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Qu'est-ce que « la mort de dieu » ?

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« VOCABULAIRE: MORT: Du latin mors, «mort».

Cessation complète et définitive de la vie.

Seul parmi les animaux, l'homme se sait mortel: cruelle certitude qui limite son horizon et l'oblige à composer avec sa propre disparition, comme avec celle des êtres auxquels il est attaché.

Pour Platon, la mort est un «beau risque à courir».

Dans le Phédon, Socrate définit la mort comme la séparation de l'âme et du corps; délivrée de sa prison charnelle, l'âme immortelle peut librement regagner le ciel des Idées, patrie du philosophe.

Épicure tient la mort pour un non-événement, puisque jamais nous ne la rencontrons.

Tant que nous sommes en vie, la mort n'est pas; et quand la mort est là, c'est nous qui ne sommes plus.

Pour Heidegger au contraire, la vie humaine s'inscrit dans la finitude: «Dès qu'un humain vient à la vie, il est déjà assez vieux pour mourir». Dieu Les attributs de Dieu, comme entité transcendante créatrice du monde, sont traditionnellement : sur le plan métaphysique, l'éternité, l'immutabilité, l'omnipotence et l'omniscience ; et sur le plan moral, l'amour, la souveraine bonté et la suprême justice. 1.

Le sens historique de « la mort de Dieu » La mort de Dieu semble désigner une réalité historique, liée à l'affaiblissement du rôle de la religion dans la vie quotidienne et à la perte du sentiment religieux.

Au Moyen Âge, la religion était un lien à la fois social et spirituel entre les croyants, unis par la foi, des valeurs communes et un texte (La Bible pour les chrétiens).

Avec la dissolution des structures traditionnelles de la société et la montée de l'individualisme, c'est le lien entre l'homme et son dieu, ainsi qu'une certaine conception de la communauté, qui semblent avoir disparu. 2.

Le sens philosophique de « la mort de Dieu » La célèbre formule de Nietzsche désigne, non seulement la perte de la croyance en un être transcendant, mais également l'exigence, pour la libre pensée, de se débarrasser de l'adoration des idoles et de toutes les valeurs qui dévalorisent la vie (ascétisme, abnégation, croyance aux arrière-mondes). « Ce tout ce qui est écrit, je n'aime que ce que l'on écrit avec son sang.

» Cette phrase de Nietzsche suffit à caractériser son œuvre.

Car, même si Nietzsche a beaucoup lu, le véritable laboratoire de sa pensée est son propre vécu. D'où une pensée angoissée, lucide, qui oscille entre le pessimisme et la gaieté.

Une pensée éclatée, contradictoire.

Un immense pied de nez à la morale hypocrite, à l'érudition bête, à l'Etat oppresseur.

Une entreprise de Nietzsche est totalement originale dans l'histoire de la philosophie occidentale.

Que se propose-t-il, en effet, sinon, dans une philosophie « à coups de marteau », de « briser les vieilles tables », de « surmonter la métaphysique », de « surmonter les philosophes par l'annihilation du monde de l'être » ? Pourquoi ? Parce que ce monde fictif a nié la vie terrestre, en faisant croire qu'elle n'était rien. Les philosophes « essentialistes » et les prêtres ont dévalorisé la vie, le corps, les instincts.

Ils ont accolé à leur œuvre de nihilisation de l'idée de Dieu, de Vérité, de Bien.

Ces valeurs, assumant un rôle répressif, exténuent en l'homme « le vouloir-vivre ».

C'est ce pessimisme qui a engendré le « dernier homme », las, épuisé, qui voudrait mourir, se fondre dans « le grand néant ».

C'est pourquoi Nietzsche se sépare de Schopenhauer, philosophe qui affirme que le fond de toute vie est souffrance, qui prône la sanctification par la douleur, qui affirme la béatitude de la mort.

A ce nihilisme passif, Nietzsche oppose un nihilisme actif afin de détruire tout ce qui s'oppose à la vie. Dans « Ainsi parlait Zarathoustra », qui est son œuvre la plus célèbre, publiée au cours des années 1883-1885, on voit Zarathoustra redescendre de la montagne où il est resté dix ans, se nourrissant de sagesse et de solitude. Dix ans au cours desquels il a laissé le feu couver sous la cendre.

Et voici qu'il veut maintenant embraser le monde des hommes, proclamer la nouvelle qui le réjouit.

Cette nouvelle ce n'est pas moins que « la mort de Dieu ». Nouvelle déjà proclamée, pour la première fois, par un insensé, au livre troisième du « Gai savoir » (1882) : « N'avez-vous pas entendu parler de cet homme insensé qui, ayant allumé une lanterne en plein midi, courait sur la place du marché, criant sans cesse : Je cherche Dieu Je cherche Dieu! - Et comme là-bas se trouvaient précisément assemblés beaucoup de ceux qui ne croyaient pas en Dieu, il provoqua une grande hilarité.

L'a-t-on perdu ? dit l'un.

S'est-il égaré comme un enfant ? dit un autre.

Ou bien se cache-t-il quelque part ? A-t-il peur de nous ? S'est-il embarqué ? A-t-il émigré ? L'insensé se précipita au milieu d'eux et les perça de ses regards.

Où est allé Dieu ? cria-t-il, je vais vous le dire! Nous l'avons tué - vous et moi! Nous sommes tous ses assassins ! » Nietzsche est convaincu que l'humanité est arrivée au seuil d'une nouvelle période que l'on pourrait qualifier de nihiliste et qui se caractérise par l'apparition d'immoralistes, de libres penseurs qui vivent en marge de la religion, mais aussi et surtout par une irréligiosité pratique chez une majorité d'hommes - irréligiosité induites par la vie. »

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