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Qu'est-ce qu'une vraie religion ?

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« Analyse du sujet : L'étymologie du mot « religion » est discutée.

Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence.

D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre dépendance.» (Schleiermacher).

La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence, qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment.

Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu. La vérité, quant à elle, concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.

Elle se définit traditionnellement comme l'adéquation entre le réel et le discours.

La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions.

La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.

On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.

Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.

La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion.

La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai. Il semble que l'expression « vraie religion » soit quelque peu paradoxale.

La religion, en effet, se base sur la croyance, non sur le savoir.

Or, la vérité n'est acceptée comme telle que dans son évidence et/ou dans sa logique. Comment concilier les deux ? Ajoutons toutefois que les religions édictent des textes donnés comme des vérités, même si on ne peut les démontrer ni même parfois les comprendre. Proposition de plan : I ] La religion n'est que croyance : Alors que la science produit, par théorie et expérimentation, un discours humain, toujours provisoire parce qu'elle n'a pas de critère de vérité (la forme implique la cohérence, le contenu change selon la contrainte), la religion se présente comme un discours du Verbe divin, un discours définitif qui ne saurait passer: même si la formulation peut être adaptée, le contenu doit être préservé comme un trésor. La thèse qui secoue le discours religieux: la religion serait illusion, satisfaction imaginaire de trois désirs de l'enfance: la curiosité (d'où est-ce que je viens?), l'aspiration à la sécurité, l'exigence d'immortalité: seule l'imagination peut combler trois désirs impossibles à satisfaire réellement (pas de connaissance définitive, pas de vie sans risque, pas de mort sans doute).

Une Genèse, un Dieu protecteur, père tout puissant, une âme immortelle animent le discours de la religion.

Lucrèce, De natura rerum La religion et la croyance qui lui est propre empêche la pensée de s'exercer, elle n'est pas un chemin vers le vrai mais un chemin vers l'absence de réflexion. « Douter ou philosopher, aux yeux de la religion, c'est se placer volontairement dans la disposition prochaine de ne plus croire.

» Proudhon, De la Création de l'ordre dans l'humanité, 1843.

Or, le doute n'est-il pas le premier pas vers la vérité (cf Socrate qui avoue ne savoir qu'une chose : qu'il ne sait rien, il se place ainsi dans une position de doute qui est la voie de la réflexion et de la vérité). A cette lecture, il faut ajouter immédiatement, La lettre à Ménécée d'Epicure: la croyance prolifère dès que la pensée ne s'exerce plus, voilà pourquoi il faut philosopher à tous les âges! Enfin, la religion peut apparaître comme un moyen de soumission que les gens du culte pourraient exercer sur les croyants. « Jamais encore, ni directement ni indirectement, ni sous forme de dogme ni sous forme de parabole, une religion n'a contenu de vérité.

Car toute religion est née de la peur et du besoin.

» Nietzsche, Humain, trop humain, 1878. Pour Marx, la religion, comme la drogue, nous prive de notre lucidité et de nos moyens. « La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans coeur, de même qu'elle est l'esprit de situations dépourvues d'esprit.

Elle est l'opium du peuple.

» Marx, Critique de la philosophie du droit de Hegel, 1844. II ] Toutefois, en tant que concept, la religion doit être vraie (s'accorder au concept qui la définit) ou bien fausse :. »

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