Le siècle des lumières
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Siècle des lumières
(en allemand "Aufklärung", en anglais "Enlightment")
Mouvement intellectuel du XVIIIe siècle en Europe, qui met en avant l'usage de la raison au détriment de
la foi.
L'homme est défini comme un être doué de raison et la raison est désignée comme seule et dernière
instance conditionnant l'accès à la connaissance et les actes de l'homme.
Les Lumières remettent ainsi
durablement en question la conception de l'homme et du monde fortement empreinte de religion et de
théologie qui prévaut à cette époque et qui repose sur la croyance dans la révélation divine.
Cette remise
en question a des conséquences considérables dans presque tous les domaines de l'existence, créant un
nouveau mode de pensée dont l'influence se prolonge de nos jours.
Les origines
Les mouvements précurseurs du Siècle des lumières sont l'humanisme, la Réforme, la philosophie
rationaliste (principalement le cartésianisme) et l'avènement des sciences modernes.
L'accès à la
connaissance par l'expérimentation et l'observation de la nature favorise l'émergence d'une vision
mécanique du monde et de la croyance dans la capacité de l'homme à dominer les forces de la nature.
Cette conception, liée à la croyance que l'homme est naturellement raisonnable et bon, est à l'origine de
la vision progressiste et optimiste des Lumières.
L'avènement de la raison
Les Lumières lancent à chaque être humain le défi de se libérer des croyances traditionnelles et des
superstitions : dans son texte Qu'est-ce que les Lumières ?, Kant définit les Lumières comme "la sortie de
l'homme de son état de tutelle dont il est lui-même responsable" et ajoute : "Aie le courage de te servir de
ta propre raison."
L'éducation
L'homme doit enfin s'émanciper.
C'est pourquoi les Lumières attachent une grande importance à la
diffusion de la connaissance et à l'éducation.
Un groupe de philosophes français des Lumières (les
Encyclopédistes), sous la direction de Denis Diderot, travaillent pendant plusieurs dizaines d'années à
l'élaboration d'une encyclopédie, qui doit compiler l'ensemble des connaissances disponibles.
L'ordre étatique et le contrat social
L'ordre étatique et social est lui aussi soumis à l'examen de la raison.
La souveraineté étatique ne peut
plus être justifiée par le droit divin, mais doit reposer sur un contrat social par lequel tous les membres de
la société transmettent leur pouvoir à un ou plusieurs dirigeants.
Aux termes de ce contrat, les souverains
ont, non plus seulement des droits, mais également des devoirs vis-à-vis de leurs sujets.
Ces idées sont
développées par les philosophes anglais Thomas Hobbes et John Locke, mais surtout par les penseurs
français Voltaire, Charles de Montesquieu et Jean-Jacques Rousseau.
Plusieurs idées sont communes à
tous ces auteurs, mais leurs conceptions divergent quant à la forme à donner au nouvel ordre étatique
(monarchie constitutionnelle, république, séparation des pouvoirs, souveraineté populaire).
Le
dénominateur commun à ces penseurs reste toutefois que le nouveau système doit être issu de la raison
et non d'une évolution historique, et doit de préférence être fixé par écrit.
Cette conception se réalise avec
l'élaboration de constitutions écrites, notamment aux Etats-Unis après la guerre d'Indépendance et en
France après la Révolution, ainsi que la mise en place d'appareils législatifs de portée étendue en Prusse,
en Autriche et en Russie (voir article despotisme éclairé).
Les droits de l'homme
On reconnaît à l'homme un certain nombre de droits naturels et inaliénables : droit à la vie, à la liberté, à la
propriété et à la quête du bonheur.
Toute instance étatique doit respecter ces droits.
Ces droits de
l'homme sont expressément consignés pour la première fois dans la Déclaration d'indépendance des
Etats-Unis d'Amérique de 1776, la Constitution américaine de 1787, et la Déclaration des droits de
l'homme et du citoyen de 1789.
La liberté de pensée et la tolérance religieuse
Pour que chacun soit en mesure d'agir uniquement selon sa raison, il doit être libre de toute autorité
religieuse.
Aussi la liberté de pensée et la tolérance religieuse sont-elles au centre des revendications des
Lumières.
Si la pensée des Lumières entre à cet égard en conflit avec la prétention d'infaillibilité des
religions, et en particulier de la religion catholique, la plupart des philosophes des Lumières restent
attachés à la conception d'un Dieu, être supérieur, créateur et garant de la raison et de la bonté de
l'homme.
Les différentes religions ne sont considérées que comme autant d'expressions, conditionnées
par des époques et des cultures diverses, d'une seule religion naturelle et originelle.
Cette conception est
illustrée dans la pièce Nathan le Sage (1779) de Gotthold Ephraim Lessing.
La connaissance humaine
Outre la religion naturelle, la philosophie des Lumières se penche avant tout sur les possibilités, les
conditions et les limites de la connaissance humaine.
Introduite par les philosophes David Hume, Gottfried
Wilhelm von Leibniz et les rationalistes français, cette pensée culmine avec l'idéalisme allemand et les
oeuvres d'Emmanuel Kant et de Friedrich Hegel..
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