besoin de vivre ensemble mais que leurs intérêts entrent souvent en conflits que, selon Kant, est nécessaire l'établissement d'un gouvernement.

Mais la question essentielle est alors celle de savoir à qui le confier.

Dans la République, Platon donne une image de la cité idéale.

Il examine les différentes formes de gouvernement et prône l'aristocratie, c'està-dire le gouvernement des meilleurs.

Et pour lui, les personnes les plus qualifiées et les plus sages sont les philosophes-rois. Aristote voit d'ailleurs dans le vote pour élire un gouvernement une pratique semblable.

En effet, quand on choisit un candidat parmi d'autres, c'est que l'on considère qu'il saura gouverner et administrer notre communauté de la manière la plus efficace.

Nous votons donc pour le meilleur. Pour Machiavel, dans un autre registre, celui qui gouverne est celui qui possède le plus de virtu, qui désigne une aptitude à la fois à s'adapter aux circonstances mais aussi une force capable de s'opposer à la fortune, au destin. Pour Hobbes, le fondement de toute autorité politique est assuré par la force et que ce sont l'ensemble des hommes les plus puissants qui arrivent au pouvoir et peuvent imposer l'état et l'ordre. Mais cette supériorité suffit-elle à donner le droit de gouverner? La volonté générale comme souverain Rousseau dans Le contrat social critique la conception de Hobbes et remet en question le droit du plus fort.

Il montre qu'il existe un fossé entre la force et la contrainte d'une part et le droit et le devoir de l'autre.

De plus, cela peut entraîner des haines entre les individus et le pouvoir.

Raymond Boudon : « Les sociétés aristocratiques reposent sur une hiérarchisation entre groupes sociaux, d'une distinction entre le eux et le nous.

C'est pourquoi l'on ne doit pas s'étonner que les sociétés « aristocratiques » soient habitées de façon endémique par le rejet, le mépris, voire la cruauté de ceux qui sont perçus comme inférieurs ». Pour Rousseau, la seule chose qui puisse pousser les hommes à s'associer en société est un contrat social.

Il établit que le peuple est souverain et que la volonté générale doit être à la base de tout acte de gouverner.

Le gouvernement devient dès lors second, il exécute seulement ce que prescrit la volonté générale et ne peut se substituer à elle. Cela donc renvoie à la démocratie( grec dêmos "peuple" et cratein "gouverner"). En effet, en confiant le pouvoir à un seul ou même à quelques uns, on peut s'exposer à ce qu'ils ne privilégient qu'à leur intérêt personnel sans se soucier réellement de la conduite de la cité.

Si la volonté générale, qui n'est pas la somme des volontés individuelles mais une volonté collective de bien et d'intérêt commun, gouverne alors les intérêts privés ne pourront pas intervenir. Par exemple, pour Locke, une cité doit être gouvernée par des assemblées rassemblant le plus de monde.

En effet, les intérêts individuels s'opposant et s'annulant, il n'y a que les actes concernant l'intérêt commun qui puisse avoir l'accord de tous. Ainsi, c'est les membres qui constituent une société, une cité qui doivent avoir dans leurs mains le destin et la direction des affaires communes. Le danger de la démocratie Pourtant, comme le souligne Tocqueville, la démocratie peut se transformer en pouvoir de quelques uns.

En effet, pour qu'une démocratie fonctionne réellement, il faut que tous les citoyens soient investis dans le pouvoir et la gouvernance de leur pays.

Si chacun se désintéresse et finit par ne plus exercer ses droits et ses devoirs, tout le pouvoir revient au gouvernement et ce n'est plus le peuple . Il faut donc que chaque personne soit intégrée dans les appareils étatiques, de décision.

Cela suppose d'une part que les institutions laissent un pouvoir d'action aux citoyens mais aussi que les citoyens ne se désinvestissent pas de la vie politique. Il s'agit aussi d'accorder le droit au peuple de s'opposer aux décisions et lois promulguées par le gouvernement si celui-ci ne respecte les droits fondamentaux de chaque personne( le droit à la vie, droit de propriété,...) tels que les définit Hobbes. Ainsi, si de prime abord, le droit de diriger la cité semble revenir aux meilleurs, aux plus sages ou aux plus habiles, ce type de gouvernement ne semble pas avoir de légitimé mais surtout peut présenter des dangers et des inconvénients.

La seule forme légitime de pouvoir serait alors la démocratie en tant qu'elle est expression de la volonté générale et non pas des intérêts privés et individuels.

Seulement, il existe aussi des dangers concernant la démocratie.

Il faut donc veiller à ce que celle-ci respecte son étymologie et son principe.

Pour cela, le peuple doit rester vigilant mais doit ,aussi, accomplir ses devoirs et s'investir dans la vie commune et collective.. »

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