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Qu'est-ce qu'une volonté universelle ?

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« Kant affirme que ma volonté est universelle quand elle veut ce que tout homme ne peut que vouloir : être respecté en tant que volonté libre .

Pour être libre, ma volonté doit respecter la liberté en moi-même comme en autrui : elle doit observer le commandement suprême de la moralité qui ordonne de considérer autrui toujours comme une fin en soi et jamais comme un moyen de satisfaire mes désirs. La liberté se conquiert donc en luttant contre les désirs qui réduisent l'homme en esclavage et en obéissant à l'impératif de la moralité. LA MORALE DE KANT Kant, comme tous les grands penseurs du «siècle des lumières », est un humaniste.

Il ne saurait admettre que la morale se réduise à l'obéissance à un principe extérieur à la personne humaine, que ce principe soit un Dieu transcendant qui nous donnerait des ordres sans les justifier ou qu'il soit un État autoritaire qui opprimerait ses sujets sous prétexte de les diriger.

La morale kantienne exclut l'idée que nous puissions être régis par un autre que nous-même.

Elle exclut l'hétéronomie.

C'est la personne humaine elle-même qui est la mesure et la source du devoir.

L'homme est le créateur des valeurs morales, il dirige lui-même sa conduite sans quoi l'agent moral n'agirait pas mais serait agi.

Telle est l'exigence kantienne d'autonomie. Mais Kant n'est pas seulement un philosophe humaniste du XVIIIe siècle.

Il est aussi le fils d'une mère piétiste (le piétisme est un luthéranisme fervent et très austère).

Élevé dans l'idée que la nature humaine est corrompue par le péché, Kant se méfie des passions, de la sensibilité, des tendances spontanées.

La morale du sentiment telle qu'il l'a découverte chez les moralistes anglais de son époque et chez Rousseau l'inquiète.

La morale de l'intérêt lui eût fait horreur.

D'un mot, s'il se refuse à fonder les valeurs sur un principe extérieur à la personne humaine, il ne veut pas davantage les subordonner à la nature, aux tendances, à la sensibilité.

Le principe du devoir sera pour Kant la pure raison.

Comme chez Rousseau (qu'il a lu attentivement), c'est la conscience qui sera pour Kant la source des valeurs.

Mais il ne s'agit plus d'une conscience instinctive et sentimentale, la conscience morale selon Kant n'est rien d'autre que la raison elle-même. 1° LE FORMALISME DE KANT Le bien pour Kant n'est jamais un objet.

Ni la santé, ni la richesse, ni l'intelligence ne sont indiscutablement des biens car tout dépend de l'usage bon ou mauvais que je déciderai d'en faire.

Une seule chose est bonne inconditionnellement (toutes les consciences sincères l'accordent), c'est la bonne volonté, autrement dit l'intention morale.

Voici deux commerçants qui ont établi un prix fixe, le même pour tout le monde si bien qu'un enfant achète chez eux à tout aussi bon compte que n'importe qui.

Ces deux commerçants agissent identiquement.

La matière de leur acte est la même.

Mais la forme de l'acte peut différer.

L'un d'eux par exemple n'agit conformément au devoir que par intérêt pour conserver une nombreuse clientèle.

L'autre ne se contente pas d'agir conformément au devoir, il agit par pur respect pour la loi morale.

C'est ce dernier seul qui agit moralement, c'est-à-dire dans une bonne intention.

Pour Kant le contenu matériel de l'acte n'est pas ce qui détermine le jugement moral.

Ainsi «ce qui fait que la bonne volonté est telle ce ne sont pas ses oeuvres ou ses succès».

Il n'y a que l'intention qui compte, et alors même que la bonne intention «dans son plus grand effort n'aboutirait à rien, elle n'en brillerait pas moins, ainsi qu'un joyau, de son éclat à elle comme quelque chose qui a en soi sa valeur tout entière». 2° LE RIGORISME DE L'IMPÉRATIF CATÉGORIQUE A partir de là nous comprenons qu'un impératif hypothétique (celui qui est soumis à une condition) n'est pas un impératif moral (par exemple : ne vole pas si tu ne veux pas aller en prison).

L'impératif moral est toujours catégorique, c'est-à-dire sans condition (ne mens pas, aime ton prochain comme toi-même !) Par là l'impératif catégorique est universel et ne saurait changer avec les circonstances. Il reste à se demander comment il se fait que la conscience morale qui se confond avec notre raison s'exprime sous la forme d'un impératif, d'un ordre brutal.

C'est que l'homme n'est pas seulement un être raisonnable.

II est un être de chair.

Il a une sensibilité, des tendances, des passions ; sa nature sensible n'est pas toujours disposée à suivre les indications de la raison.

Si la raison parle sous la forme sévère du devoir, c'est parce qu'il faut imposer silence à notre nature charnelle, parce qu'il faut au prix d'un effort plier l'humaine volonté à la loi du devoir.

Ainsi l'obligation, tout en prenant sa source à l'intérieur de notre conscience, n'en est pas moins transcendante à l'égard de notre nature.

Le domaine de la morale n'est donc plus celui de la nature (soumission animale aux instincts) mais n'est pas encore celui de la sainteté (où la nature transfigurée par la grâce éprouverait un attrait instinctif et irrésistible pour les valeurs morales).

Le mérite moral se mesure précisément à l'effort que nous faisons pour soumettre notre nature aux exigences du devoir. Il faut bien comprendre la signification philosophique de ce rigorisme.

Kant ne nous dit pas que l'honnête homme est exclusivement celui qui fait son devoir douloureusement, péniblement et par contrainte.

Il plaint même celui qui fait son devoir sans joie et seulement comme une corvée.

Il admet, au point de vue pédagogique, que pour conduire un esprit corrompu dans la voie du bien moral on puisse avoir besoin de lui représenter son avantage personnel, de l'effrayer par la crainte d'un dommage ou d'éveiller en lui des sentiments généreux.

Mais au point de vue philosophique il maintient que c'est la pure maxime de la raison qui est le fondement de la morale.. »

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