Aide en Philo

Qu'est-ce que faire le bonheur d'autrui ?

Extrait du document

« VOCABULAIRE: AUTRE / AUTRUI : 1) Comme Adjectif, différent, dissemblable.

2) comme Nom, toute conscience qui n'est pas moi.

3) Autrui: Tout homme par rapport à moi, alter ego: "Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire ce moi (ego) qui n'est pas moi (alter)." (Sartre).

Les autres hommes, mon prochain.

C'est à la fois l'autre et le même (mon semblable, un moi autre, une personne). BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage, chance).

État de complète satisfaction de tous les penchants humains. • Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier. • Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine.

Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur.

Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale. Le bonheur est un terme très général ; il se réfère à la sensation d'épanouissement, au fait d'être heureux.

Ce sentiment est totalement personnel et subjectif, il est difficile de ressentir le bonheur de quelqu'un.

Faire le bonheur d'autrui, cela implique déjà de savoir ce qui correspond, pour lui, au bonheur, l'idée qu'il s'en fait.

De plus, la vision qu'on se fait du bonheur d'autrui, comme du notre d'ailleurs, peut différer de ce qu'il serait vraiment.

Il faut également distinguer les sensations particulières de bonheur comme satisfactions de désirs ponctuels, du bonheur comme état général de bien-être, de plénitude. Arguments : a) plaisir + plaisir = Bonheur ? On peut être le moyen de réalisation des satisfactions d'autrui, et ainsi contribuer à son bonheur.

En présupposant de ses désirs, on les anticipe et on contribue à leurs satisfactions en donnant à autrui les moyens de réaliser ses envies.

Cela vaut notamment pour nos envies de base, qui sont communes à tous car ce sont des besoins : manger, boire, dormir…Ces désirs sont alors satisfaits et disparaissent par là même. Mais ces désirs éphémères sont différents de l'état plus diffus et global qu'on appelle bonheur.

Celui-ci correspondt-il à la somme de la satisfaction de tous ces désirs particuliers ? Est-il d'une autre nature ? Remarque : certains désirs inassouvis, ou l'attente de la réalisation d'une envie participent parfois au bonheur, il ne faut pas se précipiter et satisfaire le plus rapidement le plus de désirs ; le bonheur n'est pas une histoire de rentabilité.

Le bonheur peut résider autant dans sa quête que dans le fait de le posséder. b) Le bonheur comme recette : On peut présupposer du « contenu » du bonheur d'autrui en se référant à notre propre bonheur.

En appliquant à autrui ce qui nous a rendu heureux en tant qu'homme, en faisant abstraction de ce qui nous différencie d'autrui, on peut contribuer au bonheur d'autrui en tant qu'homme.

Mais cela pose deux difficultés : cela implique de connaître le bonheur personnellement et de savoir comment nous l'avons atteint.

Nous sommes mauvais juges pour nous-même, certains de nos désirs peuvent nous être nuisibles si ils sont assouvis ; comment être meilleur juge pour autrui ? D'autre part, on peut se demander si le bonheur qu'on attribue à autrui lui correspond vraiment ; peut-on supprimer à autrui toutes ses caractéristiques singulières et obtenir un bonheur qui le satisfasse ? c) notre bonheur via le bonheur d'autrui : Vouloir faire le bonheur d'autrui part toujours d'une bonne intention.

Mais on ne peut forcer quelqu'un à être heureux.

Il faut veiller à ne pas vouloir satisfaire le désir d'autrui en le forçant, non pas pour son bien mais pour le notre (bonne conscience, charité, satisfaction personnelle…).

On ne se soucie alors plus de savoir si la finalité de notre action participe ou non au bonheur réel d'autrui, du moment que l'on a la sensation d'y avoir contribué d'une manière ou d'une autre (peut être pas la bonne).

Attention aux mauvaises « bonnes intentions » (vouloir imposer une démocratie dans un pays étranger « pour le bien » de ses habitants…). On ne peut pas savoir d'autorité ce qui ferait le bonheur d'autrui et lui dicter les règles à suivre pour y parvenir.

Ce serait réduire autrui à un moyen pour atteindre son propre bonheur.

On n'est jamais pleinement satisfait si l'on n'a pas contribué à notre propre bonheur (voir le stoïcisme : on trouve le bonheur en s'épanouissant, le bonheur ne vient que par nous).

Si je respecte la liberté d'autrui, je peux concourir à agrémenter son quotidien en l'aidant à satisfaire certains désirs ponctuels (matériels ou non, la simple présence d'une personne peut contribuer au bonheur d'une autre).

Mais je ne dois pas essayer de faire son bonheur, de le produire ou même de déterminer ce qu'il est. Ce serait bien trop prétentieux, il semblerait que nous ne pourrions pas le faire ; ou peut-être que nous ne devrions pas. Piste : Aristote : sur le bonheur et la relation avec autrui Ethique à Nicomaque, livres I, VIII et IX. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles