Quelles sont les qualités qui font le bon historien ?
Extrait du document
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Introduction : « Un excellent historien, a dit Fénelon, est peut-être encore plus rare qu'un grand poète ».
C'est
qu'en effet les qualités nécessaires à l'historien sont nombreuses, variées, presque effrayantes.
Pour découvrir et
transmettre la vérité intégrale sans l'altérer en rien, il lui faut, à un rare degré, des qualités intellectuelles, morales,
littéraires.
I.
Qualités intellectuelles.
— 1° Information sérieuse : Non seulement l'historien doit remonter aux sources
(documents de l'époque, chartes, inscriptions monumentales, monnaies, etc.), il lui faut encore être versé dans la
connaissance des lois, de la guerre, des finances, des institutions administratives, des langues, des moeurs, et
s'éclairer par la chronologie et la géographie, ces u deux yeux de l'histoire ».
D'où nécessité de visiter les pays...
2° Sens critique : Tous ces documents recueillis doivent être soumis à une critique attentive, pénétrante et délicate
: a) traduction exacte; b) vérification minutieuse; c) travail d'analyse achevé, travail de synthèse...
II.
Qualités morales.
— 1° La véracité : Le bon historien ne doit avoir d'autre passion que celle de la justice et de
la vérité.
Dire la vérité sans détour, sans équivoque, sans ménagement.
2° L'impartialité : L'amour de la vérité implique l'impartialité, qui n'écoute ni les préjugés, ni les passions, ni l'esprit de
parti, ni l'esprit national.
— Montrer cependant que cette impartialité n'est ni l'impersonnalité, ni l'impassibilité.
L'historien ne se désintéresse ni de la vertu ni de l'honneur.
III.
Qualités littéraires.
— L'histoire n'est pas seulement une science, elle est aussi une oeuvre d'art, qui doit se
révéler :
a) Dans la composition : L'historien doit savoir retrancher les détails superflus, mettre en relief les circonstances qui
peignent les hommes et les temps, subordonner les événements secondaires aux faits principaux, comme les effets à
leurs causes, étudier les mobiles qui ont fait agir les hommes.
b) Dans la forme : L'historien doit parler simplement et avec gravité, comme il convient à un témoin qui dépose
devant le tribunal de la postérité; il doit présenter les différents siècles sous leur vrai jour, pour être fidèle à ce que
l'on nomme la couleur locale; surtout il doit s'effacer, laisser parler.
La plus séduisante histoire est celle où l'auteur
disparaît, et laisse l'illusion de la vie..
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