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Quels sont nos moyens d'action sur notre caractère ?

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Pouvons-nous agir sur notre caractère ? Problème d'une importance capitale pour la direction de la vie, problème heureusement soluble si l'on sait en demander à la psychologie les données et les éléments. Et d'abord qu'est-ce que le caractère ? Dans le sens ordinaire du mot, c'est la manière spéciale dont une personne sent, pense et veut. C'est dire que toutes nos facultés concourent plus ou moins à constituer notre caractère.

« Quels sont nos moyens d'action sur notre caractère ? Pouvons-nous agir sur notre caractère ? Problème d'une importance capitale pour la direction de la vie, problème heureusement soluble si l'on sait en demander à la psychologie les données et les éléments. Et d'abord qu'est-ce que le caractère ? Dans le sens ordinaire du mot, c'est la manière spéciale dont une personne sent, pense et veut.

C'est dire que toutes nos facultés concourent plus ou moins à constituer notre caractère. Si le caractère était immuable, il est clair qu'il agirait fatalement sur nous, bien loin que nous puissions agir sur lui. Mais il n'en est pas ainsi.

Parmi les facteurs du caractère il y en a sans doute qui sont innés, mais il y en a aussi qui sont acquis. Les éléments innés du caractère sont le tempérament qui dérive de l'hérédité et un certain ensemble de tendances psychologiques qu'on appelle généralement le naturel. Mais ce premier fond inné du caractère subit certaines modifications ou s'enrichit d'éléments acquis par suite du développement de l'individualité.

Signalons l'influence de l'âge, de l'éducation, du milieu moral, de la profession, des habitudes, de la volonté. Si l'on voulait simplifier, on pourrait dire que le caractère est constitué par deux facteurs essentiels : l'un inné, le tempérament et le naturel, l'autre acquis, les habitudes. Or on sait que les habitudes sont sous l'empire de la volonté.

Il dépend de nous de prendre ou de ne pas prendre telle ou telle habitude.

Il résulte de là que nous collaborons à la formation de notre caractère et que nous pouvons dans une certaine mesure le modifier.

Mais, dira-t-on, l'habitude, une fois qu'elle est fortement enracinée, devient fatale, irrésistible.

Cela est vrai, du moins relativement.

Aussi ne faut-il jamais oublier le mot du moraliste ancien : Principiis obsta.

C'est dès leur naissance qu'il faut surveiller les habitudes, pour développer les bonnes et enrayer les mauvaises.

Une fois qu'elles ont pris de la force, il est difficile, sinon impossible, de les gouverner. Tout acte, comme l'a montré Leibniz.

est un commencement d'habitude.

Il n'y a que le premier pas qui coûte, dit un proverbe populaire.

Evidemment le second nous coûte encore un peu, mais déjà moins ; et il en est de même des autres.

Facilité croissante, diminution de l'effort : telle est la loi de l'habitude.

C'est le secret de notre affranchissement comme aussi de notre servitude. Si l'habitude a besoin d'être surveillée, il en résulte que l'attention a une importance considérable dans la vie morale. La psychologie contemporaine parle volontiers des idées-forces : l'idée, l'image tend à se réaliser.

Cela est vrai surtout des idées qui retentissent dans notre sensibilité et mettent en je u nos tendances.

Nous avons dans l'attention un moyen de diriger nos tendances.

Nous pouvons opposer à une image obsédante ou fascinatrice des idées ou des représentations antagonistes.

C'est à nous de maintenir dans notre conscience contre l'assaut des basses suggestions de la sensibilité des principes d'action que notre raison approuve et dont notre coeur sente profondément la noblesse. Mais, dira-t-on, pour se travailler ainsi soi-même, il faut avoir un certain idéal ou un certain modèle.

Assurément. Mais l'homme, par le fait même qu'il est un être moral, a en lui un certain désir de perfectionnement.

C'est le point d'appui de tout ce travail de réforme, dont l'habitude et l'attention sont les principaux agents. N'oublions pas toutefois que l'homme est imitateur par nature.

Il imite consciemment, il imite même inconsciemment. De là l'importance de nos fréquentations, de nos amitiés, du milieu social où nous vivons.

Il y a une suggestion des vertus comme des vices.

Nous devons donc non seulement surveiller nos idées et nos habitudes, nous devons aussi écarter de nous tous ceux qui pourraient nous entraîner par leurs mauvais exemples et au contraire nous attacher aux personnes d'un caractère droit et sûr, qui sont une vivante leçon d'énergie.

On peut trouver de beaux modèles dans le présent comme dans le passé.

Vivre dans la compagnie des honnêtes gens, avoir le culte des grands hommes qui ont été de beaux caractères, il n'y a rien de plus salutaire pour l'âme.

Lorsqu'on a le bonheur de trouver dans le milieu familial des modèles de droiture et de noblesse, on vit dans les conditions les plus favorables au perfectionnement de soi-même. Mais tous ces adjuvants seraient inefficaces si l'on ne trouvait pas en soi-même un fondement solide.

C'est donc la volonté qu'il faut viser à fortifier en nous.

Mais n'en avons-nous pas parlé indirectement en parlant de l'habitude et de l'attention? On prend l'habitude de vouloir, de vouloir avec énergie et persévérance.

Et l'attention, qu'est-ce autre chose que la volonté s'exerçant par l'intermédiaire des motifs, dont le choix dépend de notre vigilance. Que le caractère soit modifiable par les moyens que nous venons d'indiquer, nous en avons d'illustres exemples. C'est Socrate, né sensuel(d'après son propre aveu) et devenu un modèle de tempérance.

C'est François de Sales, né irascible et devenu un modèle de douceur. Chez l'athlète il y a sans doute une certaine force innée, mais qui dira tout ce que l'entraînement y ajoute ? Pareillement il y a un entraînement moral qui est capable de nous faire acquérir des qualités que nous n'avons pas ou que nous n'avons que médiocrement. On ne naît pas sage, tempérant, vertueux ; on le devient.

Nous ne recevons pas notre caractère tout fait ; il est en partie notre oeuvre.. »

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