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Quelle égalité peut exiger la justice ?

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« Chez Platon et Aristote, la justice est la vertu essentielle qui permet l'harmonie de l'homme avec lui-même et avec ses concitoyens. De façon plus moderne, la justice se confond tantôt avec l'idéal du droit naturel, tantôt, comme institution d'un État, avec le droit positif. Personne ne peut soutenir que les hommes sont égaux en fait : aux inégalités naturelles (de force ou d'aptitudes) s'ajoutent en effet les inégalités sociales (de richesse ou de culture).

Pourtant, la justice exige que les hommes soient égaux en droit, c'est-à-dire que, malgré les inégalités de fait, ils aient droit à une égale reconnaissance de leur dignité humaine. C'est ce que montre Rousseau dans le Contrat social : un État n'est juste et légitime que s'il garantit à ses citoyens le respect de ce qui fonde la dignité humaine, à savoir la liberté.

Seule en effet elle est « inaliénable » : la vendre ou la donner au tyran, c'est se nier soi-même.

Cette égalité en droit doit pouvoir ainsi se traduire par une égalité en droits : nul ne doit posséder de privilèges eu égard à la loi de l'État. Analyse du sujet : q Il convient dans un premier temps de se demander ce qu'est la justice.

La justice peut s'entendre sous la forme d'un sens de la justice.

Pour la définir, il est possible de partir du sentiment d'injustice.

Le sentiment d'injustice précède la définition conceptuelle de la justice. q Mais puisque la justice a prétention à être universelle, et ne pas être l'expression de la partialité, il faut qu'elle se matérialise dans des lois censées dire ce qui est juste.

Ces lois doivent elles-mêmes faire consensus en s'établissant sur une justice naturelle, sur des principes que chaque homme peut découvrir pour peu qu'il ne soit pas de mauvaise foi. q Néanmoins il faut maintenir la distinction, et éventuellement interroger sa pertinence entre la justice institutionnelle qui a pour fonction officielle de rendre la justice, et d'autre part ce qui est « objectivement » juste. q L'égalité est le fondement de la justice.

Tout d'abord parce que la loi n'est juste que si elle envisage les citoyens comme égaux.

Mais aussi parce que la découverte des règles morales qui définissent le juste implique une capacité à considérer autrui comme un égal. q Mais, le concept d'égalité est sujet à polémique.

La critique de l'égalité, désignée comme « égalitarisme », remet en question l'identité de la justice et de l'égalité.

L'égalité devrait avoir des frontières. q Enfin, il convient de remarquer le choix du verbe pouvoir.

Il s'agit de se demander ce que la justice « peut » exiger.

Mais ce qui la limite est-elle une autre conception de la justice ou une impossibilité pratique et circonstancielle ? Problématisation : L'égalité semble à l'issue d'une première réflexion le critère par excellence de la justice.

Mais il s'agit de savoir de quelle justice on parle.

La justice désigne-t-elle ce qui est légal ou ce qui est légitime ? La justice évoquée estelle la justice comme institution, la justice sociale ou la justice morale.

Ces différentes justices exigent-elles, par ailleurs, le même niveau d'égalité et le même niveau de justice ? L'égalité au fondement de la justice. a) La justice trouve sa formulation par la loi.

Or, la loi ne délimite pas ici ce qui est légal mais ce que la raison découvre comme étant juste.

Si l'expression de la justice ne peut être que sous la forme d'une loi, c'est qu'elle repose sur le principe de l'équité « ne pas faire à autrui ce que l'on ne veut pas qu'il nous fit ».

Hobbes, pense que chaque homme par sa raison peut découvrir les lois naturelles qui lui commandent d'obéir à la loi civile. b) Mais de cette conception se distingue sensiblement celle qui en fait l'expression d'une généralité qui se prend elle-même pour objet.

Pour Rousseau, la loi n'est que l'expression du peuple en tant qu'il est composé d'égaux et qu'il appelle la volonté générale.

L'égalité est essentielle pour la constitution du peuple.. c) L'égalité est au fondement de la justice morale.

Les lois morales kantiennes sont établies par la raison, elles s'imposent à l'individu sous la forme d'impératif catégorique.

Kant écrit : « Il n'y a donc qu'un impératif catégorique, et c'est celui-ci : Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle.

» (Fondements de la métaphysique).

Impératif catégorique signifie que la loi est à elle-même sa propre fin, elle ne dépend pas des circonstances ce qu'exprime la célèbre formule kantienne « tu peux donc tu dois ».

Kant pense de plus la nécessité d'une affiliation de la justice institutionnelle aux lois morales.

Ce sont ces lois rationnelles qui garantissent la justice des lois civiles et l'autorité qui en. »

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