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Que nous apprend l'histoire ?

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« L'histoire est une matière fondamentale à l'école.

Mais que cherche-t-on à nous apprendre à travers cette matière ? Qu'est-ce exactement que l'histoire ? Il semble que l'histoire soit la narration la plus objective des faits passés.

En effet, l'histoire connaît une certaine rigueur : il y a des dates précises, des noms, des événements comme la Révolution Française.

Au sein de cette matière, il semble que le travail de l'historien soit de comprendre les liens entre les événements, les relations de causes à effets.

Mais alors, à travers l'histoire que cherche-t-on à nous apprendre ? Nous pourrions penser que par l'apprentissage dans l'histoire de la relation de cause à effet, l'on tente peut-être de nous apprendre à prévoir l'avenir.

Par exemple, lorsque je joue au billard, je sais que si je frappe la boule avec un certain angle, je la mettrais nécessairement dans le trou.

Peut-être l'histoire veut-elle faire de même avec les faits ? Ou bien l'histoire cherche peut-être à nous enseigner l'objectivité du passé, donc sa vérité. I. L'histoire nous apprend-elle à découvrir l'avenir ? Lorsque nous apprenons la relation de cause (A) à effet (B) entre deux choses, c'est pour pouvoir la prochaine fois que nous serons en présence de la cause (A), pouvoir décréter de manière absolument certaine l'effet (B).

Or l'histoire ne fonctionne que sur la base de relations de causes à effets, puisqu'elle cherche à retracer les événements, les faits, dans leur logique, c'est-à-dire avec le pourquoi du comment de cet événement.

Ainsi l'histoire nous retrace les événements imbriqués les uns dans les autres, avec leurs conséquences.

Mais alors, l'histoire nous permet-elle de prévoir l'avenir ? Peut-on anticiper ce qui va se passer, grâce aux événements qui ont déjà eu lieu ? Bergson répond par la négative.

L'auteur explique que cette impression vient d'une illusion rétrospective.

C'est-àdire qu'au lieu de posséder la cause (A) et de faire l'hypothèse de (B), nous possédons déjà (A) et (B) et nous disons : ‘il était nécessaire que (B) advienne puisque (A) état présent.

Ainsi l'on invente la relation de cause à effet une fois que l'effet a été mis en place, et non nous la mettons en place avant que (B) advienne.

La raison en est que cela nous est impossible.

L'histoire ne peut se faire que dans le présent sur le passé.

Elle ne peut partant du présent se tourner vers l'avenir.

Ainsi nous pouvons dire que l'histoire ne nous enseigne pas à prévoir l'avenir, mais à comprendre le passé. II. L'histoire nous enseigne-t-elle l'objectivité et la vérité des faits ? Puisque l'histoire ne regarde pas le futur, mais le passé et uniquement lui, nous pouvons nous demander si l'histoire ne cherche pas à nous montrer l'essence même des faits, c'est-à-dire leur vérité profonde : les événements dans toute leur objectivité.

Mais alors est-elle capable de nous apprendre cela ? Par le texte d'Ernest Lavisse, nous voyons que la réponse est négative.

En effet, il explique que dans l'école, l'histoire que l'on enseigne, et qu'il est nécessaire que l'on enseigne est une histoire qui n'est pas objective mais qui cherche à faire passer une idée : celle du patriotisme.

Ainsi l'on comprend que l'histoire dépend de l'historien qui la fait.

L'historien remanie donc les événements selon l'idée qu'il veut faire passer : il plie l'histoire à sa volonté (donc ce n'est pas lui qui se plie à l'objectivité et la véracité de l'histoire.) L'histoire ne nous parvenant que par des individus (historiens) est nécessairement subjective.

Elle ne peut donc ni nous apprendre l'objectivité des faits passés, ni leur vérité.

Mais alors à quoi bon l'histoire ? III. L'histoire achoppe-t-elle nécessairement dans son domaine de compétence ? Ricœur va montrer qu'il existe une légitimité de l'histoire, que celle-ci n'est pas inutile, et qu'elle nous apprend bel et bien quelque chose.

En effet, l'auteur explique qu'il existe plusieurs sorte de subjectivité.

Il y a une subjectivité qui est néfaste qui est celle qui est volontaire, c'est-à-dire celle par laquelle les historiens transforment l'histoire à leur guise.

Mais ce n'est pas la seule subjectivité.

La seconde subjectivité est, elle, positive ou du moins n'est pas négative pour l'histoire : il s'agit d'une subjectivité naturelle.

Puisque l'histoire passe nécessairement, pour nous être montrée, par un individu donc une subjectivité, tant que cette dernière n'est pas volontaire, l'histoire reste objet d'apprentissage des faits passés.

Ainsi l'histoire est nécessairement interprétée.

Elle ne saurait existée que perçue par une individualité.

Tant que cet historien ne la soumet pas à son désir et à son avis, alors l'histoire remplit son rôle d'apprentissage des événements passés les plus vrais possibles. Conclusion : - L'histoire ne nous apprend pas à prévoir l'avenir, car son champ d'action est le passé et seulement lui. Elle ne nous apprend pas non plus les faits véridiques et objectifs, car elle passe, pour nous être transmise par les historiens qui la modèle selon ce qu'ils veulent dire. Enfin, l'histoire nous apprend les événements passés dans leur logique et nous les présente comme les plus vrais possibles.

La véritable histoire capable de nous apprendre quelque chose est donc celle qui passe par une subjectivité modérée de l'historien qui se soumet à l'histoire au lieu de la soumettre, elle, à sa volonté.. »

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