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Quelle est l'importance du transformisme dans l'explication de la vie ?

Extrait du document

« Observation.

— On remarquera que le problème est posé de façon très précise.

Il ne s'agit pas de l'importance du transformisme dans la biologie en général, mais spécialement en ce qui concerne « l'explication de la vie ». Introduction.

Le P.

TEILHARD DE CHARDIN a parlé de « l'abîme supposé béant » qui s'ouvrirait, selon la conception traditionnelle, « entre la matière minérale et la vie ».

La classification fixiste était en accord avec cette conception : la vie s'y présentait comme une hiérarchie de formes immuables répondant chacune à un « plan » sans relation avec les phénomènes physico-chimiques et qui n'était nullement conditionné par ceux-ci; c'était une entité dont on pouvait seulement décrire et classer les formes, mais qu'on n'expliquait pas.

Le transformisme allait apporter de nouvelles perspectives. I.

Le transformisme et la genèse de la vie. A.

— L'apport essentiel du transformisme était la substitution d'un point de vue dynamique et, par suite, génétique à l'ancien point de vue statique.

Avec lui, apparaissait l'idée d'une histoire de la vie et donc d'une explication possible, sinon de la vie elle-même, du moins des formes qu'elle a revêtues à la surface du globe. Quelle qu'ait été l'insuffisance des causes ou des conditions invoquées : action du milieu avec LAMARCK, concurrence vitale avec DARWIN, orientation interne de l'évolution avec la théorie de l'orthogénèse, le principe était posé que l'apparition et les modifications de ces formes étaient quelque chose de conditionné.

La théorie mutationniste conduisit à l'idée que ces modifications pouvaient être provoquées expérimentalement et fit accomplir ainsi un pas important à ces tentatives d'explication par des conditions déterminantes.

De là à penser que la vie elle-même pouvait s'expliquer par de telles conditions, il y avait certes encore quelque distance, mais que le progrès des recherches allait bientôt amener les savants à franchir.

Comme l'a écrit J. PIVETEAU, le transformisme peut être considéré « comme une extension du principe de continuité que LEIBNIZ a illustré : tout a sa liaison dans le passé, ses conséquences dans l'avenir ».

Il n'y avait plus de raison, dès lors, d'imposer une limite quelconque à cette continuité, de maintenir un hiatus entre le domaine de la vie et celui de tous les autres phénomènes naturels. B.

— Un obstacle subsistait cependant.

Le fondateur du néodarwinisme, le biologiste Aug.

WEISMANN, avait établi une distinction quasi absolue entre le corps proprement dit de l'être vivant, le soma, qui peut acquérir toutes sortes de modifications, et les cellules sexuelles porteuses des caractères héréditaires, le germen, qui, lui, serait immodifiable.

Une limite était ainsi posée à l'évolution — et à l'explication — les caractères acquis au cours de la vie de l'individu ne se transmettant pas.

Ce point de vue fut longtemps accepté sans discussion. II.

La « biologie dirigée ». A.

— Les recherches de « biologie dirigée », inaugurées en U.

R.

S.

S. par l'école de MITCHOURINE, LYSSENKO, etc., poursuivies en France par l'école du Collège de France (J.

BENOIT, le R.

P.

LEROY, Colette et R. VENDRELY), ont, en grande partie, fait tomber cette barrière.

On savait déjà que la cellule, regardée depuis 1830 comme l'unité fondamentale de l'organisme vivant, n'avait pas l'importance qu'on lui avait jadis attribuée.

Cette importance doit être transférée de la cellule au noyau cellulaire, dépositaire des chromosomes et des gènes et dont la structure chimique diffère d'une espèce à l'autre. B.

— Les expériences de « biologie dirigée » ont montré qu'il est possible de modifier chimiquement, par l'injection, au cours de la croissance, de certains acides extraits du noyau, les caractères raciaux d'êtres déjà constitués, et il semble bien que les caractères nouveaux ainsi obtenus s'inscrivent dans le patrimoine héréditaire.

Quelles qu'aient été les objections qu'ont soulevées les résultats de ces expériences (expériences des « canards Blanche-Neige »), une voie nouvelle paraît ainsi ouverte à la recherche et à l'explication. Conclusion.

Si le problème de l'explication physico-chimique de la vie n'est pas résolu, les recherches de ces « biophysiciens », comme on les a appelés, permettent de s'en rapprocher, et ce sont les théories transformistes qui, en affirmant la modificabilité des formes vivantes, y ont conduit.

L' « abîme » que signalait le P.

TEILHARD pourrait bien un jour être comblé.. »

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