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Être adulte c'est être Seul ?

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« Introduction : Est adulte celui qui sort des jupes de sa mère.

Celui qui dépend d'autrui est toujours un enfant, un irresponsable ou un faible.

L'homme adulte est celui qui s'est retrouvé en lui-même et qui est en accord avec lui-même.

Etre adulte, c'est être libre, indépendant.

dans ce sens, être adulte, c'est toujours être seul, c'est avoir constitué un noyau d'individualité qui ne se partage pas. Cependant, l'homme ne peut se passer d'autrui pour survivre et devenir homme.

Il a besoin d'une éducation pour pouvoir penser librement et être indépendant.

D'autre part, il reste lié à l'humanité par le coeur, celui qui e s autosuffisant affectivement est autiste, l'homme doit il aller jusque là pour être pleinement adulte ? Problématique : L'homme devient adulte en conquérant sa liberté et son indépendance, mais cela le rend-il autosuffisant pour autant ? I : L'enfant, « éperdu d'autrui, perdu en autrui » (Bourdieu). 1) L'enfant est dépendant d'autrui.

Les enfants, chez l'homme comme chez tous les mammifères, ne peuvent pas assurer seuls leur survie.

D'autre part, l'homme se caractérise par sa « néoténie », c'est-à-dire une impuissance à se défendre contre les dangers de son environnement.

cela fait qu'ils sont dépendants matériellement de leurs parents qui les nourrissent et les protègent. 2) La construction psychologique de l'enfant se fait à travers les autres.

Lacan parle du « stade du miroir » : l'enfant vit d'abord dans une « discorde primordiale », un chaos de sensations et d'impulsions qu'il n'arrive pas à unifier en une expérience, « son » expérience.

C'est pourquoi, l'enfant se projette dans l'image de ses semblables et anticipe par là l'unité de sa propre expérience. 3) L'enfant est dépendant d'un héritage symbolique.

Sans une culture, et avant tout un langage, l'homme est incapable de devenir adulte, il manque des moyens qui lui permettraient d'être libre.

C'est par exemple ce que montre l'observation d'un enfant sauvage rapportée par le docteur Itard, cet enfant était incapable de comprendre le fonctionnement du langage et d e s'adapter complètement à la société humaine. II : L'homme adulte est indépendant. 1) Être adulte, c'est avant tout être responsable.

La responsabilité est fondamentalement solitaire, être responsable c'est pouvoir répondre de quelque chose, pour cela, il ne faut pas dépendre d'autrui, il faut pouvoir en répondre seul.

Quand on demande à quelqu'un « pourquoi fais tu ce que tu fais ? », on le considère comme adulte à partir du moment où il répond « par ce que je l'ai décidé ». 2) Dans le discours de la méthode, Descartes remarque que bien qu'il ait été « nourri aux lettres dès (son) enfance », il ne connaît rien par lui-même, et que ce qui gêne une connaissance adulte et authentique, c'est que « nous avons été enfants avant que d'être homme ».

Devenir adulte, c'est reconquérir le savoir par soi même, abandonner tout ce que nous avons appris sur la bonne foi d'autrui. 3) Kant dit que devenir majeur, c'est devenir autonome.

Il distingue autonomie et hétéronomie.

Est autonome (et majeur) celui qui obéit à sa propre loi, est hétéronome (ou mineur), celui qui obéit à une loi venant de l'extérieur. On voit qu'être adulte, c'est être autonome, et par là même, c'est être seul. Le principe de la moralité réside dans l'autonomie, soit la faculté de se déterminer soi-même de par une législation rationnelle.

L'homme est lié à son devoir par une loi qui ne lui est pas extérieure. Aucun intérêt ne vient le forcer à faire son devoir, aucune force étrangère à sa propre volonté ne vient le contraindre. Si le devoir procédait d'une contrainte, l'homme ne serait pas libre mais hétéronome, c'est-à-dire sous la dépendance d'une loi qui ne procède pas de lui-même.

Le devoir ne se définit que par l'autonomie d e la volonté.

Être libre et moral, c'est agir conformément à sa propre volonté législatrice universelle. Cette loi du devoir, bien qu'en nous, vise l'universalité.

Le principe suprême du devoir est inconditionné et absolu.

La volonté n'y est pas intéressée, et elle n'est pas non plus motivée par la crainte d'un châtiment ou d'une sanction s'il y a désobéissance.

Dans l'accomplissement du devoir, la volonté est fondée sur un principe d'autonomie : "L'autonomie de la volonté est cette propriété qu'a la volonté d'être à elle-même sa loi (indépendamment de toute propriété des objets du vouloir).

Le principe de l'autonomie est donc : de choisir de telle sorte que les maximes de notre choix soient comprises en même temps comme lois universelles dans ce même acte de vouloir." III : L'homme est toujours désir d'autrui. 1) L'homme est « animal social » dit Aristote.

Cela signifie qu'il réalise sa nature et son excellence en vivant bien avec les autres. Être adulte ne signifie donc pas être seul, mais plutôt chercher la meilleure façon de vivre ensemble, entre amis comme au sein de la cité.

L'homme adulte se distingue par là de l'enfant qui se caractérise d'après les psychologues par son égocentrisme et son égoïsme. 2) L'homme désire toujours autrui.

Platon rapporte le mythe des androgynes : les hommes avaient à l'origine quatre bras et quatre jambes et ils étaient de forme sphériques, ils étaient si heureux et autosuffisants qu'ils oubliaient de remercier Zeus, de colère, celui-ci les sépara en deux et depuis, les homes courent le monde à la recherche de leur moitié. 3) Le désir est si fort en l'homme qu'il semble lié à sa nature.

Être adulte ne peut pas signifier être seul, l'adulte désire toujours les autres.

Pascal dit que l'homme est constitué par une ouverture à l'altérité, le coeur, qui l'empêche « d e rester seul dans sa chambre » et qui le pousse toujours à sortir voir les autres.

Selon Pascal, ce désir infini d'autrui ne peut être satisfait que par un être infini, c'est-à-dire Dieu. Conclusion : La majorité se conquiert dans l'autonomie, cependant, l'autonomie ne suffit pas à l'homme, il devient réellement adulte et libre lorsqu'il reconnaît sa dépendance à autrui.. »

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