qu'est-ce qui, selon vous, peut le mieux unir les hommes: la raison, l'intérêt, ou le sentiment ?
Extrait du document
«
Problématique
L'union des hommes est un sujet complexe.
L'homme a commencé à s'allier à son alter ego en créant des
clans, des sociétés.
Le problème posé se base sur la recherche des motivations de l'homme à sortir de sa solitude
pour s'associer avec d'autres pour un bien commun.
Si les hommes se sont regroupés n'est-ce pas pour survivre
face à une nature hostile.
Cependant par delà la simple notion de conservation de soi, la multiplicité des sociétés ne
prouve-t-elle par que les motivations de cette association sont plus poussées ? En effet, l'homme n'est-il pas, par
nature, un animal politique ?
PLAN
I
L'intérêt de la société
D'abord il s'agit de montrer comment, effectivement, l'association des hommes facilite la satisfaction de leurs
besoins, leur est donc utile et en ce sens correspond à leur intérêt.
L'argument central est l'insuffisance où se
trouverait l'individu isolé à se suffire à lui-même pour vivre, et au-delà pour bien vivre.
On peut s'inspirer de plusieurs
auteurs qui ont développé ce thème.
Par exemple Platon présente les étapes de la constitution de la Cité qu'il
justifie par le fait que les hommes ne pouvaient satisfaire tous leurs besoins.
Aussi se sont-ils regroupés et partagé
les tâches fondamentales : boulanger, tisserand, cordonnier et maçon.
Cette répartition faite, chacun doit échanger
avec les autres le produit de son propre travail où il s'est spécialisé.
Puis on assiste à l'accroissement de cette cité
originelle.
La genèse de la Cité platonicienne, telle qu'elle est exposée au livre II de La République, permet d'établir sur des
fondements plus assurés l'existence de la société.
Platon part de l'homme isolé, dans le dénuement, pour brosser sa
condition d'être besogneux.
L'inventaire des besoins humains est rapide : il faut à l'homme de quoi se nourrir, se
loger, se vêtir, se chausser.
Cette liste n'est certes pas limitative: d'autres besoins viendront par la suite s'ajouter
aux premiers.
Pour le moment, il s'agit simplement de comprendre que chacun ne pourra subvenir à ses besoins
qu'avec l'aide d'autres hommes.
Il vaut mieux répartir les travaux nécessaires entre un cultivateur, un maçon, un
tisserand, un cordonnier que de confier à chacun l'ensemble des tâches nécessaires à son propre entretien.
Avec le
partage des tâches, ce sont à la fois une première forme de division du travail et un premier mode d'existence
sociale qui voient le jour.
À la suite de quoi, d'autres métiers s'avèrent nécessaires: il est dans l'intérêt de chacun
qu'existent des forgerons et d'autres artisans pour fournir des outils aux autres travailleurs, et enfin il faut assurer
l'administration de cette petite société en instituant des fonctions politiques.
C'est seulement l'intérêt bien compris
de tous qui donne naissance à cette communauté.
Selon la vision libérale, le principal lien social est l'intérêt.
En effet, comme le pense Adam Smith, ce n'est pas parce
que les individus éprouvent de la bienveillance 'les uns envers les autres qu'ils sont réunis en société, mais parce
qu'ils y trouvent un avantage matériel.
Les relations humaines sont fondées sur les échanges économiques.
C'est
parce que je lui achète ses produits que l'épicier est aimable avec moi.
Les hommes se sont alliés pour survivre.
Chaque homme trouve son intérêt dans la société, que ce soit par le
travail, la réalisation de soi, le confort.
C'est pour pouvoir survivre et vivre dans de meilleures conditions que les hommes formant une société, ils ont
compris que chacun peut trouver dans un état de droit un intérêt particulier qui pallie aux inégalités naturelles
UN TEXTE DE REFERENCE:
ill: Une société d'êtres humains, si on excepte la relation de maître à
esclave, est manifestement impossible si elle ne repose pas sur le principe que les intérêts de tous seront
consultés.
Une société d'égaux ne peut exister s'il n'est pas bien entendu que les intérêts de tous doivent être
également pris en considération.
Et puisque, dans tous les états de civilisation, chaque personne, à l'exception
du monarque absolu, a des égaux, chacun est obligé de vivre sur le pied d'égalité avec quelqu'un ; et chaque
époque marque un progrès vers la réalisation d'un état de choses dans lequel il sera impossible de vivre
autrement, de façon permanente, avec qui que ce soit.
De la sorte, les hommes en arrivent à être incapables
de concevoir comme possible pour eux un état de choses où l'on négligerait totalement les intérêts d'autrui.
Ils
sont dans la nécessité de se concevoir eux-mêmes comme s'abstenant tout au moins des actes les plus
nuisibles et (ne fût-ce que pour leur protection personnelle) comme ne cessant de protester contre de tels
actes.
[...].
Aussi longtemps qu'ils sont en train de coopérer, leurs fins sont identifiées avec les fins d'autrui ;
ils ont, au moins pendant quelque temps, le sentiment que les intérêts d'autrui sont leurs propres intérêts.
Non
seulement tout renforcement des liens sociaux, tout développement normal de la société, donne à chaque
individu un intérêt personnel plus grand à tenir compte pratiquement du bien-être des autres, mais aussi
l'individu sera amené à donner de plus en plus comme objet à ses sentiments le bien des autres, ou tout au
moins à le prendre de plus en plus en considération dans la pratique.
Il en arrive, comme instinctivement, à se
considérer lui-même comme un être qui se préoccupe naturellement des autres.
Le bien d'autrui devient pour
lui une chose dont il est naturel et nécessaire qu'il s'occupe, comme nous nous occupons des conditions
physiques de notre existence..
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