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Un critique écrit: « La littérature n'a pas pour vocation de se mêler des débats politiques ou sociaux. À vouloir jouer ce rôle, elle se pervertit et ne parvient même pas à être efficace ». Ce jugement vous paraît-il fondé ? Vous appuierez votre réflexion

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Si le mot littérature (du latin litteratura, « grammaire » puis « culture ») est, par définition, l'ensemble des oeuvres écrites ou orales auxquelles on reconnaît une finalité esthétique, on lui attribue un second sens: au début du XIXe siècle elle s'apparente dès lors à toute production écrite relative à un domaine. Cette polysémie moderne suscita une nuée de dissentiments quant aux limites abstraites de cet art, par l'emploi de la langue, en proie à une hypothétique dénaturation ; la mise en forme du message et son contenu se révélèrent au centre des débats, sous le feu nourri des thèses et autres essais. La littérature doit-elle s'affirmer dans une conception pure voire rigoureuse d'une identité immuable selon un parangon de beauté, ou bien assouplir ses contours indistincts afin de véhiculer notamment un engagement politique et social ? Dans un premier temps, nous aborderons les inaptitudes de la littérature à intervenir concrètement au sein des controverses contemporaines puis, dans un second temps, son efficience à l'élection d'une cause comme à sa défense dans un texte et, enfin, nous déterminerons l'élévation contingente de son évolution.

« Demande d'échange de corrigé de henry jérémy ([email protected]). Sujet déposé : La littérature n'a pas pour vocation de se mêler des débats politiques ou sociaux.

À vouloir jouer ce rôle, elle se pervertit et ne parvient même pas à être efficace ».

Ce jugement vous paraît-il fondé ? Sujet du Travail: Un critique écrit: « La littérature n'a pas pour vocation de se mêler des débats politiques ou sociaux.

À vouloir jouer ce rôle, elle se pervertit et ne parvient même pas à être efficace ».

Ce jugement vous paraît-il fondé ? Vous appuierez votre réflexion sur le corpus proposé, les textes et oeuvres que vous avez étudiés et sur vos lectures personnelles. Si le mot littérature (du latin litteratura, « grammaire » puis « culture ») est, par définition, l'ensemble des oeuvres écrites ou orales auxquelles on reconnaît une finalité esthétique, on lui attribue un second sens: au début du XIXe siècle elle s'apparente dès lors à toute production écrite relative à un domaine.

Cette polysémie moderne suscita une nuée de dissentiments quant aux limites abstraites de cet art, par l'emploi de la langue, en proie à une hypothétique dénaturation ; la mise en forme du message et son contenu se révélèrent au centre des débats, sous le feu nourri des thèses et autres essais.

La littérature doit-elle s'affirmer dans une conception pure voire rigoureuse d'une identité immuable selon un parangon de beauté, ou bien assouplir ses contours indistincts afin de véhiculer notamment un engagement politique et social ? Dans un premier temps, nous aborderons les inaptitudes de la littérature à intervenir concrètement au sein des controverses contemporaines puis, dans un second temps, son efficience à l\'élection d\'une cause comme à sa défense dans un texte et, enfin, nous déterminerons l'élévation contingente de son évolution. Tout d'abord, la libre expression orale ou écrite des individus -considérée comme un droit fondamental de l'être humain- repose sur les régimes politiques établis, de la démocratie à l'autocratie.

Aussi, les autorités civiles s'immiscèrent-elles au fil des siècles dans la communication des pensées et des opinions: plurent dès lors nombre d'anathèmes judiciaires et pullulèrent les autodafés voire interdictions d'impression.

Conséquemment à la publication Du contrat social en 1761, sous le règne de Louis XV, Rousseau fut censuré en France incontinent car exposant avec clarté et force une démocratie participative dont le fondement demeurerait celui de la « volonté générale ». De plus, il convient de préciser que la littérature présente un caractère élitiste lequel, malgré son atténuation désormais, élevait des impédimentas dans la diffusion des oeuvres auprès des masses prolétaires: le lectorat fut longtemps restreint tant la culture et les ressources pécuniaires perdurèrent tel un privilège des nantis ou autres bourgeois.

Au lendemain de la première Guerre Mondiale, la pièce de théâtre La guerre de Troie n\'aura pas lieu par Jean Giraudoux, déchiffrant les motivations fratricides des ardeurs belliqueuses qui composeront un futur imminent, observa une faible affluence dans tous ses lieux de représentation. Par ailleurs, le terme « débat » de la citation (cf.

sujet) suggère une controverse où chacun peut alléguer paroles et motifs - or une oeuvre engagée s\'apparente à un monologue, l'auteur tenant seul le dé de la discussion fictive. Fable ou Histoire de Victor Hugo dénonce notamment les forfaits ignominieux et la turpitude de l'empereur Napoléon III, lequel avait contraint le poète à l'exil, mais livre inéluctablement une perception subjective de l'insigne personnage: si le lecteur s'en révèlera influencé dans ses opinions, il ne pourra confronter deux avis diamétralement opposés afin d'en extraire toute substantifique moelle assimilable à la véracité des témoignages. Malgré les entraves à la diffusion quant aux engagements des écrivains par une littérature aussi opprimée qu'élitiste pouvant se muer en une bouche où fleurissent des propos acerbes destinés à discréditer ses antagonistes, les intellectuels ont pour devoir d'assumer un rôle de mentor auprès de leurs contemporains.

Au travers de cette conception inhérente à la bienveillance, ils puisèrent dans les ressources de l'art afin de susciter une réflexion en l'esprit curieux et fécond du lecteur. En premier lieu, les auteurs usent de subterfuges afin de se soustraire à la censure et s'évertuent sans désemparer à toucher un plus large public: ils révèlent subrepticement les réalités sociales ou culturelles en titillant l'intérêt selon une histoire fictive, proposant notamment l'exotisme dans Ziméo de Saint-Lambert par une Jamaïque aux « prairies émaillées de fleurs et aux des plaines immenses couvertes de cassiers » qu'il accompagna de « quelques réflexions sur les nègres » en toute fin, empreintes des morales philosophiques durant les Lumières. En second lieu, la littérature engagée dépeint fidèlement la société ou donne l'illusion du réel et la fustige -plus sévèrement encore- dans toutes ses dimensions: moeurs et conditions de vie, politique, religion.

Au long de Germinal, Zola livre du fait de l'indigence ouvrière un plaidoyer en faveur des déshérités comme des exploités et dévoile les tâches scabreuses imposées au sein des mines souterraines dont les revenus demeurent précaires: Émile Lantier, herscheur animé par un sentiment d'injustice, conduira un mouvement de révolte à la parfin de lutter contre ces inégalités profondément iniques. De surcroît, le paternalisme moral des écrivains les conduisit à prémunir leurs contemporains des écueils de la vertu, à se faire hommes politiques pour défendre ardemment les sains acquis d'une société en perpétuelle évolution.

Lors de l'affaire Dreyfus, l'article J'accuse de Zola soutînt le Capitaine innocent de l'Armée française envers cette atteinte insupportable aux valeurs fondamentales de la République sur fond d'antisémitisme: si, chef de file. »

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