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Quelle valeur attribuer à la réflexion ?

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« Introduction On peut dire tout d'abord avec Hegel qu' « À l'enfant déjà la réflexion est imposée » (Science de la Logique).

En effet la réflexion est cette capacité qu'à l'homme d'établir des rapports avec le monde qu'il habite.

Et dès la plus tendre enfance, la conscience émerge en éclairant ces rapports qui constituent la réalité et en fait une réalité pour soi (c'est-à-dire pour la conscience).

Cependant, la réflexion comme mise en mouvement de la pensée en l'homme permet toujours un réajustement du savoir, puisqu'elle permet de passer de l'appréhension simple et immédiate d'un objet au savoir réfléchi, donc médiatisé.

Ainsi plus la réflexion avance, plus elle est à même de considérer les choses dans leur vérité, dans la mesure où réfléchir c'est « retourner en soi » et abolir les erreurs des perceptions immédiates.

Par exemple, on voit que le bâton est brisé dans l'eau, mais si on réfléchit quelques instants, on comprend qu'il est droit car on est conscient d'être victime d'une illusion optique.

La réflexion est donc bien un instrument pour philosopher, permettant de mettre en lumière les rapports du sujet avec l'objet, rapports devant aboutir à la vérité en tant qu'union de l'être (objet) et de la pensée (sujet).

Mais peut-on rendre compte de la réflexion du côté du seul sujet pour déterminer la vérité ? I.

la réflexion vient-elle du dehors ou du dedans ? a.

Leibniz et Platon : Leibniz considère la réflexion comme « une attention à ce qui est en nous », ce qui confirme son sens habituelle, mais il ajoute que « les sens ne nous donnent point ce que nous portons déjà avec nous » (Nouveaux essais sur l'entendement humain, § 4, p.

40, GF).

Ainsi Leibniz affirme l'existence de perceptions cachées en soi, conception renouant avec la théorie platonicienne de la réminiscence, puisque la réflexion n'est qu'un moyen pour la conscience de porter à la connaissance ce qui se trouvait déjà dans l'esprit de manière confuse.

L'homme a potentiellement en lui le savoir.

On se rappellera ici Socrate qui, par sa « maïeutique » (art d'accoucher les esprits) permettait aux hommes de trouver en eux-mêmes des vérités.

La réflexion est toujours là un retour de la pensée sur elle-même. b.

L'empiriste J.

Locke, de son côté, montre que la réflexion n'est possible que grâce à l'expérience.

L'esprit est au départ une page vierge.

Il ne peut y avoir de pensées sans sensations.

Locke décide donc, de manière anticipée sur la pensée critique kantienne, de définir les limites de l'entendement humain ; ainsi, l'expérience sensible est à l'origine de tout objet de pensée.

Les choses sont le support solide à toute réflexion, elles forcent l'esprit à s'organiser en idées.

Locke dira alors que « l'âme pense quand elle perçoit » (Essai sur l'entendement humain, chap. II, § 8).

La réflexion, comme conscience interne, est un acte de la pensée après qu'elle ait été affectée par les sens. II.

Le sujet porte en lui les déterminations de la réflexion. a.

Kant replie la réflexion sur la seule subjectivité.

L'entendement humain contient des catégories qui s'activent lors du contact avec le monde sensible, avec ce qui vient de l'extérieur.

Les catégories chez Kant permettent d'agencer le divers sensible, et ce dans la mesure où la nécessité des phénomènes correspond à celle de notre entendement, seul à pouvoir, par l'activité des catégories, déchiffrer l'expérience, et la rendre objective.

Et c'est par l'expérience qu'on peut rendre compte de ces lois de la pensée, de ces concepts purs propres à l'entendement.

Ainsi les concepts a priori de l'entendement (catégories) affiliés aux intuitions sensibles permettent d'ordonner le monde pour le sujet.

Mais pour que cette réflexion soit celle d'un sujet, Kant pose l'unité du « je pense », présent dans chaque représentation : « Le Moi doit pouvoir accompagner toutes mes représentations » (Critique de la raison pure).

Avec Kant, la pensée retourne sur ses propres sources, seules aptes à conférer du sens.

Et le lieu de la connaissance humaine ne peut se trouver au-delà de l'expérience sensible. L'homme ne peut prétendre, avec ses outils de réflexion, connaître l'absolu, la chose en soi. La conscience n'est pas un objet, mais elle rend possible la saisie des objets. Pourqu'une expérience soit possible, il faut une unité du « je pense ».

Par exemple, je suis dans un demi-sommeil et une horloge sonne plusieurs coups, indiquant l'heure exacte : j'entends un, puis, un autre coup, puis un autre… La conscience non-éveillée, j'ai entendu divers coups sans savoir quelle heure il est.

Trois minutes après, l'horloge sonne de nouveau.

Eveillé, je n'entends plus plusieurs coups séparés, mais une fois sept coups et je me dis qu'il est sept heures.

Ma conscience a unifié les divers coups de l'horloge, je peux les saisir comme une unité : il est 7 heures.

Lors de la première étape, pour entendre vaguement des coups séparés, il fallait déjà que ma conscience soit un peu vigilante, dans un sommeil profond, je ne les aurais pas entendus : ceci signifie que pour qu'une représentation soit mienne, il faut toujours et déjà la conscience, le « je pense ». Mais la conscience est aussi nécessaire pour saisir comme une unité la diversité des représentations, ici saisir en une seule fois les 7 coups et me dire : « Il est 7h00 ».

Si je peux saisir que l'horloge a sonné 7 coups, c'est parce que le « Je pense » a accompagné le divers de mes représentations et parce que le « Je pense » demeure le même. »

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