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Qu'est-ce que le libre arbitre ?

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« A.

La liberté d'indifférence Il me semble cependant que je ne suis pas constamment soumis à la nécessité.

Certes, je ne peux me soustraire à la loi de la pesanteur, mais il m'est toujours loisible de dire ou de ne pas dire la vérité.

Ma liberté se manifeste d'abord à moi-même comme le pouvoir de choisir entre plusieurs actions possibles.

Mais cette liberté possède, selon Descartes, différents degrés. Il arrive que je sois confronté à un choix qui me jette dans le plus grand embarras, précisément parce que je n'ai aucune raison de préférer une solution plutôt qu'une autre.

Un philosophe du XIVe siècle, Jean Buridan, nous invite à méditer sur le cas d'un âne qui aurait autant faim que soif et qui serait placé à égale distance d'une mesure d'avoine et d'un seau d'eau.

L'âne, dit Buridan, se laisserait mourir.

Pour pouvoir prendre une décision, il faudrait qu'il soit doué, comme l'homme, du pouvoir de se déterminer même quand aucun motif ne l'emporte.

Cette liberté, qu'on appelle la « liberté d'indifférence », est tenue par Descartes comme « le plus bas degré de la liberté ».

Elle s'exerce toujours, en effet, à l'occasion de choix insignifiants, dérisoires – lorsqu'on hésite, par exemple, entre une boule rouge et une boule noire, entre un nombre pair et un nombre impair. « L'indifférence me semble signifier proprement l'état dans lequel se trouve la volonté lorsqu'elle n'est pas poussée d'un côté plutôt que de l'autre par la perception du vrai ou du bien ; et c'est en ce sens que je l'ai prise lorsque j'ai écrit que le plus bas degré de la liberté est celui ou nous nous déterminons aux choses pour lesquelles nous sommes indifférents./ Mais peut-être d'autres entendent-ils par indifférence la faculté positive de se déterminer pour l'un ou l'autre de deux contraires, c'est-à-dire de poursuivre ou de fuir, d'affirmer ou de nier.

Cette faculté positive, je n'ai pas nié qu'elle fût dans la volonté.

Bien plus, j'estime qu'elle s'y trouve, non seulement dans ces actes où elle n'est poussée par aucune raison évidente d'un côté plutôt que de l'autre, mais aussi dans tous les autres /; à tel point que, lorsqu'une raison très évidente nous porte d'un côté, bien que, moralement parlant, nous ne puissions guère choisir le parti contraire, absolument parlant, néanmoins, nous le pouvons. Car il nous est toujours possible de nous retenir de poursuivre un bien clairement connu ou d'admettre une vérité évidente, pourvu que nous pensions que c'est un bien d'affirmer par là notre libre arbitre.

» DESCARTES, Lettre à Mesland du 9 février 1645. INTRODUCTION Le thème de ce texte est la liberté d'indifférence.

Cette expression fait difficulté dans la mesure où l'indifférence serait cet état où nous ne sommes déterminés par rien.

Cette absence de détermination serait la liberté d'indifférence.

Or loin d'être la condition suprême de notre autonomie elle est bien plutôt la source de notre indétermination.

Descartes ne contredit pas cette acception de la liberté d'indifférence, qui la rapproche de l'absence de détermination, mais il introduit un deuxième sens censé réhabiliter la liberté d'indifférence ; celle-ci se trouve alors élevée au rang de « faculté positive ».

L'indifférence dans ce deuxième sens n'exprime pas l'absence d'influence extérieure, de raisons, mais la possibilité pour l'homme de se déterminer par luimême.

Le problème consiste alors à expliquer comment la liberté d'indifférence peut être à la fois comprise comme absence de détermination et comme faculté d'autodétermination. PLAN DETAILLE Première partie : Le plus bas degré de la liberté. 1.1 Indifférence d'équilibre. Le premier sens de l'indifférence la comprend comme absence de détermination.

Il n'y a aucune raison qui motive l'homme agir, il se trouve alors dans un état d'équilibre ; autrement dit il n'est pas influencé de l'extérieur à choisir un parti plutôt qu'un autre.

En ce sens l'indifférence est liée à la liberté en tant qu'elles expriment toutes les deux l'absence de contrainte.

« La perception du vrai ou du bien » fait référence au rôle de l'entendement pour la volonté.

L'entendement est censé éclairer la volonté, la guider dans ses choix en lui montrant la voie à suivre.

Dans le cas de l'indifférence il y a défaillance de l'entendement, ou ignorance du but à choisir.

L'hésitation de la volonté s'explique alors par la limitation de l'entendement humain. 1.2 La proportionnalité au sein de la liberté. Descartes a identifié la liberté d'indifférence au plus bas degré de liberté dans les Méditations métaphysiques, et plus précisément dans la quatrième méditation.

Il tendait à démontrer alors, son ouvrage précède cette lettre à Mesland de quatre années, que nous étions d'autant plus libres que nous étions plus déterminés.

La liberté était proportionnelle à notre détermination.

L'indifférence comprise comme absence de détermination, se trouve au bas de l'échelle.

En ce sens loin d'être le caractère essentiel de la liberté, l'indifférence en est bien plutôt l'état le plus. »

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