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Quel sens donner à l'oubli ?

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« Analyse du sujet : La forme du sujet est celle du question ouverte : l'objectif est donc de construire un sens cohérent du concept d'oubli, au fil d'une argumentation documentée. Le concept d'oubli est lié à ceux de mémoire et de souvenir. Dans le cas de la mémoire d'un individu, l'oubli désigne ou bien une défaillance de celle-ci, ou bien le fait de « vider » celle-ci, de se débarrasser de certains éléments. Dans le premier cas, l'oubli est un fait, par exemple : avoir oublié le prénom de quelqu'un.

L'oubli est alors le fait de ne pas pouvoir se souvenir de quelque chose. dans le second, c'est un processus, une démarche volontaire, l'objet d'un désir.

Il s'agit alors d'oublier volontairement quelque chose, par exemple un événement traumatisant.

Il peut dans ce cas devenir une nécessité vitale. Dans le cas de ce que nous appelons la mémoire collective, l'oubli est non seulement un fait, mais aussi une force qui opère silencieusement et contre laquelle nous tentons de lutter, lorsque par exemple nous parlons du devoir de mémoire.

Ce type d'oubli a pour conséquence négative une sélection de ce que l'Histoire retient. Dans tous les cas, l'oubli est toujours oubli du passé. La difficulté du sujet réside dans le fait qu'il nous demande de donner du sens à une idée qui ne se manifeste que par son absence, mais qui n'est jamais rien de palpable. Problématisation : L'homme a la faculté de se souvenir, mais celle-ci est indissociable de la faculté d'oublier.

Or l'oubli est le plus souvent conçu comme un défaut, une faiblesse ou une perte.

Imaginez alors à l'inverse l'exemple d'un homme qui n'aurait pas du tout la faculté d'oublier, qui se souviendrait de tout (Cf.

l'analyse de Nietzsche ci-dessous).

Analysez ce que deviendrait son existence et expliquez alors pourquoi cet idéal se révèle en fait un enfer...

Vous pourrez ainsi reprendre l'analyse de l'oubli en vous demandant si celui-ci est nécessaire ou si au contraire il est ce que combat tout travail de mémoire. Comment déterminer le sens de ce qui n'est justement rien, ce qui n'est qu'un trou, une absence, une défaillance ou un manque ? Dans tous les cas, l'oubli est oubli de quelque chose qui était en quelque sorte présent « dans » une mémoire et qui ne l'est plus.

Mais comment savoir ce que l'on a oublié si justement on l'a oublié ? I – Quel est l'objet de l'oubli ? L'oubli, a-t-on dit, peut être désiré, recherché.

Dans ce cas, il a donc une fonction particulière qu'il nous faut déterminer II – A quoi sert l'oubli ? Proposition de plan : I – Quel est l'objet de l'oubli ? Platon, dans le Ménon, tente de montrer que nos connaissances sont en quelque sorte toujours déjà présentes « en nous », et qu'apprendre consiste en réalité à se souvenir à nouveau de ce que nous savions déjà mais avons oublié. La difficulté tient au fait que non seulement nous avons oublié que nous savions, mais que de plus, nous avons oublié que nous nous avons oublié.

C'est pourquoi nous ne savons pas ce dont il nous faut essayer de nous souvenir.

Comment accepter cette thèse ? S'il nous est impossible de nous souvenir par nous même de ce que nous savions, alors il nous faut faire appel à un tiers dont la fonction sera de nous faire « accoucher » de nos idées.

Le Ménon est pour Platon l'occasion d'illustrer la méthode socratique de la maïeutique.

En montrant que la maïeutique fonctionne, il montre en même temps que nos connaissances étaient toujours déjà là. L'illustration est la suivante : Socrate fait appel à un esclave qui ne possède que de faibles bases en mathématiques.

Il le conduit par son questionnement à montrer par lui-même que les nombres irrationnels existent, existence dont l'esclave n'avait pas conscience auparavant.

A aucun moment Socrate n'affirme quoi que ce soit concernant cette existence.

La connaissance de l'existence des irrationnels était donc toujours déjà présente dans l'âme de l'esclave qui avait seulement oublié qu'il savait. Dans notre perspective, l'objet de l'oubli, ce sont les idées immuables et éternelles.

L'oubli est alors notre condition initiale de vivant : avant notre naissance, nous savions ! Il est par conséquent la condition de possibilité de toute apprentissage et donc de toute connaissance effective, présente à notre mémoire.

Nous pourrions en tirer conséquence suivante : avant de connaître, il faut oublier, c'est-à-dire faire table rase à la fois de nos fausses connaissances, de nos préjugés et de nos opinions.

L'oubli est le préalable du connaître. II – A quoi sert l'oubli ? Nous avons déjà partiellement répondu à cette question en montrant qu'il était le préalable du connaître.

Sa fonction est donc de faire table rase.

Radicalisons le propos :. »

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