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Qu'est-ce qui caractérise les sciences de la nature ?

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« Les sciences de la nature ne sont pas pures, mais expérimentales.

Elles cherchent à dégager des lois ou constantes dans la nature : il s'agit de confirmer ou d'infirmer des modèles mathématiques d'explication par des expérimentations.

Si le résultat de l'expérience est conforme à ce que la théorie a prédit, le modèle est confirmé dans sa validité. Déterminisme : caractère de ce qui est déterminé, de ce qui résulte de phénomènes antérieurs. Exemple : le déterminisme de notre éducation explique en partie notre comportement actuel.

Ensemble des conditions nécessaires à la production d'un phénomène donné ; lorsque ces conditions sont réunies, le phénomène s'avère inéluctable. Exemple : le déterminisme des lois de la physique nous permet de prévoir la trajectoire de la balle. Conception philosophique d'après laquelle, certaines conditions étant réunies, les phénomènes qui se produiront sont à la fois inévitables et prévisibles.

Selon cette doctrine, la nécessité est la loi qui gouverne l'univers. Ayant pour objet la légalité naturelle (c'est-à-dire les lois de la nature), la physique moderne, apparue avec Descartes et Galilée, pose que la nature est un mécanisme aveugle, obéissant à un strict déterminisme : c'est parce que les relations entre les causes et les effets sont nécessaires et constantes, qu'elles peuvent être exprimées sous forme de lois mathématiques.

La conception scientifique subordonne donc la nature à la notion de loi causale. Les lois de la nature • La physique mathématique naît en Europe au XVII siècle.

Ses succès rendent crédible son hypothèse fondamentale : les phénomènes naturels obéissent à des lois universelles et nécessaires. • Galilée énonce la première de ces lois, celle du mouvement uniformément accéléré ou loi de la chute des corps, dans les Discours concernant deux sciences nouvelles, en 1633.

Désormais, les sciences pourront décrire et prédire un ensemble de processus à l'aide de représentations mathématiques, projet qui culmine dans l'oeuvre de Laplace. Les lois de la société • Un double modèle est proposé : celui de l'observation patiente et celui de la mathématisation.

Quand Hume*, dans son Traité de la nature humaine, dès 1739, propose « l'application de la philosophie expérimentale aux questions morales », il s'agit d'abord d'une « observation prudente de la vie humaine », qui n'implique pas des procédés quantitatifs de mesure. • Quand Auguste Comte invente la sociologie en 1839, il l'appelle d'abord « physique sociale » et lui donne pour tâche d'étudier l'ensemble des lois fondamentales propres aux phénomènes sociaux.

La société finit par être considérée comme la nature, c'est-à-dire comme un ensemble de phénomènes régis par des lois nécessaires.

La voie est ouverte pour les méthodes quantitatives : les économistes et les démographes, armés de statistiques perfectionnées, voudront montrer à leur tour que les comportements humains sont bien régis par des lois. • Les phénomènes humains collectifs seraient ainsi expliqués par la somme de leurs conditions : exhiber une loi permet de décrire et de prédire des comportements observables, conformément à la visée des sciences de la nature. La nature est écrite en langage mathématique (Galilée). Galilée est un savant du XVI ième siècle, connu comme le véritable fondateur de la physique moderne, et l'homme auquel l'Inquisition intenta un procès pour avoir soutenu que la Terre tournait sur elle-même et autour du soleil. Dans un ouvrage polémique, « L'essayeur », écrit en 1623, on lit cette phrase : « La philosophie [ici synonyme de science] est écrite dans ce très vaste livre qui constamment se tient ouvert devant nos yeux –je veux dire l'univers- mais on ne peut le comprendre si d'abord on n'apprend pas à comprendre la langue et à connaître les caractères dans lesquels il est écrit.

Or il est écrit en langage mathématique et ses caractères sont les triangles, les cercles, et autres figures géométriques, sans lesquels il est absolument impossible d'en comprendre un mot, sans lesquels on erre vraiment dans un labyrinthe obscur .

» Dans notre citation, la nature est comparée à un livre, que la science a pour but de déchiffrer.

Mais l'alphabet qui permettrait de lire cet ouvrage, d'arracher à l'univers ses secrets, ce sont les mathématiques.

Faire de la physique, saisir les lois de la nature, c'est d'abord calculer, faire des mathématiques.

Galilée est le premier à pratiquer la physique telle que nous la connaissons: celle où les lois de la nature sont écrites sous forme d'équations mathématiques, et où les paramètres se mesurent. Pour un homme du vingtième siècle cette imbrication de la physique et des mathématiques va de soi, comme il semble évident que nous devons mesurer et calculer les phénomènes observés.

Pourtant, c'est une véritable révolution qui se manifeste dans ces lignes : elles signent la fin d'une tradition d'au moins vingt et un siècle.

La tradition inaugurée par Aristote, et que Saint Thomas a christianisé au treizième siècle.

Pour comprendre la portée de cette révolution qui manifeste et renforce une véritable crise de civilisation, il faut d'abord exposer la vision du monde et des sciences qui prédominait jusqu'à Galilée. Koyré a magnifiquement résumé le changement du monde qui s'opère entre le XVI ième et le XVII ième : on passe du. »

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