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Qu'est-ce gagner sa vie ?

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« Analyse du sujet et problématique : On vous demande ici d'interroger une expression courante.

Il faut donc commencer par déterminer les situations dans lesquelles on l'emploie.

Dans un sens général, gagner sa vie c'est travailler.

Quand on demande à une personne ce qu'elle fait pour gagner sa vie cela consiste à lui demander ce qu'elle fait comme travail.

Gagner sa vie consisterait ainsi à obtenir, en échange de son travail, les moyens de vivre.

Lorsqu'on travaille pour gagner sa vie, on travaille en échange d'une rémunération avec laquelle on pourra se procurer des biens utiles à la survie et à la vie, c'est-à-dire des valeurs d'usage.

Donc, si les individus ne conçoivent pas le travail comme production de valeurs d'usage, c'est parce qu'ils ne consomment pas ce qu'il produisent (ou pas tout ce qu'ils produisent) et consomment des produits qu'ils n'ont pas eux-mêmes fabriqués (en partie ou en totalité).

Inversement, lorsqu'on dit d'une personne qu'elle ne gagne pas sa vie, cela signifie que ce sont éventuellement les autres qui lui donnent les moyens de vivre et vivre consiste ici à parvenir à satisfaire ses besoins.

Le verbe gagner renvoie donc ici au profit que l'on peut faire, mais aussi à la notion de mérite.

Si on analyse alors plus précisément l'expression on voit qu'elle fait de la vie quelque chose qu'on obtient en échange d'un effort, d'un travail.

Le gain est alors conçu comme une récompense.

Qu'est-ce que je ne gagne pas quand je ne gagne pas ma vie ? De quoi vivre, de quoi subvenir à mes besoins.

Mais la vie se définit-elle ainsi ? Il faut vous demander quelle définition de la vie cette expression suppose. La vie est-elle ce qui doit se gagner ? Là encore, vous rencontrez la notion de mérite qui semble intimement liée au travail.

Dès lors, vous pouvez vous demander quelle conception du travail cette expression implique.

En effet, nous considérons spontanément que gagner sa vie c'est travailler.

Cela implique alors que nous avons une conception du travail qui consiste à le définir comme un moyen de satisfaire nos besoins.

Or, tout travail se résume-t-il à cela ? Vous pouvez donc faire porter votre interrogation sur la conception du travail que l'expression suppose.

Ici, vous pouvez penser simplement à la représentation du travail comme punition que l'on trouve dans la Genèse lorsque Adam est condamné à travailler à la sueur de son front. Enfin, le verbe « gagner » peut être abordé dans le sens de la conquête, de la lutte pour la victoire.

En ce sens, « gagner sa vie » ne peut-il pas signifier partir à la conquête de son humanité, acquérir ce qui fait de nous une personne avec des valeurs proprement humaines ? « Gagner sa vie » au sens de posséder cette dernière pleinement, au sens de devenir homme ? Proposition de plan : 1- Gagner sa vie : une nécessité aliénante : En effet, il faut gagner, par le travail que l'on produit, de quoi assurer sa subsistance et son existence. L'homme est devant la nécessité de répondre à des besoins primaires s'il veut conserver sa vie. Or, si la finalité du travail c'est la survie, si le travail est pur alimentaire, s'il vise simplement à satisfaire les besoins, alors il ne peut répondre qu'à une finalité biologique et économique. Conception de la Grèce antique : le travail ne concerne que les activités liées à la production des biens liés à la vie.

Il est l'expression de la misère de notre condition, asservissement à la nécessité, tâche aliénante réservée aux esclaves et aux producteurs.

Ceux-ci sont considérés comme les instruments qui libèrent de la nécessité du travail.

Pour préserver sa liberté et pour s'épanouir, il ne faut pas travailler car le travail détourne des autres activités, il empêche de devenir humain (avoir le temps de s'instruire, de philosopher, de s'occuper de la politique etc.

). Distinction entre le loisir (otium) qui a sa fin en lui-même et le travail (negocium) qui est une production en vue de produire quelque chose. Hannah Arendt: le travail est l'activité humaine la plus proche de l'animalité et de la nécessité biologique.

Sa finalité est de satisfaire les besoins.

Cycle production-consommation. La nécessité de « gagner sa vie », c'est-à-dire de devoir agir pour assurer sa propre conservation est un châtiment : le travail a été imposé par Dieu aux hommes comme une punition.

Cela représente la damnation : Adam et Eve chassés du paradis pour avoir commis le péché originel.

Dieu les oblige à travailler pour vivre, il leur retire les facilités de l'existence (le paradis) et les confronte à la nature contre laquelle il faut lutter et qu'il s'agit de dominer. Cependant, si le fait de « gagner sa vie » peut être perçu de façon négative comme un impératif, une obligation contraignante, n'est-il pas possible de considérer cette activité comme quelque chose de bénéfique pour l'individu ? 2- Gagner sa vie : partir à la conquête de son humanité : · · Le fait de devoir travailler pour gagner sa vie permet de se libérer du joug de la nature. Travail comme conquête de l'humanité et de la liberté : exemple : Vendredi ou les limbes du pacifique de Michel Tournier.

Robinson, prototype de la société occidentale du 18e Siècle.

Seul sur son île il recrée une microsociété afin de ne pas perdre ce qui le sépare de l'animalité et qui constitue son humanité.. »

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