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Qu'est-ce qu'être adulte ?

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« Introduction On dit d'un homme qu'il est adulte quand il est parvenu au terme de sa croissance.

L'adulte désigne ainsi ce parcours depuis la fin de l'adolescence jusqu'au début de la vieillesse.

On parle d'un adulte comme d'un homme mûr, qui est sorti du stade de l'enfance, stade correspondant aux premières années de la vie humaine, de la naissance à la puberté.

Au cours des XVIe et XVIIe siècle, on considérait les enfants comme des petits adultes en puissance, qui n'auraient pas d'identité ou de caractéristiques propres.

La tradition catholique jésuite allait même jusqu'à identifier l'enfance à l'imperfection et au péché, et préconisait ainsi la répression de la spontanéité comme seul moyen de développer la raison chez l'enfant.

C'est l'humanisme (Rabelais, Montaigne) et Rousseau qui respecteront l'enfance, et qui tendront à la pensée d'une éducation relative à leurs capacités.

Dès lors on peut considérer le fait de devenir adulte (responsable, réfléchi, autonome etc.) comme étant le produit d'une éducation. I.

Du rite primitif à l'identification a.

Qu'est-ce que l'acte éducatif en société primitive ? C'est cette procédure de mise en cohérence de l'enfant avec son groupe (social, ethnique) et de mise en pleine possession de ses actes d'homme adulte (que nous désignons sous le terme d'éducation).

Ainsi l'éducation est cet acte d'adaptation de l'individu au groupe.

Et ce faisant, l'individu modélise le groupe et en assure la conservation : « Que ce soit en Afrique, en Amérique, en Australie ou en Mélanésie, ces rites reproduisent le même schème : on commence par « tuer » symboliquement les novices enlevés à leur famille, et on les tient cachés dans la forêt et dans la brousse où ils subissent les épreuves de l'au-delà ; après quoi ils renaissent comme membres de la société » (Lévi-Strauss, La pensée sauvage). b.

On constate dans les sciences modernes que l'enfant participe à la perception que l'adulte a des situations ; il apprend de lui à les différencier, à organiser les évènements perçus en fonction de l'acteur, de l'action, de son objet.

Il apprend aussi à se construire lui-même une représentation temporelle, à se donner un passé et un avenir. Ainsi en sociologie, l'enfant entre dans un processus d'identification en s'appropriant des caractéristiques d'autrui, des points de vue.

Anna Freud, la fille de S.

Freud montrera que l'enfant, à la différence de l'adulte, n'est pas autonome, mais dépend très étroitement de son milieu familial : « l'adulte, du moins en général, est un être achevé et indépendant, tandis que l'enfant est un être dépendant et en voie de formation » (Cf.

Le traitement psychanalytique des enfants). II.

L'éducation au siècle des lumières a.

Rousseau entend, dans L'Emile (1762), instauré un idéal d'éducation.

Il y présente ainsi un exemple de sa pédagogie : elle doit éviter que l'élève ne tombe sous la mauvaise influence de la société.

Le but de Rousseau est de former le cœur en même temps que l'esprit.

Et c'est grâce à une « éducation négative » que l'on y parvient.

Dès lors, l'éducateur ne devra pas endoctriner, comme c'est le cas avec l'éducation contemporaine critiquée par Rousseau. L'enfant apprendra lui-même à partir de ses expériences.

L'éducation doit donc s'adapter au développement de l'enfant.

Dans la première partie, Rousseau montre comment l'enfant doit préserver son indépendance et apprendre auprès des choses elles-mêmes. b.

Le terme éducation, du latin « educatio », indique l'idée d'une « formation de l'esprit ».

Kant dira que seul l'homme est la créature susceptible d'être éduquée.

N'étant pas dirigé par l'instinct, il doit conquérir par la culture ce que la nature lui a refusé.

L'éducation, dont le but est de conduire l'homme à sa propre humanité, comporte toujours, selon Kant, deux aspects : la discipline et l'instruction.

La discipline est la partie négative de l'éducation.

Elle habitue l'enfant à supporter la contrainte des lois.

Par là, elle l'aide à surmonter sa sauvagerie originaire.

L'instruction est la partie positive de l'éducation.

Elle est l'action de former et d'enrichir l'esprit par la transmission du savoir et par l'étude.

Ainsi le but de l'éducation est de conduire l'enfant vers la liberté et l'autonomie, lesquels ne sauraient se concevoir en dehors du cadre de la citoyenneté (cf.

Kant, Traité de pédagogie, trad.

Barni et About, pp.

35-38).. »

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