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Que signifie l'expression: lutter contre soi-même ?

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« Introduction : « Lutter contre soi-même » est une étrange expression.

Comment peut on faire quelque chose contre soi même ? Il faut que l'on soit soi même divisé.

Mais d'où vient cette division ? Est elle inhérente à l'âme humaine ou héritée de notre culture, de notre histoire personnelle ? Lorsque l'on dit lutter contre soi même, qui lutte contre qui ? Il y a une division de soi qui est liée au temps, le temps ouvre la possibilité de changer et d'être un autre.

Dans ce sens on peut lutter contre son passé.

Dans ce sens, la lutte de soi contre soi est donc une lutte personnelle.

Dans tout effort on trouve cette lutte de soi à soi, mais elle signifie tout aussi bien lutter « pour » soi même. Mais peut être que cette division vient d'une aliénation à autrui, de quelque chose qui nous pousse à nous conformer à une autre volonté.

Alors on peut dire que le sujet lutte vraiment « contre » soi même. Problématique : Dans tout effort nous luttons contre nous mêmes, mais pourquoi, est ce pour s'aliéner à la volonté des autres ou le fait on pour soi même ? Peut on lutter contre soi même pour soi même ? I :La résistance dans tout effort. 1) L'effort.

Dans tout effort, il y a une résistance externe et une résistance interne que nous cherchons à dépasser. Tout effort a un sens, on ne s'efforcera pas pour quelque chose d'impossible, en revanche nous faisons toujours un effort en vue de quelque chose, et c'est en vue de ce but que nous luttons contre nous mêmes. 2) La volonté est la faculté de l'activité que les philosophes ont souvent opposée à la passivité.

Si l'âme est divisée comme le pense Platon, s'il y a dans le psychisme des facultés telles que la volonté et la sensibilité qui s'opposent, on peut comprendre ce que signifie l'expression « lutter contre soi même ».

Ce serait par exemple résister par la volonté à un sentiment que nous subissons par la passivité comme la princesse de Clèves résiste à l'amour qu'elle éprouve pour le duc de Nemours. 3) Les divisions du moi sont représentées par la psychanalyse dans des « topiques », par exemple la « seconde topique » : ça (pulsions, totalement inconscient), moi (conscience, personne dans sa globalité), surmoi ( modèles moraux auxquels s'identifie le moi et interdits qu'il s'impose).

Cette division montre que le moi est toujours pris entre deux pôles opposés, qu'étant divisé, il lutte toujours quelque part contre soi même. II : L'aliénation. 1) Sujet immédiat/médiat.

Entre le « soi » et le « soi-même », le sujet s'est dédoublé, il a ajouté à son « soi » immédiat une représentation de soi, un « soi » médiat.

Pour quelle raison a-t-on dérivé de l'immédiat au médiat ? Sans doute pour nous représenter l'image que l'autre percevait de nous, imaginer comment nous sommes dans le regard de l'autre.

A partir de là, lutter contre soi même signifie s'aliéner puisque c'est se transformer pour autrui à partir du dédoublement qu'a produit le regard d'autrui en nous. 2) La volonté d'un autre.

La volonté du soi immédiat est elle même détournée par le désir d'autrui qui nous pousse à nous transformer pour son propre désir.

C'est ce que Hegel nomme la « dialectique des consciences », les consciences s'entrecroisent, naissent et se développent dans leur aliénation mutuelle.

Lutter contre soi même signifie alors lutter contre soi même pour autrui, s'aliéner pour se conformer à son désir. 3) Au bénéfice de qui luttons nous contre nous mêmes ? Selon Marx, une classe laborieuse est aliénée à une classe dominante.

La dialectique des consciences n'est pas dirigée par le désir d'autrui, mais par les rapports de production qui déterminent à la fois les situations sociales et les consciences.

Les lasses laborieuses s'aliènent aux classes bourgeoises et croient le faire pour leur bien, mais en réalité ils le font par ce que les classes bourgeoises possèdent les moyens de production. III : Changer. 1) Lutter contre soi même pour s'accomplir.

On peut chercher à changer pour se perfectionner soi même, s'accomplir, changer ne signifie pas forcément s'aliéner à autrui, on peut changer pour se perfectionner.

C'est le fait d'exister à travers le temps qui oblige à redoubler le soi en un « soi-même » pour pouvoir unifier le passé , le présent et l'avenir à travers cet écart.

Lutter contre soi même peut alors signifier changer pour progresser, devenir ce qu'on désire être.

Comme par exemple un musicien ou un footballeur qui s'entraîne tous les jours pour perfectionner son jeu. 2) La responsabilité.

C'est parfois par responsabilité que l'on doit lutter contre soi même.

La responsabilité est la réponse à un appel que nous lancent ceux qui ont besoin de nous.

Si par exemple je désire sortir plutôt que garder mes enfants, je vais lutter contre moi même pour le bien de mes enfants. 3) Le progrès humain.

Il faut distinguer le progrès humain du progrès techno scientifique.

Le progrès humain est un progrès moral qui amène l'humanité à mieux vivre ensemble.

En luttant contre moi même pour me perfectionner, je peux dire que je participe au progrès humain. Conclusion : Lutter contre soi même ne signifie pas forcément s'aliéner, cela peut aussi signifier changer pour progresser, à la fois pour soi même et pour les autres.. »

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