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Que signifie l'expression "les mots me manquent pour le dire " ?

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« Analyse du sujet : Mots : Le mot est le plus petit élément du discours.

Il fait partie de la catégorie des signes, il signifie une idée.

Les mots sont identifiées à la matérialité de la parole, matérialité distincte de la spiritualité, de l'idée qu'ils signifient. Manquer : On manque quand on sent le besoin d'avoir ce qu'on a pas effectivement. Problématisation : Nous nous interrogeons sur les mots et leur limite.

Les mots nous manquent-ils ? En première analyse, il nous faudrait infirmer cette hypothèses.

En effet, quiconque maîtrise correctement une langue ne peut avoir l'impression que les mots lui manquent.

Chacun ne désigne-t-il pas clairement une idée ? Quand nous demandons le sel, il n'est pas rare que quelqu'un nous le tende.

Mais pour autant, quand nous parlons d'autre chose que de notre quotidien, quand nous nous aventurons à philosopher par exemple, à parler sur nous même, n'avons nous pas bien souvent l'impression que nous avons du mal à faire entrer notre pensée dans des mots ? Ne serait-ce alors que les mots nous manquent, qu'ils sont limités quand il ne s'agit plus de désigner des objets concrets mais de parler de notre réalité intérieure, de penser ? En même temps, ne faudrait-il pas remarquer la difficulté de concevoir la pensée ainsi distincte des mots qui la portent.

Ne serait-ce alors que les mots ne nous manque pas, mais que c'est la clarté de notre pensée elle-même qui nous fait, parfois, défaut ? C'est ce que nous essaierons de comprendre en dernier lieu. Proposition de plan : 1 .

Les mots ne manquent pas, ils désignent tous une idée ou une chose précise. a) Dans l'usage courant, les mots ne manquent pas pour désigner un objet, pour demander quelque chose. b) A chaque mot correspond un sens précis : on ne peut donc les employer à la légère.

D'où l'importance des dictionnaires qui conviennent de ce qu'un mot peut ou ne pas dire.

Qui définissent, limite le sens d'un mot à ce qu'il signifie. c) Connaître le sens des mots c'est donc s'assurer que nous parvenir à communiquer avec ses semblables.

Ce dont on ne peut pas faire l'économie. Transition : Cependant quand il ne s'agit plus de simplement de communiquer mais aussi de penser les mots ne nous manquent-ils pas parfois ? 2 .

Les mots nous manquent parfois, pour exprimer notre pensée. a) Nous ressentons parfois les limites du langage pour exprimer notre pensée.

Comme ci nous avions quelque chose à dire qui ne pouvait être dit à cause de la forme étriquée des mots du langage.

Pour le dire il faudrait d'autres mots que ceux qui existent. Les mots, pour Bergson, sont un voile qui nous masque le réel.

Ils sont issus du besoin, c'est-à-dire de l'intérêt pratique, qui nous pousse à isoler les choses les unes des autres et à ne retenir que ce qui est le plus utile pour nous.

Ainsi il nous rend incapables de voir les singularités, qui sont les vraies réalités, et d'avoir l'intuition de la «durée» qui est le réel même.

Bergson dit que le langage «spatialise» la durée: il isole et fige des réalités qui sont liées et mouvantes. L'esprit doit donc se libérer du langage et des besoins pour accéder à la contemplation désintéressée du réel. Le langage sert à chaque individu pour trouver son rôle et sa place dans la société.

Les signes du langage sont à la fois généraux et mobiles.

Ils permettent aux objets de passer de l'ombre à la lumière, ils les font devenir choses.

Mais pratiquant le langage, l'intelligence applique des formes qui sont celles-mêmes de la matière inorganisée.

Le langage pétrifie le monde, le durcit en le découpant en fonction de nos besoins et de nos habitudes.

De par sa généralité, il use des mêmes vocables, pour ce qui, chez chacun, est pourtant un état psychologique ou un sentiment unique.

Chacun de nous a sa manière propre d'aimer et de haïr, et pourtant, nous sommes obligés de parler tous le même langage.

Il ne peut donc que fixer l'aspect objectif et impersonnel de l'amour, ou de tout sentiment qui nous traverse.

La pensée authentique demeure donc incommensurable au langage, dans lequel nous associons nos idées en les juxtaposant les unes aux autres, sans pouvoir exprimer leur compénétration ni leur lien intime.

Alors que les idées s'engendrent les unes des autres de manière vivante, le langage ne peut faire autrement que les accoler les unes derrière les autres.

A l'égard du monde, les mots sont comme des étiquettes que l'on collerait sur les objets, et qui tout en les nommant, les dissimulent.

Tous les mots, à l'exception des noms propres désignent des genres, soit des généralités.. »

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