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Quelles conclusions peut on tirer que le temps nous est compté ?

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« Analyse du sujet : - Le fait que le temps nous est compté nous ramène tout d'abord à l'idée de la mort qui interrompt notre usage libre du temps. Il peut en découler un questionnement sur la mort : faut-il considérer que la mort est le but de la vie, ou bien que celle-ci n'est que l'absence de vie ? Faut-il avoir peur de la mort, devons-nous en faire abstraction, ou bien devons-nous nous réjouir d'elle ? Cela implique également que nous n'avons pas l'éternité pour vivre, et que ce que nous n'avons pas vécu sera définitivement perdu. Si le temps nous est compté, on peut donc se demander légitimement comment faire pour employer ce temps au mieux. Faut-il jouir de tout et ne jamais rien remettre à demain, ou faut-il au contraire investir un certain temps à faire certaines choses pour mieux employer le reste de son temps ? Problématisation : Le fait que la mort vienne interrompre notre vie nous pousse à nous interroger sur le sens de cette vie : si la mort y met un terme, faut-il consacrer sa vie à attendre ce dernier moment, ou bien faut-il justement tout investir dans cette vie qui n'est là que pour un temps éphémère ? Si la vie était infinie, peut-être nous sentirions-nous plus libre, mais peut-être aussi ne prendrait-on jamais le temps de vivre, conscient que nous serions de toujours pouvoir tout remettre à plus tard.

La mort donne-t-elle un sens à la vie, ou bien la rend-elle foncièrement absurde ? Proposition de plan : 1.

« Apprendre à mourir.

» a) Lorsque nous prenons conscience du fait que le temps nous est compté, nous réalisons alors que nous n'avons pas l'éternité pour faire ce que nous voulons.

Nous savons alors que notre vie n'est pas éternelle et que nous devons tenter d'en savourer chaque instant avant que la mort ne nous attrape.

Nous nous faisons l'écho du célèbre adage « carpe diem » (« cueille le jour ») que l'on trouve dans les Odes d'Horace.

Nous constatons que la vie est éphémère et qu'elle coule trop vite entre nos mains, et que par conséquent, il nous faut la saisir.

On pourrait dire que la conscience de la mort donne ainsi du sens à notre vie, car « Si la vie est éphémère, le fait d'avoir vécu une vie éphémère est un fait éternel.

» (Jankélévitch, La Mort).

Pour ne pas être ainsi dépourvu de notre vie, il nous importe de nous tourner vers elle. b) Mais ce « carpe diem » doit être pensé, car notre désir comporte deux niveaux : ce que l'on veut avec futilité, et ce que l'on veut vraiment.

En effet, ainsi que l'écrit Cicéron, « On envisage la mort avec sérénité si, au moment de mourir, on peut être fier de sa vie.

» (Première Tusculane, Devant la mort) Il nous importe donc de savoir utiliser notre temps, car c'est cet usage du temps qui fait la différence entre une vie réussie et une vie ratée : « l'homme ordinaire ne se préoccupe que de passer le temps, l'homme de talent que de l'employer » écrivait Schopenhauer (Aphorismes sur la sagesse dans la vie).

Il ne faut donc pas céder à tous ses désirs sans distinction, et il peut être bon parfois de sacrifier son temps afin d'obtenir quelque chose de meilleur. c) Il faut donc savoir s'extraire des contraintes du temps qui passe et ne pas se laisser aller à chacun des aléas de son humeur.

Il faut donc, en quelque sorte, entrer dans la cadence de l'éternité afin de ne pas être esclave des velléités fugaces de notre corps.

Cela semble impliquer qu'il faille se mettre à philosopher, c'est-à-dire, selon l'expression de Socrate, qu'il faille « apprendre à mourir.

» Il est effectivement nécessaire d'« apprendre à mourir », car la mort est l'état dans lequel on rencontre l'éternité, ce lieu où séjourne la raison qui est faite des idées éternelles.

« Apprendre à mourir », c'est en effet mourir au monde factice du corps pour s'éveiller à la réalité de l'esprit.

C'est donc sortir de l'illusion pour parvenir à la vérité.

Or, de toute évidence, c'est en choisissant la vérité qu'on choisit la vie bonne.

Il faut donc « apprendre à mourir » pour échapper au temps et ainsi pouvoir réussir sa vie. Transition : Cependant, peut-on vraiment concevoir de choisir la vie bonne en s'orientant vers la mort ? 2.

La mort n'est rien et choisir la mort, c'est choisir le néant. a) D'après Socrate, la mort serait le lieu de l'immortalité, puisque seule le corps périrait tandis que l'âme, qui serait immortelle, s'élèverait vers le ciel des Idées éternelles.

Cette conception des choses est critiquable, car comment pouvons-nous imaginer qu'il y ait encore quelque chose en dehors de la vie de nos sens ? « Si toutes mes perceptions étaient supprimées par la mort et que je ne puisse ni penser, ni sentir, ni voir, ni aimer, ni haïr après la dissolution de mon corps, je serais entièrement annihilé et je ne conçois pas ce qu'il faudrait de plus pour faire de moi un parfait néant » écrivait à ce titre Hume dans son Traité de la nature humaine.

Ainsi faudrait-il plutôt penser avec Epicure que « celui des maux qui fait le plus frémir n'est rien pour nous, puisque tant que nous existons, la mort n'est pas, et que, quand la mort est là, nous ne sommes plus.

» (Lettre à Ménécée) Ainsi la mort n'est-elle peut-être pas le lieu où l'âme est enfin libre d'elle-même, mais seulement le contraire de la vie, c'est-à-dire le néant.. »

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