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Quelles sont les sources de l'histoire ?

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Dans la pensée mythique et philosophique de la Grèce antique, l'historicité de l'homme est ignorée. Il n'y a pas de temporalité proprement historique. Le devenir est répétition, retour cyclique scandé par les fêtes, dominé par le rythme des saisons.  Il n'est qu'à lire Platon pour comprendre que le temps est désordre ou chaos, qu'il n'est que l'image mobile, imparfaite de l'éternité. La sagesse humaine réside donc dans la subordination à l'ordre cosmique, dans la contemplation de l'immuabilité divine et non dans la liberté créatrice.

« Dans la pensée mythique et philosophique de la Grèce antique, l'historicité de l'homme est ignorée.

Il n'y a pas de temporalité proprement historique.

Le devenir est répétition, retour cyclique scandé par les fêtes, dominé par le rythme des saisons. Il n'est qu'à lire Platon pour comprendre que le temps est désordre ou chaos, qu'il n'est que l'image mobile, imparfaite de l'éternité.

La sagesse humaine réside donc dans la subordination à l'ordre cosmique, dans la contemplation de l'immuabilité divine et non dans la liberté créatrice. Sans doute, une forme de connaissance historienne se dégage-t-elle de certains écrits.

Ainsi, par exemple, au viiieviie siècle av.

J.-C, La Théogonie d'Hésiode qui raconte l'origine de la terre et du ciel présente une généalogie des dieux qui implique le schéma d'une succession unique.

De même les textes d'Hérodote (vers 480-425 av.

J.-C.) et de Thucydide (vers 460-395 av.

J.-C.) décrivent des batailles, des actes politiques et des traités qui s'enchaînent suivant une certaine rationalité.

Mais si ces récits montrent un souci de l'ordre, ils ne présentent aucune perspective d'ensemble. C'est la théologie chrétienne qui, la première, tente de saisir le déroulement de l'histoire dans sa totalité et lui assigne une signification.

En effet, par elle, l'humanité tout entière se trouve située dans une succession d'événements : la Création, le péché originel, la Loi de Moïse, la Rédemption par la naissance et la mort du Christ, le Jugement dernier.

Désormais, l'histoire a un début, une fin et un sens.

Elle est interprétée comme le salut de l'humanité. Mais cette histoire n'est pas rationnelle puisqu'elle repose sur la foi en la Providence divine.

Elle ne reconnaît pas l'homme comme un être historique capable d'autonomie.

Dans sa forme comme dans son contenu, l'histoire est révélée.

Le devenir n'est donc que l'accomplissement de ce qui était prévu.

L'événement peut être prophétisé, espéré, mais dans tous les cas, il est déjà là.

De plus, la référence au Christ, être transcendant l'histoire, annule toute historicité. Ce n'est qu'au xvirr9 siècle et au XIXe siècle qu'apparaissent les premières interprétations rationnelles de l'histoire. Le mérite en revient à la philosophie, en particulier à celle de Hegel.

Cette dernière réconcilie l'historique et le rationnel en présentant l'histoire comme une totalité dont le sens est déchiffrable par la raison.

Mais comment peuton considérer l'histoire philosophiquement alors que, à l'inverse de la philosophie qui s'occupe des idées, l'histoire privilégie le réel ? Hegel répond à cette objection en affirmant que « la seule idée qu'apporte la philosophie est... l'idée que la Raison gouverne le monde et que, par conséquent, l'histoire universelle s'est elle aussi déroulée rationnellement1 ».

De plus, la considération philosophique de l'histoire n'est que « la considération pensante de cette ; dernière ».

De cette façon sont éliminés de l'histoire aussi bien la contingence, le hasard que « la nécessité abstraite et irrationnelle d'un destin aveugle ». La raison permet donc à la fois de dépasser une approche détaillée du concret sans vue d'ensemble et de se distinguer de la Providence dont les voies sont toujours impénétrables et qui laisse indéterminé le sens des détails de l'histoire.

Il s'agit tout simplement, pour Hegel, de « saisir la raison dans sa détermination ».. »

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