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Qu'appelle-t-on doute méthodique ? En quoi différe-t-il du doute des sceptiques ?

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« Principales différences : 1° Le doute méthodique est le doute employé par les savants pour arriver à la certitude scientifique.

C'est un doute provisoire, un moyen pour l'esprit, de vérifier la valeur de ses connaissances.

— Le doute des sceptiques est systématique et définitif : ce n'est pas un moyen, c'est une fin. 2° Le doute méthodique ne s'applique qu'à la science pure et non aux choses de la vie pratique, et dans ce domaine spéculatif il s'incline devant l'évidence.

— Le doute des sceptiques est à la fois spéculatif et pratique.

Niant toute vérité, il nie toute évidence et toute certitude : c'est un doute universel. 3° Le sceptique doute parce qu'il ne croit pas à la valeur de la raison.

Le savant, au contraire, doute parce que, croyant à la puissance de la raison, il sait qu'après « avoir rejeté la terre mouvante ou le sable i) il finira par trouver « le roc » sur lequel il veut élever l'édifice scientifique.

Le vrai savant est un douteur qui croit à la science.

« Il ne doute que de lui-même et de ses interprétations » (Cl.

Bernard). Du rôle des autorités dans les sciences. Rappeler le mot de Bacon : La vérité est la fille du temps et non de l'autorité.

Il veut dire par la que l'autorité des anciens n'est pas le critérium de la certitude ; que la vérité se dévoile avec le temps et que les modernes ont plus de chance de la connaître que les anciens.

Sur ce point, Bacon est d'accord avec Pascal.

Est-ce à dire cependant que, dans la recherche de la vérité, les savants et les philosophes doivent rejeter toute autorité ? Établir les trois points suivants : 1° La science ne doit pas se contenter des autorités.

— Raisons : a) La science est la connaissance par les causes et par les principes ; elle résulte de l'intuition immédiate ou de l'évidence intrinsèque et médiate.

du raisonnement.

Or, la méthode d'autorité ne peut donner qu'une évidence de crédibilité ou extrinsèque : son terme n'est pas la science, mais la croyance. b) L'autorité des devanciers n'est pas infaillible : rien ne prouve qu'ils aient toujours dit.

vrai. c) Se contenter de leur autorité, ce serait condamner la science à l'immobilité et s'interdire tout progrès intellectuel. 2° La science ne doit pas répudier toute autorité.

— Rappeler à ce sujet l'importance du témoignage comme source de nos connaissances, et comment en particulier tout progrès scientifique serait impossible si chaque savant devait tout vérifier par lui-même et ne s'en rapporter à aucune autorité.

Ce serait un perpétuel recommencement. Remarquer en outre que la science n'est pas une oeuvre exclusivement individuelle, mais une oeuvre collective, où collaborent les savants de tous les pays et des temps passés. 3.

La science doit user des autorités comme d'un moyen.

— Il ne faut donc pas mépriser a priori toute autorité. L'attitude qui convient au savant et au philosophe est celle d'un respect raisonnable.

« Comme la raison le fait naître, dit Pascal, elle doit aussi le mesurer.

» Cette mesure consiste à nous servir de l'autorité, non comme d'une fin, mais comme d'un moyen; non comme d'une borne, mais comme d'un point d'appui, pour aller toujours plus avant dans la recherche de la vérité.

Les travaux et les découvertes des devanciers faciliteront la tâche de ceux qui viennent après eux.. »

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