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Qu'est-ce que la démocratie?

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« Étymologiquement, la démocratie renvoie à la domination du peuple.

Le terme vient de demos, peuple et de cratein, gouverner, bien que kratos veuille aussi dire force, domination.

Elle s'oppose bien sûr à l'aristocratie, qui est la domination du plus fort( aristos "le meilleur").

La démocratie est dès lors un type d'organisation politique dans laquelle c'est le peuple, c'est-à-dire l'ensemble des citoyens sans distinction de rang ou de naissance, qui détient le pouvoir politique.

La démocratie à son origine semble donc reposer sur un principe d'égalité et de justice.

Pourtant la forme que nous connaissons avec le gouvernement et les élections permet-elle encore au peuple, sans distinction d'avoir le contrôle sur le pouvoir? La démocratie est le règne de la justice et de l'égalité La démocratie est d'abord une forme de gouvernement.

Le fondement de la démocratie, c'est bien le contrôle du pouvoir par le peuple, qui est une réponse à la gouvernance de quelques uns. Raymond Boudon : « Les sociétés aristocratiques reposent sur une hiérarchisation entre groupes sociaux, d'une distinction entre le eux et le nous.

C'est pourquoi l'on ne doit pas s'étonner que les sociétés « aristocratiques » soient habitées de façon endémique par le rejet, le mépris, voire la cruauté de ceux qui sont perçus comme inférieurs ». Dès lors, la seule chose qui peut faire accepter les lois et les contraintes d'une autorité et d'un pouvoir est un contrat social.

Pour Rousseau, pour pousser les hommes à s'associer en société, il faut que le peuple soit souverain et que la volonté générale soit à la base de tout acte de gouverner.

Le gouvernement devient dès lors second, il exécute seulement ce que prescrit la volonté générale et ne peut se substituer à elle. En effet, en confiant le pouvoir à un seul ou même à quelques uns, on peut s'exposer à ce qu'ils ne privilégient qu'à leur intérêt personnel sans se soucier réellement de la conduite de la cité.

Si la volonté générale, dans la démocratie, qui n'est pas la somme des volontés individuelles mais une volonté collective de bien et d'intérêt commun, gouverne alors les intérêts privés ne pourront pas intervenir. Par exemple, pour Locke, une cité doit être gouvernée par des assemblées rassemblant le plus de monde.

En effet, les intérêts individuels s'opposant et s'annulant, il n'y a que les actes concernant l'intérêt commun qui puissent avoir l'accord de tous. Les démocraties actuelles sont une nouvelle forme d'aristocratie Pourtant, les démocraties aujourd'hui n'ont plus exactement la même signification. Aujourd'hui nous connaissons en fait la démocratie indirecte, où le peuple gouverne par le truchement de représentants, élus ou désignés. Aristote soulignait déjà que le vote pour élire un gouvernement était une pratique aristocratique.

En effet, quand on choisit un candidat parmi d'autres, c'est que l'on considère qu'il saura gouverner et administrer notre communauté de la manière la plus efficace.

Nous votons donc pour le meilleur. De plus, si la démocratie promet à sa base, l'égalité des chances, elle n'assure pas du tout l'égalité des chances. Tocqueville remarquait dans son livre consacré à la Démocratie en Amérique, que une nouvelle aristocratie faisait jour, non plus celle du rang et du sang, mais celle de l'argent.

Les individus ayant fait fortune, transmettent leur patrimoine à leurs enfants et les riches restaient riches. Le danger de la démocratie Pourtant, comme le souligne Tocqueville, la démocratie peut se transformer en pouvoir de quelques uns.

En effet, pour qu'une démocratie fonctionne réellement, il faut que tous les citoyens soient investis dans le pouvoir et la gouvernance de leur pays.

Si chacun se désintéresse et finit par ne plus exercer ses droits et ses devoirs, tout le pouvoir revient au gouvernement et ce n'est plus le peuple . Il faut donc que chaque personne soit intégrée dans les appareils étatiques, de décision.

Cela suppose d'une part que les institutions laissent un pouvoir d'action aux citoyens mais aussi que les citoyens ne se désinvestissent pas de la vie politique. Il s'agit aussi d'accorder le droit au peuple de s'opposer aux décisions et lois promulguées par le gouvernement si celui-ci ne respecte les droits fondamentaux de chaque personne( le droit à la vie, droit de propriété,...) tels que les définit Hobbes. Ainsi, la démocratie se veut gouvernement de tous sans distinction, fondé sur l'égalité des droits( déclaration des droits de l'homme), et oeuvrant pour la volonté générale et non pas pour quelques bien particuliers.

Il faut cependant se demander si la forme actuelle n'entraîne pas une faillite de la démocratie et enlève au peuple son pouvoir.

C'est qu'en définitive, comme le dit Tocqueville, la démocratie peut inciter à l'individualisme et le désintérêt du peuple pour la politique laisse au gouvernement seul les décisions.

Il faut donc que chaque citoyen ait la possibilité de participer à la vie politique mais aussi que chacun ne perde pas de vue qu'il lui faut s'investir pour le bien commun.. »

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