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Qu'est-ce qu'un être vivant ?

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Tant que nous nous bornons à dresser un catalogue de phénomènes isolés, nous sommes incapables de découvrir aucune distinction fondamentale entre le vivant et le non-vivant. Certes, les molécules organiques sont beaucoup plus compliquées que les molécules inorganiques, mais rien de radical ne permet de les distinguer des composés bruts. Même des processus complexes, longtemps considérés comme spécifiquement vitaux, tels que la respiration et la fermentation cellulaires, la reproduction (il existe des corps chimiques auto-reproducteurs), l'activité nerveuse et caetera, ont été réduits, pour une large part, à des phénomènes physico-chimiques; de plus beaucoup d'entre eux peuvent être reproduits dans des modèles inanimés... Mais une opposition capitale surgit dès que, cessant d'envisager ces processus comme des réactions individuelles, nous les considérons globalement dans le cadre d'un organisme ou d'un système partiel de l'organisme, une cellule ou un organe. Nous nous apercevons alors que toutes ces parties, tous ces processus sont agencés de telle sorte qu'ils assurent l'entretien des systèmes vitaux. C'est la présence d'un tel ordre qui nous permet d'établir une différence fondamentale entre les événements dont l'organisme vivant est le siège et les réactions qui se produisent dans les systèmes non-vivants ou dans un cadavre. » ? Anthologie philosophique de Grateloup (Hachette) : ? texte de Kant, p. 170 (L'être vivant n'est pas une machine) ; ? texte de Jakob von Uexkull, p. 173 : « Pour le physiologiste, tout être vivant est un objet, une chose, qui se trouve dans son propre monde humain. Il examine les organes de l'être vivant et la combinaison de leurs actions, comme un technicien examinerait une machine qui lui est inconnue.

« THÈMES DE RÉFLEXION • Peut-on dire, en première analyse, qu' « un être vivant » est ce qui relève du « vivant », de la « matière vivante »? — Si l'on tente de définir l'opposition entre l'inanimé et le vivant au niveau de la matière, que peut-on constater ? — D'abord qu'au niveau des constituants, rien ne semble différencier la matière vivante et la matière inerte.

(La matière vivante est un complexe physico-chimique comprenant du carbone, de l'oxygène, de l'azote, de l'hydrogène et des sels.) — Pourtant on doit constater quelques caractéristiques significatives de la matière vivante : — Le pouvoir de réaliser in vivo à pH7 et à une température peu élevée des réactions qui nécessitent in vitro des pH soit acides (pH < 7) soit basiques (pH > 7) et, de plus, utilisant des températures élevées. — La formation de ses propres catalyseurs modulant ainsi ses propres réactions. — Cependant ces caractéristiques « originales » ne sont-elles pas appréhendées comme « originales » qu'à cause d'un développement encore insuffisant de la physico-chimie ? Cf.

le physicien Bohr : « Il semble que la mécanique quantique elle-même ne soit pas assez éloignée du mode de description de la physique classique adapté à nos formes d'intuition, pour embrasser les lois caractéristiques de la vie.

» — Ne pas oublier que Standley a pu faire des synthèses de cristaux de protéine capables de se comporter comme des virus.

Il a semblé qu'il y avait là une continuité entre les grosses molécules de la chimie organique et les êtres vivants. • Si l'on tente de définir l'opposition entre l'inanimé et le vivant dans les caractéristiques des êtres vivants, que peut-on remarquer (et conclure) ? — Consulter Problèmes de la vie de Max Avon (Calmann-Lévy). — Consulter Les problèmes de la vie de Von Berlalanffy (Gallimard).

Quelques citations « éclairantes » : « Le problème de la vie est celui de l'organisation.

Tant que nous nous bornons à dresser un catalogue de phénomènes isolés, nous sommes incapables de découvrir aucune distinction fondamentale entre le vivant et le non-vivant. Certes, les molécules organiques sont beaucoup plus compliquées que les molécules inorganiques, mais rien de radical ne permet de les distinguer des composés bruts.

Même des processus complexes, longtemps considérés comme spécifiquement vitaux, tels que la respiration et la fermentation cellulaires, la reproduction (il existe des corps chimiques auto-reproducteurs), l'activité nerveuse et caetera, ont été réduits, pour une large part, à des phénomènes physico-chimiques; de plus beaucoup d'entre eux peuvent être reproduits dans des modèles inanimés... Mais une opposition capitale surgit dès que, cessant d'envisager ces processus comme des réactions individuelles, nous les considérons globalement dans le cadre d'un organisme ou d'un système partiel de l'organisme, une cellule ou un organe.

Nous nous apercevons alors que toutes ces parties, tous ces processus sont agencés de telle sorte qu'ils assurent l'entretien des systèmes vitaux.

C'est la présence d'un tel ordre qui nous permet d'établir une différence fondamentale entre les événements dont l'organisme vivant est le siège et les réactions qui se produisent dans les systèmes non-vivants ou dans un cadavre.

» • Anthologie philosophique de Grateloup (Hachette) : — texte de Kant, p.

170 (L'être vivant n'est pas une machine) ; — texte de Jakob von Uexkull, p.

173 : « Pour le physiologiste, tout être vivant est un objet, une chose, qui se trouve dans son propre monde humain.

Il examine les organes de l'être vivant et la combinaison de leurs actions, comme un technicien examinerait une machine qui lui est inconnue.

Le biologiste en revanche se rend compte que cet être vivant est un sujet qui vit dans son monde propre dont il forme le centre...

On ne peut donc pas le comparer à une machine mais au mécanicien qui dirige la machine.

». »

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