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Qu'est-ce que les lumières ?

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Dans les premières lignes de l'extrait Kant décrit la situation tel qu'il la voit : une majorité des hommes vivent et se complaisent dans la minorité tandis que les autres « se posent » en « tuteurs ». La notion de « mineur » pourrait alors se définir telle qu'on la conçoit habituellement, en opposition au majeur, à l'adulte. Le mineur ne serait donc pas entièrement responsable de ses actes, il dépend d'une autorité, d'un tuteur. La personne mineure s'apparente en fait à un enfant. A l'inverse les « tuteurs » (l. 4) correspondraient à leurs parents, à leurs responsables. Cette situation découle, nous explique Kant, de la « paresse » et de la « lâcheté » de ces mineurs. En effet comme le dit l'auteur à la ligne 4 il est amplement plus facile de rester dans la minorité, dans l'irresponsabilité. On a de ce fait ni à faire des choix ni même à justifier ses décisions. La « lâcheté » (l. 1) serait le second facteur expliquant le phénomène : en effet, rester dans la minorité revient à refuser d'assumer ses pensées et les actes qui en découlent. Or cela pourrait s'apparenter à la négation de sa nature humaine : l'homme est un être pensant. Contrairement à l'animal, les lois de la nature ne dictent pas seules la vie d'un homme, sa raison doit lui permettre d'agir personnellement, singulièrement même. Dans les lignes 4, 5 et 6 Kant donne des exemples d'un comportement reflétant la minorité permettant ainsi de redéfinir cette notion. En effet l'auteur montre comment un homme peut subir son existence à partir de préjugés, de raisonnements qui ne lui sont pas propres. Ainsi « un livre » peut faire office « d'entendement » c'est-à-dire de raison, l'homme mineur tombe alors dans la complète hétéronomie que Kant définit dans le reste de l'article. Ce terme s'oppose à l'autonomie qui est le fait de pense par soi-même et d'agir selon ses propres réflexions, selon son entendement.

« Demande d'échange de corrigé de vincent david ([email protected]). Sujet déposé : Q u'est-ce que les lumières ? A quelques années de la Révolution française, E.

Kant publie l'article Réponse à la question : Qu'est-ce que les lumières ? dans lequel il réaffirme l'esprit des philosophes des Lumières tout en y ajoutant certains de ses principes.

En effet, l'auteur définit dans le texte des concepts essentiels portant principalement sur la liberté et sur l'entendement, sur la propre utilisation de sa raison.

C'est sur ce sujet que porte cet extrait ; Kant y expose tout d'abord la situation « d'asservissement » d'une majeure part de la population.

Il tente ensuite d'expliquer ce phénomène, mettant en lumière le rôle de chacun, tout en le critiquant violemment.

Il nous démontre que raisonner par soi-même apporte infiniment plus de satisfaction que d'ennuis, et nous incite fortement à user de notre propre entendement. Dans les premières lignes de l'extrait Kant décrit la situation tel qu'il la voit : une majorité des hommes vivent et se complaisent dans la minorité tandis que les autres « se posent » en « tuteurs ».

La notion de « mineur » pourrait alors se définir telle qu'on la conçoit habituellement, en opposition au majeur, à l'adulte.

Le mineur ne serait donc pas entièrement responsable de ses actes, il dépend d'une autorité, d'un tuteur.

La personne mineure s'apparente en fait à un enfant.

A l'inverse les « tuteurs » (l.

4) correspondraient à leurs parents, à leurs responsables.

C ette situation découle, nous explique Kant, de la « paresse » et de la « lâcheté » de ces mineurs.

En effet comme le dit l'auteur à la ligne 4 il est amplement plus facile de rester dans la minorité, dans l'irresponsabilité.

On a de ce fait ni à faire des choix ni même à justifier ses décisions.

La « lâcheté » (l.

1) serait le second facteur expliquant le phénomène : en effet, rester dans la minorité revient à refuser d'assumer ses pensées et les actes qui en découlent.

O r cela pourrait s'apparenter à la négation de sa nature humaine : l'homme est un être pensant.

C ontrairement à l'animal, les lois de la nature ne dictent pas seules la vie d'un homme, sa raison doit lui permettre d'agir personnellement, singulièrement même.

Dans les lignes 4, 5 et 6 Kant donne des exemples d'un comportement reflétant la minorité permettant ainsi de redéfinir cette notion.

En effet l'auteur montre comment un homme peut subir son existence à partir de préjugés, de raisonnements qui ne lui sont pas propres.

A insi « un livre » peut faire office « d'entendement » c'est-à-dire de raison, l'homme mineur tombe alors dans la complète hétéronomie que Kant définit dans le reste de l'article.

C e terme s'oppose à l'autonomie qui est le fait de pense par soi-même et d'agir selon ses propres réflexions, selon son entendement.

L'hétéronomie consiste alors à emprunter les pensées d'un autre, à établir son entendement sur des préjugés (le préjugés s'oppose à l'idée dans le sens qu'il est totalement extérieur à celui qui l'assimile).

Kant poursuit les exemples en liant cette fois le « directeur » à la conscience morale qui nous indiquerait ce qui nous est favorable et ce qui ne l'est pas.

A insi, en étant mineur, on accepte qu'une autorité extérieure sache constamment nos besoins, ce qu'il nous faut savoir ou ce qu'il nous faut faire mais aussi ce que l'on ne doit pas faire et parfois même ne pas savoir. Le dernier exemple met en lumière l'assimilation de l'adulte mineur avec l'enfant : aussi comme ce dernier, le mineur serait dans l'incapacité de savoir ce qui lui est bénéfique, le mineur ne sait rien.

Il remet sa décision à un autre.

Ici c'est le « médecin » qui décide du « régime » que doit suivre le mineur ; mais il ne choisit pas seulement, il « dicte », il oblige le mineur à réaliser ce qu'il préconise.

O n peut apercevoir derrière le médecin l'image d'un tuteur qui ne nourrirait son élève que de certains savoirs, en omettant d'autres qu'il jugerait néfaste, non pour son élève mais pour lui-même.

C es exemples permettent de préciser la notion de minorité : l'homme mineur se caractérise par son assujettissement à un tuteur, à son hétéronomie et à sa paresse.

Par les deux phrases qui suivent les exemples (l.

6-7-8) Kant démontre alors la contingence de l'autonomie.

En effet il est tout à fait possible ; grâce aux médecins, aux livres ou aux directeurs de conscience de vivre sans produire la moindre pensée, sans se « donner la peine » de se servir de son propre entendement.

A insi l'autonomie est donc d'autant plus difficile à atteindre puisqu'elle n'est pas nécessaire. Seulement penser est utile, cela permet d'agir.

En effet une action sans réflexion derrière ne peut être qu'un acte mécanique, animal, dicté par les besoins naturels, physiologiques (manger, dormir, boire).

Or une spécificité de l'homme est sa capacité à désirer : le désir ne se limite pas à une simple réponse à un manque organique, ce manque est plus profond et souvent plus spirituel que physique.

O r la réalisation d'un désir ne peut que se faire grâce à une action réfléchie.

L'homme qui ne pense pas se doit donc tout de même de trouver quelqu'un pour penser à sa place comme nous dit E.

Kant.

C e dont quoi se charge certains pourvu, comme le dit ironiquement l'auteur, que l'on puisse « payer » (l.

8).

Et le philosophe montre ici un second aspect de cette minorité : si une majeure partie des hommes est mineure, il existe des tuteurs qui ont accédé à la majorité.

Seulement il n'est d'aucun intérêt pour eux d'enseigner à la masse un moyen pour parvenir à cette autonomie.

En effet ils disposent d'un pouvoir non négligeable, celui d'inculquer aux mineurs leurs propres pensées. Kant dit même qu'ils exercent « une haute direction sur l'humanité ».

Il explique ironiquement que, dans leur grande bonté, ils ont accepté cette tâche : diriger les masses, les éduquer, les faire travailler, etc.

En réalité celle-ci est extrêmement gratifiante et s'y étant accommodés ils exercent tout leur talent à démontrer à la masse les « dangers » qu'il y a à devenir majeur, autonome.

En dehors de toute morale ces tuteurs ont annihilé l'esprit critique, la conscience de la force de son propre entendement jusqu'à rendre « sot » la masse d'individus mineurs que Kant assimile même à un troupeau.

C 'est en réfléchissant pour eux, en dictant leurs actes, en bornant strictement leur enseignement qu'ils ont assujettit la foule et l'ont rendu incapable de toute rébellion.

Les « directeurs » insistent sur la dangerosité d'un chemin qu'il faut parcourir seul, celui qui mène à l'autonomie.

Or dans la dernière phrase Kant ne nie pas la difficulté qu'il y a à atteindre la majorité, mais il relativise le « danger ».

Comparant encore une fois l'individu mineur et hétéronome à un enfant, le philosophe montre que, comme lorsque l'on apprend à marcher, l'accession à la majorité est « semée d'embûches », est tout sauf aisée mais qu'elle est possible.

Cette comparaison révèle également que cette évolution vers la majorité est naturelle, comme un enfant devient irrémédiablement adulte un jour, l'homme mineur ne doit pas se voiler la face trop longtemps.

Il doit s'armer de courage et de persévérance et entreprendre son accession à l'autonomie, il doit surpasser les obstacles, se remettre des erreurs qu'il commettra.

Et, à l'instar du nourrisson qui réussit à marcher seul, il parviendra à penser seul et à agir véritablement librement, sans se faire dicter sa conduite, ni par autrui ni par la seule nature.

La difficulté d'atteindre l'autonomie est comparable à la satisfaction qui peut en découler ; « Sapere A ude » nous dit Kant dans le même texte, Ose Savoir ! Il définit cette injonction comme la synthèse de l'esprit des Lumières, de l'A ufklärung.

Il incite tout le monde à adopter ce leitmotiv et à user de son propre entendement, à agir selon sa raison.

Derrière ce motif et ces conseils E.

Kant dénonce clairement la censure, les restrictions subies par l'éducation et l'emprise intellectuelle dont usent les despotes européens de l'époque.

Il encourage les sujets à développer leur esprit critique, à réfléchir et à agir en conséquence lorsqu'il le faut. C ette réponse a initialement l'objectif de mieux définir les Lumières et l'esprit qui les animent.

Kant va au-delà, il expose le constat qu'avaient noté avant lui les philosophes « éclairés » : l'hétéronomie gangrène la société humaine et laisse le soin à quelques uns de dicter les pensées et la conduite des autres.

C e texte est très critique tant sur le plan éthique que politique.

Kant attaque la paresse et la lâcheté des mineurs, montrant les désavantages d'un tel état, il s'en prend également aux « tuteurs », et donc aux despotes, qui manipulent la masse à leurs propres fins au détriment de celles des hommes mineurs.

C ar Kant affirme clairement, qu'après quelques difficultés (qu'il relativise d'ailleurs) pour atteindre l'autonomie, les bienfaits d'être majeurs sont évidents, c'est du reste dans la nature de l'homme que de pouvoir penser par soi-même.

Le philosophe allemand du XV IIIe siècle espère ainsi remettre en question l'organisation de la société, la monarchie absolue, la servitude des peuples, et inciter l'homme a « prendre sa vie en main », à « oser ». La révolution française qui se déroulera quelques années après pourrait s'interpréter comme la prise de conscience des propos de Kant, comme la volonté d'agir selon sa raison, sa conscience.

C ependant le message de Kant se trouverait déformé ; en effet comme l'auteur le prescrit lui-même dans cet article, cette prise de conscience doit se faire progressivement.

Une révolution ne ferait qu'abolir un oppresseur et libérer des victimes pour finalement recréer un régime d'oppression où seules les victimes changeraient.

L'instauration de la Terreur suite à la révolution donna raison à Kant et démontra que le chemin menant la masse à l'autonomie (et donc la masse hétéronome à l'agrégat d'individus autonomes et majeurs) était encore long et ardu. Sujet désiré en échange : A ccomplir tous ses désir est-ce une bonne règle de vie?. »

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